Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

Bernie Sanders et dix de ses collègues démocrates les plus progressistes, dont Elizabeth Warren, ont rendu publique ce jeudi une lettre dans laquelle il exhorte Joe Biden de régler la question du plafond de la dette en invoquant le 14e amendement de la Constitution américaine. Selon la secrétaire au Trésor Janet Yellen, les États-Unis se retrouveront en défaut de paiement le 1er juin si le Congrès ne relève pas d’ici là le plafond de la dette. Pour éviter un tel scénario, le président et ses conseillers négocient ces jours-ci avec les républicains de la Chambre des représentants un accord assorti de coupes dans les dépenses gouvernementales.

Or, Sanders et compagnie estiment que Biden a le pouvoir de contourner le Congrès en vertu de la section 4 du 14e amendement. « Nous vous écrivons pour vous demander instamment de vous préparer à exercer votre autorité en vertu du 14e amendement de la Constitution, qui stipule clairement que “la validité de la dette publique des États-Unis ne doit pas être remise en question” », ont-ils écrit au président. Et d’ajouter : « Le recours à cette autorité permettrait aux États-Unis de continuer à payer leurs factures à temps, sans retard, et d’éviter ainsi une catastrophe mondiale. »

Joe Biden a déjà déclaré qu’il avait examiné la possibilité d’invoquer le 14e amendement. Il a cependant laissé entendre qu’il avait conclu qu’il ne s’agissait pas d’une solution sûre en raison de la contestation juridique qu’elle entraînerait. Le chef de la majorité au Sénat Chuck Schumer a déclaré de son côté que seul un accord bipartisan pouvait assurer le relèvement du plafond de la dette.

Fait étonnant, l’idée de Sanders et de ses collègues a suscité l’appui, ou du moins l’intérêt, d’au moins un sénateur républicain. « Je pense que si j’étais président, je serais tenté de le faire », a déclaré le sénateur du Missouri Josh Hawley au Kansas City Star. « Parce que je dirais simplement : “Écoutez, je ne vais pas nous laisser faire défaut. Fin de l’histoire. Vous ferez ce que vous voudrez.” Mais je ne lui donne pas nécessairement ce conseil. C’est contre mon intérêt. »

(Photo AP)

28 réflexions sur “Plafond de la dette : Biden peut-il régler le problème en invoquant le 14e amendement ?

  1. probert dit :

    Biden doit absolument montrer qu’il a vraiment essayé de s’entendre avec les républicains sur une solution raisonnable, avant d’invoquer si nécessaire le 14e amendement comme solution ultime.

    1. NStrider dit :

      Le problème avec les républicains actuellement à la chambre des représentants c’est de définir le mot « raisonnable ».
      Et il n’y a rien de raisonnable à associer le relèvement du plafond de la dette au budget des années à venir.

  2. gl000001 dit :

    « Parce que je dirais simplement : “Écoutez, je ne vais pas nous laisser faire défaut. Fin de l’histoire. Vous ferez ce que vous voudrez.” Mais je ne lui donne pas nécessairement ce conseil. C’est contre mon intérêt. »
    Hawley a montré qu’il est capable de courir dans le Capitole lors de l’Insurrection. Maintenant, on sait qu’il patine en ta…. Il est bon pour les Ice Follies.
    Et si Biden y allait avec ça et que c’était contesté, qu’est-ce que la Justice pourrait faire ? Envoyer les USA en défaut de paiement ? Ca serait le CS qui trancherait ? Une majorité de conservateurs républicains ?

    1. Layla dit :

      @Gl000001
      👏👏👏

  3. karma278 dit :

    « C’est contre mon intérêt. » » billet

    Voilà toute la philosophie républicaine expliquée en 4 mots.

    ME, MYSELF and I.

    The people who elected me?
    The State that I represent?
    The Country that I represent?
    ALL PRIORITIES, for sure,

    but WHAT ABOUT ME ME ME ME ME ME??????????

    Le culte du JE EXISTE et JE ai des désirs inassouvis, dans toute sa splendeur.

    1. MarcoUBCQ dit :

      Vous résumez fort bien l’individualisme forcené de ce pays. On dirait une bande d’enfants qui n’ont pas encore compris que le bien-être des autres est aussi le leur.

  4. Loufaf dit :

    Biden, un vieux de la vieille de la politique a toujours siégé dans le temps , en négociant avec les reps et il pense encore aujourd’hui obtenir une entente bipartite.
    Il semble oublier que les reps d’ aujourd’hui ne sont pas les mêmes que jadis. Impossible de s’ entendre avec un parti qui est devenu une secte.
    Peut- être Biden sera t’ il obligé d’ invoquer le 14e amendement pour sauver le pays…..

  5. Madalton dit :

    Combien de temps avant que la SCOTUS puisse rendre une décision?

    Pendant ce temps, rien empêche Biden de négocier avec McCarthy. Une mauvaise entente vaut mieux qu’un bon procès.

  6. Layla dit :

    Elisabeth Warren quand je vois son nom, je ne peux m’empêcher de me demander c’est quoi son intérêt?

    Le seul avantage que je vois dans cette lettre a Joe Biden c’est que ça peut affaiblir les négociations républicaines, ils gagneraient quoi si Joe Biden suivait cette voie et ne leur laissait que des miettes.

    Ce n’est pas dit non plus qu’il n’y a pas d’autres Joss Hawley qui trouvent cette possibilité intéressante.

    1. monsieur8 dit :

      @Layla: « c’est quoi son intérêt? ».

      Eviter des coupes dans les programmes sociaux. C’est ce que les repus demandent pour accepter de relever le plafond de la dette.
      Biden a promis qu’il ne le ferait pas. Mais il négocie quand même… ça en fatigue quelques uns.

    2. NStrider dit :

      « Ce n’est pas dit non plus qu’il n’y a pas d’autres Joss Hawley qui trouvent cette possibilité intéressante. »
      Je pense que son intérêt réside dans le seul fait qu’il veut que les démocrates assument seuls le « blâme » d’avoir relevé le plafond de la dette. Comme si les républicains ont fait des efforts pour arriver à des projets bipartisanship au cours des 15 dernières années.

  7. Anizev dit :

    La CS va statuer que seul un président Républicain peut invoquer le 14e amendement.

  8. Warren et Sanders jouent habilement pour remettre de la pression sur McCarthy…
    Celui-ci croyait tenir Biden dans les câbles, mais la menace du 14 ème amendement pourrait lui enlever tout rapport de force et ainsi, perdre la face, encore une fois…
    ça pourrait forcer McCarthy à diminuer ses attentes et lâcher du lest…

    McCarthy qui se croyait avec le gros bout du bâton pourrait se retrouver à swinger 3 fois dans le beurre….

    1. gl000001 dit :

      Il va se faire sortir du match par les gérants d’estrade du Free Dumb Caucus !!

      1. Haïku dit :

        @gl000001
        Ayoye !
        Elle est très bonne celle-là. 😂 👍

  9. marie4poches4 dit :

    Tucker lucide pour une fois…

    Tucker is asked if he believes Trump when he says he would end the war in Ukraine in 24 hours:

    “I mean, he couldn’t build a border wall in 4 years. So, you know, there is a gap between promises and delivery.”

    https://twitter.com/RonFilipkowski/status/1659363168311754753?s=20

    1. gl000001 dit :

      Moi, je dis qu’il pourrait essayer mais il se ferait arrêter pour trahison avant de réussir. Mais tout juste. 😉

    2. Tucker lucide?!
      Soit il est revenu de sa perte de connaissance, soit il est plongé dans une sensation de malaise sans perte de connaissance!

  10. Madalton dit :

    HS, ça va pas bien pour les russes. 3 scientifiques qui ont conçu les missiles hypersoniques Kinjal, dont plusieurs ont été abattus, ont été arrêté pour haute trahison.

    De plus, le leader pro-russe du Dumbass insulte le ministre de la défense et un général et Prigojine se plaint encore. À partir de 0,59 dans la vidéo:

    https://ici.radio-canada.ca/info/videos/1-8774449/russie-ukraine-guerre-communication

  11. Haïku dit :

    HS,
    J’ai essayé de publier un extrait de la dernière lettre de Heather Cox Richardson.
    Mais j’ai rencontré des problèmes techniques.
    Si quelqu’un sur ce blogue est plus doué que moi,
    merci de publier la lettre complète.
    Heather Cox Richardson a effectivement une tête sur ses épaules.

    1. marie4poches4 dit :

      Première partie

      Citing “changing business conditions,” Disney leadership today canceled plans to build an office complex near Orlando, Florida. The construction was estimated to cost about $1 billion, and the Florida Department of Economic Opportunity projected it would bring to Florida more than 2,000 jobs with an average salary of $120,000. In his email to employees, Disney’s theme park and consumer products chair Josh D’Amaro made it clear that even more was on the line. He noted that Disney has planned more than $17 billion of construction in Florida, bringing about 13,000 jobs, over the next ten years but suggested that, too, was being reexamined. “I hope we’re able to,” he said.

      Disney is locked in a battle with Florida governor Ron DeSantis that began when, under pressure from employees, then–Disney chief executive officer Bob Chapek spoke out against Florida’s Parental Rights in Education Act. This law, dubbed the “Don’t Say Gay” law because its vague language prohibiting instruction on gender identity and sexual orientation seems designed to silence any acknowledgement of LGBTQ Americans in grades K–3, was DeSantis’s pet project.

      In retaliation, DeSantis led Florida Republicans to strip Disney of its ability to govern itself as if it were a county—as it has done since its inception in 1967—putting the board that controlled Disney under the control of a team hand-picked by DeSantis. But before the new board took over, the old board quietly and legally handed control of the parks over to Disney.

      Apparently furious, DeSantis suggested he would build a competing state park or a prison next to Disney’s Florida theme park. In April, the new board set out to claw power from Disney, while the company announced it will hold its first gay-themed pride event in California and that it will build an affordable housing development in its Florida district, a move that Floridians will like. Meanwhile, with DeSantis’s blessing, the Florida state board of education approved expanding the ban on classroom mention of LGBTQ people to include grades 4–12.

    2. marie4poches4 dit :

      2e partie

      On April 26, Disney sued the governor and those of his top advisors behind the attacks on Disney. The lawsuit noted that for more than 50 years, Disney “has made an immeasurable impact on Florida and its economy, establishing Central Florida as a top global tourist destination and attracting tens of millions of visitors to the State each year.” But, it said, “[a] targeted campaign of government retaliation—orchestrated at every step by Governor DeSantis as punishment for Disney’s protected speech— now threatens Disney’s business operations, jeopardizes its economic future in the region, and violates its constitutional rights.”

      The lawsuit called out DeSantis’s actions as “patently retaliatory, patently anti-business, and patently unconstitutional. But,” it said, “the Governor and his allies have made it clear they do not care and will not stop.” The company said it felt forced to sue for protection “from a relentless campaign to weaponize government power against Disney in retaliation for expressing a political viewpoint unpopular with certain State officials.”

      The fight between DeSantis and Disney illustrates the dramatic ideological change in the Republican Party in the last two years. No longer committed to keeping the government weak to stay out of the way of business development, the party is now committed to creating a strong government that enforces Christian nationalism.

      This is a major and crucially important political shift.

      From the earliest days of the Reagan Revolution, those leaders who wanted to slash the federal government to end business regulation and cut the social safety net recognized that they did not have the votes to put their program in place. To find those votes, they courted racists and traditionalists who hated the federal government’s protection of civil rights. Over time, that base became more and more powerful until Trump openly embraced it in August 2017, when he said there were “very fine people on both sides.”

    3. marie4poches4 dit :

      Dernière partie

      As he moved toward the techniques of authoritarians, his followers began to champion the system that Hungarian prime minister Viktor Orbán called “illiberal democracy” or “Christian democracy” in his own country. Orbán argued that the principle of equality in liberal democracy undermines countries by attacking the national culture. Instead, he called for an end to multiculturalism—including immigration—and any lifestyle that is not based on the “Christian family model.” He seized control of universities to make them preach his values.

      Today’s Republican leaders openly admire Orbán and appear to see themselves as the vanguard of a “post-liberal order.” They believe that the central tenets of democracy—free speech, religious liberty, academic freedom, equality before the law, and the ability of corporations to make decisions based on markets rather than religious values—have destroyed national virtue. Such a loss must be combated by a strong government that enforces religious values.

      Right-wing thinkers have observed with approval that DeSantis’s Florida is “our American Hungary.” Indeed, DeSantis’s “Don’t Say Gay” law appears to have been modeled on Orbán’s attacks on LGBTQ rights, which he has called a danger to “Western civilization.” DeSantis’s attack on the New College of Florida, turning a bastion of liberal thought into a right-wing beachhead, imitated Orbán’s attack on Hungary’s universities; on Monday, DeSantis signed three more bills that undermine the academic freedom of all the state universities in Florida by restricting what subjects can be taught and by weakening faculty rights.

      DeSantis’s attack on Disney is yet another attack on the tenets of liberal democracy. He is challenging the idea that Disney leaders can base business decisions on markets rather than religion and exercise free speech.

      There is another aspect of the Republicans’ turn against democracy in the news today. If democracy is a threat to their version of the nation, it follows that any institution that supports democracy should be destroyed. Today, the House Select Subcommittee on the Weaponization of the Federal Government, led by Representative Jim Jordan (R-OH), continued its attack on the Federal Bureau of Investigation. Ranking member Representative Stacey Plaskett (D-VI) pointed out that Jordan was violating committee rules by refusing to let Democrats on the committee see the transcripts he claims to have from a whistleblower. Other committee members noted that two of the witnesses have been paid by Trump loyalist Kash Patel.

      Plaskett warned: “The rules don’t apply when it comes to the Republicans…. It’s all part and parcel of the Republicans’ attempt to make Americans distrust our rule of law so that when 2024 comes around and should their candidate not win, more and more people will not believe the truth. The truth matters.”

      And so does power. Although House Republicans are trying to protect Representative George Santos (R-NY), who was just indicted on 13 counts, by sending his case to the Republican-dominated Ethics Committee rather than allowing a vote on whether to expel him, Representative Marjorie Taylor Greene (R-GA) introduced articles of impeachment against President Biden.

      Also today, the far-right House Freedom Caucus has called for an end to any discussions of raising the debt ceiling until the Senate passes its bill calling for extreme budget cuts. Forcing the nation into default will cause a global economic panic and, asked if they should compromise with the White House, Representative Bob Good (R-VA) said: “Why would we? We have a winning hand.”

      1. Haïku dit :

        @marie4poches
        Gracias ! 👌

  12. Gilles Morissette dit :

    Bon, admettons que l’idée est tentante. Le président Biden disposerait d’une carte cachée dans son jeu susceptible de lui conférer un avantage certain.

    Il pourrait donc s’en sevir afin de mettre de la pression sur McCarthy et le forcer à baisser ses attentes.

    Dans un tel cas, les extrémistes seraient tellement enragés devant ce qu’ils considèreraient comme une capitulation qu’ils pourraient aller jusqu’à dégommer ce dernier et nommer quelqu’un d’autre à la place, un choix qui pourrait s’avérer pire que McCarthy.

    Imaginez un Jordan, MTG, Boebert, Gaetz, etc. comme leader de la majorité à la Chambre des Représentants.

    Toutefois, il faut être conscient qu’en utilisant une telle mesure, l’administration Biden se lançerait dans une guérilla judiciaire qui pourrait durer plusieurs mois, voire plusieurs années et dont l’issue est incertaine..

    En bout de piste, c’est le pays tout entier qui subirait les conséquences de l’instabilité qui s’en suivrait.

    Autre sujet de préoccupation. Advenant que les Tribunaux valident une telle décision, ils créeraient un dangereux précédent. En effet, qui nous dit qu’un président républicain, du genre LA CHOSE ou DeSantis, ne serait pas tenté, un jour, de l’utiliser pour imposer un relèvement du plafond de la dette, à des conditions inacceptables?

    C’est un risque à ne pas écarter.

    Il n’y a pas de solution facile mais je crois qu’il ne faut pas ménager les efforts pour en arriver à une entente.

    Pour l’instant, les discussions sont dans une impasse. Ça pourrait se régler à la dernière minute comme cela est souvent le cas.

    Pour le bien du pays et de l’économie, les parties sont condamnés à s’entendre.

    Tout ce que l’on peut espérer est que le président ne soit pas obligé de sacrifier les grands principes d’équité, de justice sociale, afin d’arracher un compromis acceptable.

    Cela éviterait certes une crise mais pourrait avoir des conséquences désatreuses, au plan politique, pour lui-même et son parti.

    Devinez qui en profiterait?

  13. Haïku dit :

    @Gilles Morissette
    « …Devinez qui en profiterait ?… »
    ——-
    Ouff, c’est la question du siècle !

  14. Anizev dit :

    À quoi sert alors la Constitution?

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