Le blogue de Richard Hétu

« J’ai alors compris très clairement ce qui se passait [en Cisjordanie]. Et je dois dire que c’était assez familier. Encore une fois, je me trouvais dans un territoire où la mobilité est entravée, où le droit de vote est entravé, où le droit à l’eau est entravé, où le droit au logement est entravé. Et tout cela sur la base de l’appartenance ethnique. Et cela m’a semblé extrêmement, extrêmement familier. Ce qui m’a le plus choqué lors de mon séjour là-bas, c’est de voir à quel point les choses sont simples. Je ne dis pas que les détails ne sont pas compliqués. L’histoire est toujours compliquée. Les événements actuels sont toujours compliqués. Mais la façon dont les médias occidentaux en rendent compte donne l’impression qu’il faut un doctorat en études moyen-orientales pour comprendre la moralité fondamentale qui consiste à maintenir un peuple dans une situation où il n’a pas les droits fondamentaux, y compris le droit que nous chérissons le plus, le droit de vote, et à déclarer ensuite que cet État est une démocratie. Ce n’est pas si difficile à comprendre. C’est en fait assez familier pour ceux d’entre nous qui connaissent l’histoire afro-américaine. »

— Ta-Neihisi Coates, journaliste, essayiste et romancier américain, établissant un parallèle entre la ségrégation dont font l’objet les Palestiniens et celle qui a été imposée aux Afro-Américains lors d’une entrevue accordée à l’émission Democracy Now! au retour d’un séjour en Cisjordanie et en Israël.

“You can’t behold evil and then return and not speak on it.”

Ta-Nehisi Coates speaks about how an experience in Palestine illuminated the connections between the African American and Palestinian liberation struggles, and the moral responsibility to speak out. pic.twitter.com/y0HrXibUJz

— Democracy Now! (@democracynow) November 2, 2023

P.S. : Coates au sujet des bombardements israéliens sur la bande de Gaza : « J’entends toujours ce terme répété à l’envi : “le droit à l’autodéfense”. Qu’en est-il du droit à la dignité ? Qu’en est-il du droit à la moralité ? Qu’en est-il du droit de dormir la nuit ? Parce que ce que je sais, c’est que si j’étais complice – et je le suis – de bombardements d’enfants, de bombardements de camps de réfugiés, peu importe qui s’y trouve, j’aurais du mal à dormir la nuit. Et je m’inquiète pour l’âme des gens qui peuvent faire cela et qui peuvent dormir la nuit. »

(Photo capture d’écran)