Le blogue de Richard Hétu

Rien ne va plus chez les républicains de la Chambre des représentants. Pour la deuxième fois cette semaine, une poignée d’extrémistes ont bloqué l’adoption des règles devant mener à la tenue d’un vote sur le financement du Pentagone, torpillant ainsi la procédure parlementaire la plus routinière qui soit. Cette nouvelle révolte au sein du groupe républicain survient quelques heures à peine après que le président de la Chambre, Kevin McCarthy, a annoncé une entente qui devait assurer la tenue d’un vote subséquent sur le financement temporaire de l’ensemble des agences gouvernementales, étape nécessaire pour éviter une paralysie de l’État fédéral à partir du 1er octobre prochain.

Ce cafouillage a étonné un des vieux routiers démocrates, qui a confessé n’avoir jamais vu un président de la Chambre perdre autant de votes de routine que ne l’a fait McCarthy depuis le début de son règne (trois au total). « Je ne comprends pas très bien la stratégie de M. McCarthy », a déclaré le représentant démocrate de Caroline du Sud James Clyburn, numéro trois du groupe démocrate pendant la présidence de Nancy Pelosi à la Chambre.

Clyburn a suggéré à McCarthy de s’asseoir avec le chef des démocrates à la Chambre pour négocier un accord susceptible d’être accepté par les deux chambres du Congrès plutôt que d’essayer en vain de satisfaire les extrémistes de son groupe. « Mon conseil est le suivant : “Va t’asseoir avec Hakeem Jeffries.” S’il dispose d’une solide majorité au sein de son groupe parlementaire, pourquoi ne le ferait-il pas ? C’est la queue qui remue le chien. Ce n’est pas ainsi qu’il faut procéder. »

Mais McCarthy craint sans doute de perdre son poste s’il s’appuie sur des votes démocrates pour assurer l’adoption d’un projet de financement du gouvernement, temporaire ou à long terme. Sa crainte pourrait mener à un « shutdown » qui fera mal paraître les républicains mais qui fera plaisir aux extrémistes, semble-t-il. Ne cherchez pas la logique.

(Photo AP)