Le blogue de Richard Hétu

Anonyme jusque-là, le deuxième lanceur d’alerte de l’Internal Revenue Service (IRS) dans l’affaire Hunter Biden est sorti de l’anonymat ce mercredi lors d’une audition devant une commission de la Chambre des représentants. Il s’agit de John Ziegler, enquêteur de l’IRS depuis 2010, qui s’est identifié comme « un démocrate gai marié à un homme ». Il a comparé les sentiments qu’il a éprouvés en devenant un lanceur d’alerte à ceux qu’il a connus quand il est « sorti du placard ».

Comme Gary Shapley, le superviseur de l’IRS qui a été le premier lanceur d’alerte à s’identifier, Ziegler a accusé le ministère de la Justice d’avoir réservé un traitement de faveur à Hunter Biden tout au long de l’enquête sur ses affaires. Il a déclaré qu’on lui avait dit qu’il serait « dans l’eau chaude » s’il essayait de parler aux petits-enfants adultes de Joe Biden et qu’on l’avait empêché de mener à bien ces entretiens dans le cadre de son enquête.

« On ne m’avait jamais dit que nous ne pouvions pas approcher quelqu’un pour l’interroger dans le cadre d’une enquête », a-t-il déclaré aux membres de la commission de Surveillance et de réforme de la Chambre.

De son côté, Shapley a répété ce qu’il avait dit à la commission lors d’une audition à huis clos, à savoir que le procureur des États-Unis au Delaware, David Weiss, avait avoué lors d’une réunion en octobre 2022 avec des agents du FBI et de l’IRS qu’il n’était pas « la personne qui décide si des poursuites seront engagées » contre Hunter Biden, contrairement à ce qu’affirmait à l’époque le procureur général des États-Unis Merrick Garland.

Selon Shapley, les preuves découvertes dans le cadre de l’enquête justifiaient pourtant l’inculpation de Hunter Biden pour des délits fiscaux à Washington et à Los Angeles. Ziegler a affirmé de son côté que de multiples accusations de fraude fiscale avaient été approuvées par quatre procureurs fédéraux en août 2022 avant d’être abandonnées.

« David [Weiss] nous a dit : “La division fiscale du ministère de la Justice s’inquiète des preuves qui pourraient être apportées concernant sa toxicomanie et la mort de son frère, Beau Biden, et qui pourraient influencer l’opinion du jury” », a déclaré Ziegler.

Weiss et Garland ont déjà nié vigoureusement les allégations de Shapley concernant les pouvoirs du procureur des États-Unis au Delaware dans cette affaire. Shapley a néanmoins accusés les deux hommes ce mercredi d’utiliser « leurs fonctions et l’argent de vos impôts pour publier des non-dénégations soigneusement rédigées et étroites qui ont semé la confusion au lieu de clarifier les choses pour le public, le tout sans être soumis à un contre-interrogatoire sur les faits ».

Le mois dernier, Hunter Biden et le ministère de la Justice ont conclu un accord par lequel le fils du président a plaidé coupable d’infractions fiscales mineures et de port d’arme illégal, accord qui a été jugé complaisant par les républicains. Le représentant démocrate du Maryland Jamie Raskin a reconnu que Hunter Biden avait « fait des choix insensés et criminels, notamment en ne payant pas ses impôts et en possédant une arme à feu en violation de la loi fédérale ». Mais, a-t-il ajouté, Hunter Biden est maintenant tenu pour pénalement responsable.

« Une chose que vous n’entendrez pas aujourd’hui, c’est la preuve d’un acte répréhensible de la part du président Joe Biden ou de son administration », a ajouté Raskin, affirmant que l’effort des républicains pour créer un scandale à propos du président « est un échec total et complet ».

(Photo capture d’écran)