Le blogue de Richard Hétu

Steve Scalise et Jim Jordan ont tous les deux annoncé mercredi leur candidature à la succession de Kevin McCarthy à titre de président de la Chambre des représentants. Au-delà de leurs forces et faiblesses respectives, les deux représentants conservateurs traînent des casseroles sur lesquelles les médias reviendront au cours des prochains jours. L’un est accusé d’avoir frayé avec des suprémacistes blancs, l’autre est soupçonné d’avoir fermé les yeux des abus sexuels.

L’histoire de Scalise, numéro deux du groupe républicain à la Chambre des représentants, est moins connue. En 2014, rappelle le Guardian, le représentant de Louisiane a participé à une conférence organisée par David Duke, ancien grand sorcier du Ku Klux Klan. Scalise, dont la circonscription comprend une grande partie de la banlieue de La Nouvelle-Orléans que Duke a déjà représentée au parlement de Louisiane, a par la suite déclaré qu’il condamnait sans réserve les opinions du groupe en question. Il a précisé qu’il avait participé à la conférence pour gagner des appuis en faveur d’« une législation axée sur la réduction des dépenses inutiles de l’État, l’élimination de la corruption gouvernementale et l’arrêt des hausses d’impôts ». Il a reconnu que cette participation était une erreur.

Duke a néanmoins déclaré au Washington Post que son équipe avait eu des contacts réguliers avec celle de Scalise. Une journaliste politique de Louisiane a par la suite confié au New York Times que Scalise lui avait dit au début de sa carrière politique qu’il était « David Duke sans les casseroles ». Selon elle, cela signifiait que Scalise soutenait « les mêmes idées politiques que David Duke, mais qu’il n’était pas David Duke, qu’il n’avait pas les mêmes sentiments que David Duke à l’égard de certaines personnes ». Autrement dit, Scalise se présentait à l’époque comme un politicien aussi conservateur que Duke mais pas aussi raciste.

L’histoire de Jordan, président de la commission judiciaire de la Chambre et allié indéfectible de Donald Trump, est mieux connue. Le représentant d’Ohio a été accusé par d’anciens athlètes d’avoir aidé et encouragé l’Université d’État d’Ohio à dissimuler les abus sexuels commis au sein de l’équipe de lutte dont il était l’entraîneur. Selon au moins six athlètes, Jordan était au courant du comportement inapproprié du Dr Richard Strauss, qui a commis des abus sexuels aux dépens de 177 athlètes de 1979 à 1998, mais il n’a rien fait pour le dénoncer. Jordan a nié avoir eu connaissance de ces abus sexuels.

Reste à voir si ces casseroles auront une incidence quelconque dans la course à la succession de McCarthy. Pour l’instant, notons que Scalise et Jordan sont perçus comme étant trop conservateurs aux yeux de certains membres plus modérés du groupe républicain. Oseront-ils leur barrer la route pour autant ?

(Photo AP)