Le blogue de Richard Hétu

Chris Christie lancera sa deuxième campagne présidentielle mardi soir prochain à l’occasion d’une assemblée publique au New Hampshire, selon une exclusivité du site d’information Axios. Et puis après ? Selon la moyenne des sondages de Real Clear Politics, l’ancien gouverneur du New Jersey recueille seulement 1 % d’appuis chez les républicains qui prévoient participer aux primaires de leur parti en vue de l’élection présidentielle de 2024. Son entrée dans la course lui permettra-t-elle de quitter les bas fonds ? La réponse ne manquera pas d’être instructive.

Christie n’a rien d’un Ron DeSantis. Le gouverneur de Floride, qui a tenu mardi ses premiers rassemblements publics en Iowa depuis le lancement catastrophique de sa campagne, croit pouvoir vaincre Donald Trump en se positionnant à sa droite sur l’immigration, la criminalité et le combat contre le « wokisme », entre autres. S’il a commencé à critiquer l’ancien président sur ces questions, il a évité de l’attaquer sur le plan personnel.

C’est là où Christie veut se démarquer de lui et de tous les autres rivaux de Trump. Il a déjà traité l’ancien président de « lâche » et de « marionnette de Poutine » pour avoir refusé de dire s’il souhaitait la victoire de l’Ukraine contre la Russie lors de l’assemblée publique diffusée récemment sur CNN. Après l’inculpation de Trump en lien avec l’affaire Stormy Daniels, il n’a pas cherché à jeter le blâme sur le procureur de Manhattan. Il a ciblé celui qu’il a déjà qualifié de « bon ami ». « Il est évident que ce n’est pas le caractère de quelqu’un que nous voulons voir assis derrière le Bureau ovale », a-t-il déclaré.

En mars dernier, lors d’une activité au New Hampshire, Christie a donné un aperçu de sa stratégie pour vaincre Trump en rappelant comment il avait réussi à dépecer Marco Rubio lors d’un débat télévisé en 2016. « Vous feriez mieux d’avoir quelqu’un sur cette scène qui puisse lui faire ce que j’ai fait à Marco, parce que c’est la seule chose qui va vaincre Donald Trump », a-t-il déclaré à un groupe d’électeurs. « Et cela signifie que vous devez être intrépide, parce qu’il reviendra, et droit sur vous. »

Et nul autre que Chris Christie n’a la carapace assez dure pour résister aux contre-attaques de Trump, selon Chris Christie. « Parce que cela ne va pas se terminer gentiment, quoi qu’il arrive, sa fin ne sera pas une conclusion calme et tranquille », a prédit l’ex-gouverneur.

Le succès de la stratégie de Christie est loin d’être assuré. L’homme devra expliquer comment il a appuyé Trump en 2016 et en 2020 (il a rompu avec l’ancien président lorsque ce dernier a refusé le verdict du 3 novembre 2020). Et il devra s’assurer que ses critiques ne fassent pas de lui un paria au sein d’un parti où l’ancien président compte encore de nombreux admirateurs.

Cela dit, la candidature de Chris Christie pourrait ne pas être seulement instructive ; elle pourrait aussi être divertissante.

(Photo Reuters)