Le blogue de Richard Hétu

Une ancienne employée de Rudolph Giuliani l’accuse d’agression sexuelle et de harcèlement sexuel dans une poursuite civile éléphantesque de 70 pages qui contient une multitude d’allégations explosives, dont l’une fait état de demandes de fellation, y compris pendant que Giuliani est au téléphone avec son client le plus célèbre, Donald Trump. Elle affirme également avoir été forcée par l’ancien maire de New York à avoir des « rapports sexuels violents » et à assister nue à des vidéoconférences de travail et à travailler dans un short qu’il avait acheté et qui était imprimé d’un drapeau américain.

La demanderesse, Noelle Dunphy, est une consultante en affaires qui a travaillé pour Giuliani du début de 2019 à la fin de 2021. On peut lire dans sa poursuite déposée devant la Cour suprême de Manhattan les paragraphes suivants concernant celui qui est aujourd’hui âgé de 78 ans :

« Il exigeait souvent une fellation pendant qu’il prenait des appels téléphoniques sur haut-parleur d’amis et de clients très en vue, y compris le président Trump. Giuliani a dit à Mme Dunphy qu’il aimait se livrer à ce genre de comportement au téléphone parce qu’il se sentait comme Bill Clinton.

« Certaines des personnes avec lesquelles Giuliani s’est entretenu lors de ces appels étaient des clients de Giuliani (comme M. Trump), qui ne savaient pas que Mme Dunphy se trouvait dans la pièce et pouvait entendre leurs conversations.

« Ces discussions comprenaient, par exemple, des stratégies sur la façon de traiter l’enquête menée par Robert Mueller et sur la possibilité de distraire, d’intimider ou de dissuader Mueller d’engager des poursuites contre Trump. »

Un représentant de Giuliani a fait savoir que ce dernier « nie avec véhémence et complètement les allégations contenues dans la plainte et prévoit de se défendre de manière approfondie contre ces allégations ».

« Il s’agit d’un véritable harcèlement et d’une tentative d’extorsion », a-t-il ajouté.

La poursuite fait état d’enregistrements où Giuliani tient des propos sexistes, racistes et antisémites. Elle évoque également l’attirance du septuagénaire pour des femmes dans la vingtaine et son obsession pour Dunphy, à laquelle il aurait téléphoné jusqu’à 53 fois par jour. Sous l’effet de l’alcool, il se serait également laissé aller à fantasmer à son sujet.

Autre extrait de la poursuite : « Giuliani s’est enivré et a fantasmé sur la visite d’un hôtel avec Mme Dunphy, disant bizarrement lors d’une conversation enregistrée qu’il dirait au portier d’attendre à l’extérieur avec les bagages afin que “nous le fassions sur le sol dans le salo… nous n’allons même pas jusqu’à la chambre à coucher”, et il a dit au portier : “J’ai besoin d’être seul avec ma petite amie, avec ma fille, avec ma petite fille. Avec ma petite fille. »

« Cela a fait partie d’un schéma dans lequel Giuliani a fait référence à Mme Dunphy comme étant sa “fille” [daughter] dans le contexte de l’activité sexuelle et l’a mise extrêmement mal à l’aise », peut-on encore lire dans la poursuite.

Dunphy affirme que Giuliani l’a informé qu’il était à travailler pour obtenir la grâce présidentielle de quiconque pour 2 millions de dollars, somme qu’il se disait prêt à partager avec Trump.

Dunphy poursuit Giuliani pour 10 millions de dollars. Elle accuse notamment son ex-patron d’avoir demandé le report de son salaire jusqu’à la fin de son divorce avec Judith Giuliani. Giuliani ne lui a jamais remis l’argent qu’il lui devait.

(Photos Getty Images et Daily News)