Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

« Le système bancaire américain reste résilient et repose sur des bases solides, en grande partie grâce aux réformes entreprises après la crise financière, qui ont permis de mieux protéger le secteur bancaire. Ces réformes, combinées aux mesures prises aujourd’hui, témoignent de notre engagement à prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de l’épargne des déposants. »

Janet Yellen, secrétaire au Trésor, Jerome Powel, président de la FED, et Martin Gruenerg, président de la FDIC, tenant des propos rassurants dans une déclaration diffusée après leur décision d’invoquer une règle rarement utilisée pour permettre aux clients de deux banques en déroute – Silicon Valley Bank en Californie et Signature Bank à New York – d’accéder à tous leurs dépôts – et non seulement au montant maximum de 250 000 $ normalement garanti – ce lundi. Ces responsables cherchent ainsi à éviter un effet de contagion dans le monde bancaire. Ils promettent que leur intervention ne coûtera pas un sou aux contribuables.

P.S. : Si les ennuis de la Silicon Valley Bank étaient liés à la hausse des taux d’intérêts et à la chute des investissements dans les start-ups, ceux de la Signature Bank tenaient en bonne partie à sa décision de s’ouvrir aux dépôts en crypto-monnaies. L’institution new-yorkaise avait 89 milliards de dollars en dépôts.

P.P.S. : Selon le New York Times, les turbulences du marché bancaire pourraient inciter la FED à surseoir à la hausse de ses taux prévue le 22 mars prochain.

P.P.P.S. : Joe Biden prendra la parole lundi matin concernant la fermeture des deux banques. Il appellera vraisemblablement au rétablissement d’une règle bancaire éliminée par Donald Trump. Le changement voulu par les républicains et le lobby des banques a fait passer de 50 à 250 milliards de dollars le seuil à partir duquel les banques sont considérées comme présentant un risque systémique et font l’objet d’une surveillance plus stricte. La Silicon Valley Bank possédait 209 milliards de dollars d’actifs à la fin de l’année dernière. La Signature Bank possédait 110 milliards de dollars d’actifs.

(Photos Reuters et AP)

18 réflexions sur “La citation du jour

  1. Pierre Belley dit :

    Est ce le début de quelque chose? Une grande débandade ? On serait dû 🙁

    1. Samati dit :

      @ Pierre Belley

      En fait la décision de garantir les dépôts de tous les déposants empêchera toute débandade. Les marchés devraient être en hausse ce matin.

      Ce sera une leçon pour tous ceux qui souhaite la diminution de toutes règlementations. Cela montrera également l’incompétence de Trump et des républicains pour bien gérer l’économie.

      1. Toile dit :

        « Ce sera une leçon pour tous ceux qui souhaite la diminution de toutes règlementations« .

        C’est à souhaiter vivement mais je doute que cela fasse infléchir la pensée libaaaartarienne.

      2. gl000001 dit :

        Preuve par l’absurde : lorsqu’on place de l’argent à la banque, elle « intervient » avec ton argent pour la faire fructifier. Les libertariens sont contre toute intervention de l’état et plus dans leurs affaires. Ils ont juste à ne pas placer leur argent dans les banques et se fermer la gueule sur les affaires bancaires. CQFD.

  2. Un autre grand succès financier auquel Trump a contribué. Il s’en est vanté d’avance en 2018.

  3. treblig dit :

    La pire erreur que Bill Clinton a commis ( selon son propre aveu survenu un peu plus tard durant le rêgne de Bush 2 ) est l’instauration de la loi Gramm-Leach-Bliley sur les banques en novembre,1999. Cette loi remplaçait le Glass -Steagal de 1933 qui interdisait, entre autres, aux banques de spéculer avec l’argent des déposants. Il devait y avoir une comptabilité séparée entre les dépôts assurés et les activités de placement des banques.

    Ce qui a mené à la catastrophe financière de 2008. Obama a resserré les vis en 2009 mais pas autant que le Glass-Stegal pondu au lendemain de la grande crise de 1930.

    Parce que c’est dans l’ADN des banques américaines de faire de la spéculation en prenant des risques avec l’argent des déposants. D’où la nécessité de lois encadrant les banques. Les banques canadiennes, parmi les banques les plus encadrées au monde, sont aussi les plus rentables. La preuve qu’on peut faire des affaires même avec des lois sévères

  4. Léo Mico dit :

    Des banques privées investissent n’importe comment.
    L’État vient à leur secours.

    Mais, c’est du socialisme!

    1. gl000001 dit :

      👍

  5. Combien de fois on va déréglementer les banques et ensuite les soutenir? C’est vrai que minus trump qui est exemplaire selon les républicains a fait faillite 6 fois.

    John Galbraith avait déjà mentionné que les difficultés économiques apparaissaient à un intervalle de 25 ans, soit un changement de génération. Chaque génération réinvente les raccourcis pour faire beaucoup d’argent sur des bases peu solides qui font perdre de l’argent à beaucoup de gens.

    https://www.renaud-bray.com/Livres_Produit.aspx?id=182231&def=Br%C3%A8ve+histoire+de+l%27euphorie+financi%C3%A8re%2CGALBRAITH+JOHN+K%2C2020135302

  6. MarcB dit :

    Ce qui est quand même ironique avec SVB est qu’elle n’a pas investi l’argent déposé dans des placements à risques, mais dans des bons du trésor US. Placement hyper-prudent! Mais ils se sont fait prendre avec la hausse des taux et parce ses déposants, surtout des high-tech startup, ont commencé à retirer leur argent en même temps. Leurs revenus venant des Venture Capitalist (VC) se sont taris avec les derniers bouleversements économiques.
    Personnellement, je crois que ça prouve encore un ne fois que la diversification, versus spécialisation, permet d’éparpiller mieux son risque.

  7. Charlot dit :

    Pour consommation canadienne: Mémo à Pierre Poilièvre.

    « Si les ennuis de la Silicon Valley Bank étaient liés à la hausse des taux d’intérêts et à la chute des investissements dans les start-ups, ceux de la Signature Bank tenaient en bonne partie à sa décision de s’ouvrir aux dépôts en crypto-monnaies. L’institution new-yorkaise avait 89 milliards de dollars en dépôts.« 

  8. treblig dit :

    Et qu’en pense l’orangée?

    Biden est pire que Herbert Hoover ( président au moment de la grande crise de 1929). Et ce n’est qu’un début, d’autres banques suivront clame t’il sur son réseau Truth Social.

    Pour un individu qui a soutenu la libéralisation des banque durant son mandat, c’est un peu grotesque. Et les problèmes de la Silicon Valley Bank n’ont pas commencé avec l’arrivée de Biden il y a 2 ans.

    1. Charlot dit :

      @treblig: ce qu’il en pense? Rien. 45 ne pense pas, il cuisine. Recette: prenez un problème, n’importe lequel. Ajoutez beaucoup de Biden. Mélangez bien. Servir froid ou chaud, c’est du prémaché pour consommateurs édentés. Un régal.

      1. Dekessey dit :

        Oh oui, et il a plein de recettes comme ça:

        Vol-au-vent d’élections
        Tacos mexicains aux mûres
        Babillarde à l’Hillary
        Dindon farci
        Raclée de manifestants
        Brochette de journalistes
        Financier au pudding chômeur
        Roulé dans la farine
        Duce bien léché

      2. Haïku dit :

        @treblig
        @Charlot
        @Dekessey
        —-
        💯Excellent 💯

  9. le_furote dit :

    Et les cons de la droite de blâmer les « wokes » pour la chute de ces 2 banques. « Ils passent trop de temps à peaufiner leurs déclarations ESG, plutôt qu’à gérer l’argent des déposants. » Ça ne s’invente pas.

    On a pas finit de ramasser les étrons du jaune pisse qu’il a laissé derrière lui (il ne comprend pas ce qu’il a fait de toute façon).

    Ciao

  10. Gilles Morissette dit :

    J’ignore si cette débandale est le signe précurseur de quelque chose de plus important.

    Cependant, il est assez évident que le processus de dérèglementation enclenchée par LA CHOSE a joué un rôle majeur dans cette crise.

    Cela démontre qu’il ne faut faut pas laisser les banques s’autogérer sans peu ou pas de contrainte.

    Il faut un encadrement qui à la fois les protège et protège également les épargnants.

    Mettre la responsabilité de cette débandale sur les « wokes » est probablement une des choses les plus ridicules que j’ai jamais entendu.

    De toute façon, à quoi s’attendre d’autres des enfoirés de « Dretteux ».On veut débarrasser l’économie de toute forme de règlementation mais lorsque ça tourne mal (comme c’est le cas présentement), on demande au gouvernement d’intervenir.

    Ça commence à ressembler à du socialisme.

    Belle contradiction !!!

  11. _renaud dit :

    Mon nouveau mot du jour : Surseoir. Je l’ai googlé.

    Pour l’histoire des banques et bien je suis curieux de voir la suite des choses. Une hausse de taux aussi importante et rapide c’est un coup de dés dont personne ne connait les impacts.

    Est-ce que plusieurs banques vont tomber ? Je ne crois pas. Je crois encore que c’est l’immobilier qui va prendre le gros de l’impact mais pas comme en 2008. Ça va être moins violents qu’en 2008 mais ça va affecter beaucoup plus de domaines.

    En fait tous les domaines dont la business est basée sur le crédit, les banques vulnérables, le commerce de détails, le transport. Ça commence à craquer de tous les bords et je pense que c’est seulement le début.

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