
« Le discours de Martin Luther King va revenir souvent », a écrit Lanaudoise en faisant allusion à mon invitation aux lecteurs et aux lectrices de ce blogue de partager leurs discours politiques préférés, en lien avec le thème de la première campagne de financement de ce blogue en 2023. « I Have a Dream, c’est dur à battre », a-t-elle ajouté. Mais où se situe donc ce discours parmi les plus grands de l’histoire américaine ?
En 1999, des chercheurs de deux universités américaines, l’une au Wisconsin et l’autre au Texas, ont fait appel à 137 spécialistes pour dresser la liste des 100 meilleurs discours de l’histoire américaine en fonction de leur impact social et politique et de leur qualité rhétorique. Vous pouvez consulter ici cette liste. En tête, on y trouve les 10 discours suivants :
1 | Martin Luther King, Jr. | I Have A Dream | Off-Site.mp3 | |
2 | John Fitzgerald Kennedy | Inaugural Address | mp3 | |
3 | Franklin Delano Roosevelt | First Inaugural Address | mp3 | |
4 | Franklin Delano Roosevelt | Pearl Harbor Address to the Nation | mp3 | |
5 | Barbara Charline Jordan | 1976 DNC Keynote Address | mp3 | |
6 | Richard Milhous Nixon | Checkers | mp3 | |
7 | Malcolm X | The Ballot or the Bullet (off site) | mp3.1 mp3.2 | |
8 | Ronald Wilson Reagan | Shuttle ‘Challenger’ Disaster Address | mp3 | |
9 | John Fitzgerald Kennedy | Houston Ministerial Association | mp3 | |
10 | Lyndon Baines Johnson | We Shall Overcome | mp3 |
Les mêmes spécialistes n’ont pas été invités à réviser leur liste pour tenir compte des deux dernières décennies de rhétorique politique. Un ou deux discours de Barack Obama auraient-ils pu se faufiler parmi les 100 meilleurs ? Voilà que quoi alimenter un bon débat, en tenant compte des critères évoqués plus haut.
Tout en débattant dans la section des commentaires, continuez à partager vos discours préférés. En attendant de vous lire, j’encourage tous ceux et celles qui n’ont pas encore contribué à cette campagne de financement à le faire sans plus tarder ! Et merci à tous ceux et celles qui l’ont déjà fait. Vous êtes tous des amours, si je puis dire en cette Saint-Valentin.
(Photo AP)
« Fake news! Je mérite les 10 premières places! » — Donald
Bonne liste! Quoique je regrette qu’aucun discours pré-radiotélé-diffusion n’en fasse partie. C’est un peu dommage que les discours des suffragettes, de Lincoln ou Washington, restent un peu obscurs pour le grand public. Mais, bon, c’est moi qui est vieux et qui aime chialer… 😁
Wnston Churchill. « We shall fight them on the beaches… »
Moi aussi, j’y pensais.
Winston Churchill was not an American.
Je lisais aujourd’hui
« Est-ce que ce sont les grands hommes qui font les grands discours ? Ou inversement ? »
Difficile de répondre, mais ce n’est pas donné à tout le monde d’être un grand orateur, si bien que parfois certains grands discours sont avantageusement bien servis avec la version écrite.
Si la liste était revisitée, on trouverait sûrement Michèle Obama.
Cette vidéo représente seulement 3 minutes d’un discours de moins de 15 minutes, mais quel grand orateur que cette femme.
https://youtu.be/I-m9PRf-9to
Sa conférence à Montréal a été très appréciée par plusieurs de mes amie(e)s.
@Lanaudoise
Bravo !! 👌
—-
Ajout amical:
« Le discours est le visage de l’âme. »
(Sénèque).
Ce sont uniquement les discours du 20e siècle. Je trouvais étonnant de ne pas voir Gettysburg Address de Lincoln
Un discours de Robert Kennedy donné à l’Université de Cape Town en 1966 fait partie de ceux que j’ai le plus apprécié. Il nous donne une idée de ce que aurait pu devenir les États Unis, si Bobby Kennedy avait été élu président plutôt que de tomber sous les balles d’un tueur.
@Samati
Je n’avais pas entendu ce discours/vidéo avant votre post.
Merci de m’en informer.
Wow.
La semaine dernière selon Lincoln Project
https://twitter.com/i/status/1625661175139631105
@marie4poches
Merci pour le lien.
—–
Ouff !!
Ce serait drôle si ce n’était pas d’une tristesse abjecte.
MTG n’est pas dans la liste ? C’est de la censure, c’est sûr. Tout le monde veut entendre « Ouach, liar ! ». Deux mots, mais quels mots ! Ça a mis l’Amérique dans tous ses états.
Non, c’est vrai, avec deux autres mots, elle a fait l’Histoire : « Impeach Biden ».
Particulièrement son « discours » improvisé sur le trottoir en suivant un survivant de la tuerie de Parkland. Elle faisait passer tellement d’émotions !! 🤮
Bon rappel
Elle est une ost*** d’conne.
Où est le discours de Lincoln à Gettysburg dans cette liste :
« Fourscore and seven years ago our fathers brought forth on this continent a new nation, conceived in liberty, and dedicated to the proposition that all men are created equal […] »
C’est de valeur qu’il n’y ait pas une place pour les plus grands radoteux de l’histoire.
Oups, j’avais oublié que les spécialistes n’avaient pas tenu compte des deux dernières décennies.pourtant, ils auraient juste eu à faire une petite recherche dans la dernière décennie.
Ça ne s’améliore pas pour Kari. Pas sur que la dernière bouée de sauvetage qu’elle s’est trouvée améliorera ses chances.
https://www.newsweek.com/kari-lake-celebrates-german-court-overturning-election-1780943?amp=1
Joyeusement, je participe à la demande de notre hôte, demande d’autant bienvenue en ces temps sombres et troublés. Une voix qui s’élève, des mots, une émotion partagée, peuvent marquer à jamais les esprits. Dans le mauvais mais aussi dans le bon sens, heureusement !
Pour certains d’entre nous, francais, il y a un discours qui résonne comme le chant du coq ou comme un acte de résistance…des images auxquelles nous sommes attachés.
Le 24 juillet 1967 Le général de Gaulle accompagné du Premier ministre québécois, Daniel Johnson, s’est rendu par la route de Québec à Montréal. Tout au long du trajet, il a reçu un accueil enthousiaste de la part de la population. Reçu à l’Hôtel de ville par le maire de Montréal, M. Drapeau, il adresse à la foule massée sur la place une allocution improvisée dont le texte a pu être rétabli et dont nous nous souviendrons de : »Vive le Québec libre! », avec fierté et amitié pour nos frères de l’autre côté du lac.
» C’est une immense émotion qui remplit mon cœur en voyant devant moi la ville française de Montréal. Au nom du vieux pays, au nom de la France, je vous salue de tout mon cœur. Je vais vous confier un secret que vous ne répéterez pas. Ce soir ici, et tout le long de ma route, je me trouvais dans une atmosphère du même genre que celle de la Libération. Outre cela, j’ai constaté quel immense effort de progrès, de développement, et par conséquent d’affranchissement vous accomplissez ici et c’est à Montréal qu’il faut que je le dise, parce que, s’il y a au monde une ville exemplaire par ses réussites modernes, c’est la vôtre. Je dis c’est la vôtre et je me permets d’ajouter c’est la nôtre. Si vous saviez quelle confiance la France, réveillée après d’immenses épreuves, porte vers vous, si vous saviez quelle affection elle recommence à ressentir pour les Français du Canada et si vous saviez à quel point elle se sent obligée à concourir à votre marche en avant, à votre progrès ! C’est pourquoi elle a conclu avec le gouvernement du Québec, avec celui de mon ami Johnson, des accords, pour que les Français de part et d’autre de l’Atlantique travaillent ensemble à une même œuvre française. Et, d’ailleurs, le concours que la France va, tous les jours un peu plus, prêter ici, elle sait bien que vous le lui rendrez, parce que vous êtes en train de vous constituer des élites, des usines, des entreprises, des laboratoires, qui feront l’étonnement de tous et qui, un jour, j’en suis sûr, vous permettront d’aider la France. Voilà ce que je suis venu vous dire ce soir en ajoutant que j’emporte de cette réunion inouïe de Montréal un souvenir inoubliable. La France entière sait, voit, entend, ce qui se passe ici et je puis vous dire qu’elle en vaudra mieux. Vive Montréal ! Vive le Québec ! Vive le Québec libre ! Vive le Canada français ! et vive la France ! »
Un bel exemple.
De Gaulle avait le don pour les slogans indépendantistes :
« Vive l’Algérie française ! »
« Vive la France libre dans l’honneur et dans l’indépendance »
@Mona — 22:21
Superbe texte ! 👌
Merci mon amie !
Mona, c’est aussi pour moi le discours du général de Gaulle qui nous a grandement encouragé moi et le reste de la famille que ce que nous sommes,le travail accomplis n’a pas été fait en vain et que ce discours était une sorte d’hommage aux ancêtres précurseurs qui ont modelés la société en préservant notre langue et nos valeurs, cette reconnaissance nous a permis comme peuple de revendiquer notre spécificité dans ce Canada,que certains identifie comme le pays voisin.
La première journée de cette campagne de financement,dans mon commentaire j’ai d’ailleurs laissé un lien qui menait à ce discours, j’aime à penser que nous sommes encore beaucoup à se dire » Je me souviens « 👍
Pour moi c’est plutôt “I’ve been to the Mountaintop” thé MLK juste à la veille de sa mort… donc son tout dernier…
Un discours prophétique…
https://youtu.be/Oehry1JC9Rk
J’ai une suggestion différente.
Un discours reconnu non pas pour la qualité de ce qui est dit, mais pour la réaction de la foule.
Le dernier discours de Ceausescu le 25 décembre 1989.
La fin d’une ère, qui se termine comme elle a commencé, dans la violence. Le pouvoir d’une foule révolté, l’impuissance dans le visage de cet « homme fort », la fragilité de ce dictateur face à son peuple. Certains devraient prendre des notes…
Erreur de ma part, le discours est le 21, le 25 fut son décès.
L’un des souvenirs les plus marquants de ma vie fut d’assister au premier pas de l’Homme sur la lune le 21 juillet 1969. C’est le président John Fitzgerald Kennedy qui avait lancé la course à la lune lors d’un discours 7 ans plus tôt.
« We choose to go to the Moon » (littéralement « Nous choisissons d’aller sur la Lune ») est une tagline de l’Address at Rice University on the Nation’s Space Effort, un discours prononcé le 12 septembre 1962 à l’université Rice, à Houston, dans lequel il promet de voir un Américain poser le pied sur la Lune avant la fin des années 1960 dans le cadre du programme Apollo.
Nous y retrouvons ces mots si inspirants :
« Nous avons choisi d’aller sur la Lune au cours de cette décennie et d’accomplir d’autres choses encore, non pas parce que c’est facile, mais justement parce que c’est difficile. »
Réf. : https://www.jfklibrary.org/learn/about-jfk/historic-speeches/address-at-rice-university-on-the-nations-space-effort
Dans son discours, Kennedy qualifie l’espace de « nouvelle frontière », invoquant l’esprit pionnier qui dominait le folklore américain. Il imprègne le discours d’un sentiment d’urgence et de destin, soulignant la liberté dont disposent les Américains de choisir leur destin plutôt que de se le faire imposer.
@Igreck
Bon rappel et excellente réflexion !
Mon discours le plus marquant ? Plusieurs l’ont évoqué depuis lundi.
« Je n’aurais jamais pensé que je pourrais être aussi fier d’être Québécois. »
Tout est dit dans cette phrase, prononcée par René Lévesque le 15 novembre 1976.
Nous étions dans le salon de la maison paternelle, mes frères et moi et nous étions figés par l’émotion. Mon père, qui avait été pressenti par le PQ pour se présenter dans un comté que le Parti Québécois a remporté (il aurait sans doute été nommé ministre), mais qui avait refusé, après un combat intérieur qui lui avait fait faire un infarctus, était allé au cinéma, tant il était assuré que Bourrassa serait réélu. Quand il est rentré et que, se précipitant vers lui, nous lui avons annoncé que le PQ était élu, il a chancelé, puis a accepté un petit verre de cognac.
Malheureusement, l’argent, le vote ethnique et les mensonges des salopards de fédéraux ont fait en sorte que nous n’avons pas eu notre pays, alors que notre économie figure parmi les vingt premières du monde et que de minuscules territoires ont choisi l’indépendance, si bien qu’il y a actuellement près de 200 pays dans le monde, mais que le Québec n’y figure pas.
Quand j’entends dire que les jeunes Québécois francophones se parlent en anglais entre eux, je me dis que tout le travail que nous avons accompli pour concrétiser la fierté qui, pendant un moment, a animé notre nation, a été vain.
Pourtant, dans les pays scandinaves, moins peuplés que nous, tout le monde parle anglais, mais n’en reste pas moins profondément attaché à la langue et à la culture de son pays.
Au Québec, toute cette fierté que nous revendiquions avec raison, après avoir été un peuple de porteurs d’eau, semble s’être évanouie. La lente agonie du Québec français est commencée et elle est si peu douloureuse qu’il ne faut pas s’attendre à une résurgence de l’idée d’indépendance.
Nous aurons au moins fait chier les Anglos pendant 50 ans, ce qui est tout de même pas mal.
P.S. Pour ce qui est du soi-disant célèbre slogan d’Obama (« Yes, we can »), chacun sait que les Démocrates l’ont piqué au R.I.N. de Pierre Bourgault qui, en 1966, s’était présenté à la population avec le slogan « on est capables ! »