Le blogue de Richard Hétu

Linda Tripp s’était liée d’amitié avec Monica Lewinsky alors que les deux femmes travaillaient dans le bureau des affaires publiques du Pentagone. Plus âgée que l’ancienne stagiaire de la Maison-Blanche, Tripp est passée à l’histoire en enregistrant les conversations téléphoniques au cours desquelles son « amie » a révélé de multiples détails concernant sa relation avec Bill Clinton. Les enregistrements prouvaient que le président avait menti sous serment lors d’une déposition en affirmant qu’il n’avait pas eu de relations sexuelles avec Lewinsky. Mais le procureur « indépendant » Kenneth Starr, qui enquêtait sur l’affaire Whitewater, du nom d’un projet domiciliaire en Arkansas, ne pouvait s’en servir pour pincer Clinton car il était illégal en Virginie d’enregistrer quelqu’un au téléphone à son insu.

Starr a donc demandé à Tripp de rencontrer Lewinsky dans un hôtel de Washington avec un micro dissimulé. Tripp, toujours en bonne « amie », a accepté et soutiré de Lewinsky tous les aveux dont Starr avait besoin pour prouver que Clinton s’était parjuré, faute pour laquelle l’ancien président allait être mis en accusation par la Chambre des représentants et acquitté par le Sénat.

Starr, bien sûr, a lui-même eu une relation adultère qui l’aurait bien gêné s’il avait été trahi à l’époque par une Linda Tripp. Mais le plus important est son rôle en tant que président de l’Université Baylor, établissement baptiste du Texas. Rôle dont il a dû démissionner au bout de six ans quand on a su qu’il n’avait rien fait pour punir ou poursuivre des joueurs de l’équipe de football de l’université accusés d’agressions sexuelles.

Voilà mes souvenirs de Kenneth Starr, dont on vient d’annoncer le décès à l’âge de 76 ans.

(Photo AP)