Le blogue de Richard Hétu

Pourquoi Joe Biden n’a-t-il pas adopté le niveau DEFCON 3 après l’annonce de la décision de Vladimir Poutine de mettre ses forces de dissuasion nucléaires en état d’alerte? Ce niveau correspond à l’accroissement de la préparation des forces armées des États-Unis au-dessus de la préparation normale. L’armée de l’air doit alors être prête à déployer ses bombardiers en 15 minutes. Les silos et les sous-marins nucléaires doivent en même être placés en état d’alerte. Le niveau DEFCON 2, qui correspond à une préparation inférieure à la préparation maximale, n’a été adopté qu’une seule fois : lors de la crise des missiles de Cuba en 1962.

Or, comme l’explique le New York Times, le président américain a plutôt choisi la voie de la désescalade. Au Delaware pour le weekend, il n’a pas répondu lui-même à l’annonce inquiétante du président russe, laissant à sa porte-parole le soin d’accuser la Russie de « fabriquer » des menaces. « À aucun moment la Russie n’a-t-elle été menacée par l’OTAN ou par l’Ukraine », a déclaré Jen Psaki.

Ce qui ne veut pas dire que les conseillers de Joe Biden et les analystes du renseignement ne se posent pas de sérieuses questions sur l’état d’esprit de Poutine. Des anciens responsables américains n’hésitent pas à parler de problèmes psychologiques. « Je pense personnellement qu’il a perdu la carte. Je m’inquiète de son acuité et de son équilibre », a déclaré sur CNN l’ancien directeur du Renseignement national James Clapper.

Certains experts estiment qu’il faudra vraiment s’inquiéter si Poutine sort des armes nucléaires de leurs silos. En attendant, le président russe pourrait se contenter de jouer les intimidateurs. De commenter un expert dimanche : « Nous verrons où il va avec ça. Cette guerre est vieille de quatre jours et il a déjà fait des menaces nucléaires deux fois. »

À la troisième menace, Joe Biden devra-t-il se résoudre à accroître le niveau de préparation de ses forces armées?

(Photo Russia News)