Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

Dimanche dernier venait à péremption le délai de deux semaines négocié entre l’administration Trump et les démocrates du Congrès concernant les raids de l’agence responsable d’arrêter et d’expulser les immigrés clandestins (ICE).

Fait important à noter, c’est Kevin McAleenan, le secrétaire intérimaire à la Sécurité intérieure, qui aurait provoqué la fuite d’information sur les raids, prévus depuis avril.

On s’attendait donc à des arrestations massives dès hier. Si, pour le moment, il y a eu peu d’opérations d’envergure, la peur gagne les communautés hispaniques (mais pas que…). De Chicago à San Diego, en passant par l’Indiana, l’effet dans les communautés se fait sentir.

Mais laissez-moi vous raconter comment ça se passe chez moi, à Columbia Heights, un des quartiers à la plus haute proportion hispanique du District de Columbia. À plusieurs reprises, dans les dernières années, les agents de l’ICE ont mené des traques. Il m’est moi-même arrivé à plusieurs reprises de les voir arpenter les environs, notamment pour contrôler les employés d’un sympathique petit restaurant familial au coin de ma rue.

Justement, les rumeurs de descentes entraînent un énorme casse-tête pour le patron dudit restaurant, tout citoyen américain soit-il: ses employés restent chez eux par crainte d’être appréhendés. Depuis dimanche, comme plusieurs petits commerces du coin, on dénote un absentéisme, entraînant dans certains cas carrément la fermeture. Et plusieurs femmes de ménage se sont, elles aussi, fait porter pâle.

Washington n’a pas le statut de ville sanctuaire, une protection adoptée par certaines localités pour réduire le nombre de ces rafles. C’est d’ailleurs une des demandes de la centaine de manifestants qui se sont réunis sur la principale place du quartier, il y a dix jours.

Sur la même place, il est fréquent de voir des clandestins vagabonder. Mes voisins adorent se plaindre de leur consommation d’alcool ou de leur malpropreté. En l’absence de toilettes publiques ou de soutien, je vous laisse deviner ce qui se passe.

Ce que mon voisinage refuse de voir, c’est les pick-ups qui viennent les cueillir le matin pour les emmener sur les chantiers où ils serviront de main-d’oeuvre au rabais. Alors que les grues se multiplient dans le ciel de Washington, et que même une OSBL (reconnue pour aider les migrants) a cédé son bâtiment pour des condos de luxe, les travailleurs manquent. Visiblement, on a trouvé une solution.

Les 10,5 millions d’immigrés clandestins estimés aux États-Unis représenteraient 4,6% de la population active. Ils ont un énorme poids économique. Et dans mon quartier, il suffit qu’ils craignent leur arrestation pour que l’économie s’arrête.

(Photo Getty Images)

23 réflexions sur “En attendant les raids de la police de l’immigration, la peur

  1. Pierre S. dit :

    ————————————

    Qu’on s’occupe de l’alien de la maison blanche, car lui il en fait du dégât.

  2. fallaitquejteuldise dit :

    Les gens sous payés, sans déclaration fiscale sont à la base de bien des richesses dans le monde. Les États-Unis ne font pas exception.

    1. gigido66 dit :

      Un esclavage moderne!

  3. jeani dit :

    J’imagine voir le sans cervelle avec de gros bras leur la photo) arriver pour faire sa razzia sous l’ordre de l’autre sans -dessein!

    1. cytoman71 dit :

      wow jeani……avec des commentaires comme ceux-là vous êtes guère mieux….

    2. simonolivier dit :

      @jeani Il a plus l’air d’un obèse que d’un gros bras. Les bourrelets jusque dans le cou ce n’est pas du muscle mais de la graisse d’obèse morbide.

  4. gl000001 dit :

    Il ne doit plus lui rester de pied à force de se tirer dedans !!
    Il lui en ont peut-être greffé un nouveau. Il vient peut-être d’un migrant qui l’a vendu pour pouvoir manger !!
    Greffez-lui un cerveau. Ca presse !!!!

  5. Martin cote dit :

    Et dire que le gros moron utilisait cette main d’œuvre à rabais dans tous clubs de golfs et maintenant pour plaire à sa gang de déplorable, comme dirait Hilary, il n’hésite pas à utiliser la force pour les expulser, quitte à nuire à tous ses petits commerçants qui font exactement comme il a fait, mais eux contrairement à lui, tout est question de survie pour leur petit commmerce….

  6. jcvirgil dit :

    La seule façon pour ces gens de mettre ces racistes et leur clown face à leurs contradictions serait une grève générale et des manifestations monstres dans tout le pays.

    1. _cameleon_ dit :

      « une grève générale et des manifestations monstres dans tout le pays »

      Bonne idée mais puisqu’ils ont besoin de leur maigres salaires quotidien ne serait-ce que pour se nourrir, et qu’ils craignent d’être ciblés par les services d’immigrations, et qu’ils n’ont aucune organisation, aucun ‘leader’ pour les aider.
      Ce n’est pas demain la veille.

    2. _cameleon_ dit :

      (suite) Mais eh, si ça pouvait arriver, quelle prise de conscience ils pourraient susciter et peut-être pourrait-on finir par apprécier leurs services à la société américaine.

      1. jcvirgil dit :

        C’est certain maiis si les latinos ne se trouvent pas d’autres leaders que des petites pourritures à la Rubio et ne font pas preuve de solidarité ils n’ont pas fini d’être exploités.

        C’est dans l’ADN de ce pays d’exploiter ses minorités.

  7. Loufaf dit :

    Avec les conséquences de ces rafles que vous observer dans votre quartier, M Boisvert, on imagine à la grandeur des États- Unis.Ce serait catastrophique pour l’ économie , par manque de main- d ‘oeuvre. Et le gros despote qui veut expulser des millions d’immigrés clandestins, comme d’ habitude, ne voit pas les conséquences de ses décisions. Tout un génie!

  8. Henriette Latour dit :

    Et si tous ces bons Américains cessaient d’employer ces étrangers, dont le seul tort est d’être étranger, peut-être que ceux-ci cesseraient d’affluer aux États-Unis. Ces migrants envoient régulièrement de l’argent à leurs familles restées dans leur pays d’origine et c’est ainsi que les migrants en devenir apprennent qu’on peut travailler aux États-Unis. Mais ce serait trop demander à ces gens qui s’enrichissent sur le dos de la main-d’oeuvre bon marché.

    Où sont ces employeurs, à commencer par l’infâme président de ce pays, quand il s’agit de se battre pour ces gens qui accomplissent les tâches dont les Américains ne veulent plus et qui leur permettent de payer moins que ce que les Américains exigeraient avec raison.

    Les principes ne doivent-ils pas être à la même place que le portefeuille?

  9. Mariette Beaudoin dit :

    Ce qui se passe n’est pas acceptable.

    Tout le monde sait que dans les années ’70, de jeunes Américains ont parti le mouvement peace and love pour protester en douceur contre la guerre du Vietnam.

    Les jeunes d’aujourd’hui voient aussi les droits des minorités être carrément bafoués. Ils ont un sens civique comme nous à leur âge !

    Alors, où sont les leaders pacifiques et charismatiques qui pourraient entraîner les autres jeunes à imiter leurs aînés, à refuser de se laisser tondre comme des moutons tout en prônant au niveau mondial un super beau message ?

    Il en va de leur avenir et de celui de la planète.

    1. Achalante dit :

      Ils essaient de faire cesser les tueries dans les écoles… Il faudrait peut-être que les adultes fassent leur part! D’ailleurs, le problème d’emploi des immigrants clandestins en est un d’adulte.

  10. Gilles Morissette dit :

    On assiste à un véritable régime de terreur comme on en voit dans des dictatures où des despotes font régner l’ordre par la peur.

    Les Américains ne se rendent même pas compte que ces migrants ont des emplois souvent peu payants et dans des conditions de travail pas toujours faciles. Ils occupent des emplois que les Blancs ne veulent même pas occuper.

    Les seuls qui mériteraient la déportation vers un île perdue au beau milieu de nulle part sont l’Abruti-En-Chef et la bande de fripouilles de son administration de demeurés. Cette « déportation massive » contribuerait, en outre, à améliorer de façon significative le sort de la planète et la qualité de l’air à travers les USA.

    Je les verrais très bien dans le rôle du personnage de Tom Hanks dans le film « Cast Away » à la différence que personne ne viendrait les secourir.

  11. papitibi dit :

    My administration has made America greater than ever before. And our economy and our military have never been so strong.

    Et tous ceux qui refusent de m’applaudir, je les fais déporter!
    I’m the Boss. .

    Ah, pis j’oubliais: Teresa May, cé un folle. Une instable. Une LOSER. Mais la Queen, ça c’est d’la femelle!

  12. Gilles Morissette dit :

    HS

    Le Gros Abruti vient de subir un autre revers devant les Tribunaux. Il ne peut plus bloquer ses opposants sur son compte Twitter.

    La Cour d’Appel vient donc confirmer un jugement précédent rendu par un tribunal de niveau inférieur.

    https://www.msn.com/fr-ca/actualites/monde/trump-viole-la-constitution-en-bloquant-ses-opposants-sur-twitter/ar-AAE5qsu?li=AAgh0dy

    Bonne décision qui démontre que le président des USA, aussi puissant soit-il, ne peut transgresser la Constitution américaine notamment l’amendement qui garantit la liberté d’opinion.

    Une autre dure leçon sur la séparation des pouvoirs pour le TDC-En-Chef !!

  13. Louise dit :

    En voyant la photo, moi aussi j’aurais peur de me faire arrêter par un gros beef de cet acabit.
    Au lieu de chercher une solution intelligente Trump envoie ses gros bras pour faire peur aux immigrés et les forcer à se cacher ou à quitter le pays.
    C’est sa réponse classique à un problème. Je détruis ceux qui se mettre en travers de mon chemin et j’impose ma loi parce que je suis le plus fort. Non Trump tu n’es pas le plus fort, tu es le plus lâche.

    Je rêve du jour où les américains vont déclarer la grève générale et descendre dans la rue pour dire « enouhg is enough ».
    Je sais que je rêve en couleur mais un jour de 2020 il y aura une élection et sait-on jamais ? ? ?

  14. Danielle Vallée dit :

    J’ai lu un article dernièrement, je ne me souviens pas du journal, mais ça disait que depuis que la frontière est bloquée les fermiers ont trouvé une autre solution: ils utilisent les prisonniers, pas payés du tout, pour travailler dans les champs.
    Alors ça revient encore moins cher qu’un mexicain.
    Mais je ne suis pas tellement sûre que ce soit légal.
    Ça rappelle les vieux films des années 50…ou la Corée du Nord.

    1. Achalante dit :

      Ou la seconde moitié du dix-neuvième siècle, quand des hommes noirs, anciens esclaves libérés ou échappés, et même nés libres étaient arrêtés pour un oui ou pour un non, et envoyés au bagne dans des mines ou autres milieux dangereux.

  15. _cameleon_ dit :

    Ce ne date pas d’hier, cette hypocrisie, qui veux qu’on condamne les dits ‘illégaux’ alors que les employeurs se les arrachent.
    Il y a sans aucun doute plusieurs de ceux-ci qui les traitent bien mais énormément qui les traitent comme du bétail / cheap laborers / don’t open your mouth ou j’engage le premier mal pris et je te … dehors.

    Quelle aubaine, pas de frais sociaux, une main d’oeuvre captive et docile, qui est prête à accepter n’importe quoi pour éviter le pire.

    CA fait des décennies que ces ‘illégaux’ font les récoltes en CAlifornie et servent de ‘nanny’ cheap à pleins de mieux nantis (etc …).

    Une montagne d’hypocrisie !

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :