Le blogue de Richard Hétu

« L’Afghanistan est désormais devenu le Las Vegas des terroristes, des radicaux et des extrémistes. Les gens du monde entier, radicaux et extrémistes, chantent, célèbrent la victoire des talibans. Cela ouvre la voie à d’autres extrémistes pour venir en Afghanistan. » On doit cette déclaration Ali Mohammad Ali, ancien responsable afghan, qui est citée dans un article du New York Times sur la menace représentée par la branche du groupe État islamique en Afghanistan, commanditaire présumé de la double explosion qui a fait un nombre encore indéterminé de morts et de blessés à proximité de l’aéroport de Kaboul (le Wall Sreet Journal croit savoir que quatre soldats américains ont été tués et trois autres blessés).

Selon un rapport de l’ONU publié en juin, de 8 000 à 10 000 combattants d’Asie centrale, de la région du Caucase du Nord en Russie, du Pakistan et de la région du Xinjiang dans l’ouest de la Chine ont afflué en Afghanistan au cours des derniers mois. La plupart sont associés aux talibans ou à Al-Qaïda, mais d’autres sont alliés à la filière de l’État islamique en Afghanistan, appelé État islamique au Khorassan (EIK), qui est en lutte contre les talibans et Al-Qaïda.

L’EIK aurait déjà commis plusieurs attentats en Afghanistan, dont l’un a tué plus de 80 filles dans une école de la capitale en mai dernier. Joe Biden avait évoqué la menace représentée par ce groupe lors de son intervention de mardi à la Maison-Blanche. Au moment d’écrire ces lignes, le président américain se trouvait dans la Situation Room de la Maison-Blanche avec ses conseillers. La question est immédiate est de savoir si les opérations d’évacuation se poursuivront à l’aéroport de Kaboul.

Même si les critiques de Biden ne se priveront pas de le faire, il est sans doute trop tôt pour évoquer le coût politique des morts parmi les civils et militaires américains à Kaboul.

(Photo Reuters)