Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

L’administration Biden songe à ramener une politique à laquelle elle a mis fin au cours des deux dernières années dans l’espoir de mettre en place un système d’immigration plus humain : la détention des familles de migrants. Selon un article du New York Times, aucune décision finale n’a encore été prise au sujet de cette politique qui s’inscrirait dans le durcissement souhaité par l’administration Biden des règles pour endiguer le flot des migrants à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Pour le moment, les familles de migrants sont libérées temporairement aux États-Unis et suivis à la trace grâce à des bracelets de surveillance, des téléphones portables traçables ou d’autres méthodes. Le changement proposé est débattu à l’approche du 11 mai, date où les États-Unis ne pourront plus utiliser le « Title 42 », règle sanitaire invoquée par l’administration Trump au début de la pandémie de coronavirus pour expulser les migrants qui demandent l’asile après avoir traversé la frontière sud.

L’administration Biden a déjà annoncé, en février dernier, son intention d’imposer de nouvelles règles qui exigeraient notamment des demandeurs d’asile qu’ils fassent leur demande à l’avance sur un site internet et non une fois arrivés aux États-Unis, sans quoi ils seraient considérés comme n’étant pas admissibles à l’asile.

La détention des familles de migrants s’ajouterait donc à des mesures vivement dénoncées par les défenseurs des droits des migrants. Une avocate spécialisée dans ce domaine a confié au Times : « Mettre fin à la pratique inhumaine de la détention familiale a été l’une des seules décisions positives de l’administration Biden en matière de politique d’immigration. Il est déchirant d’entendre qu’il pourrait y avoir un retour à l’utilisation de cette pratique de l’ère Trump. »

Il n’y a sans doute pas que la date du 11 mai qui pousse l’administration Biden à durcir ses politiques en matière d’immigration. Celle du 5 novembre 2024 pèse aussi ces temps-ci sur les décisions du président démocrate, qui semble déterminé à solliciter un second mandat. On peut cependant douter que ce dernier ira aussi loin (ou bas) que Donald Trump en séparant les familles de migrants à la frontière.

(Photo AP)









Les nouvelles règles voulues par le gouvernement exigeraient des demandeurs d’asile qu’ils fassent leur demande à l’avance et non une fois arrivés aux États-Unis, sans quoi ils seraient considérés comme ne pouvant prétendre à l’asile.

15 réflexions sur “Biden détiendra-t-il à son tour les familles de migrants ?

  1. probert dit :

    Il n’y aura jamais de solutions faciles et rapides devant l’afflux de gens désespérés qui cherchent seulement à pouvoir vivre une vie décente quelque part. Mais que 10% des personnes possèdent 76% de la richesse mondiale, ça permet de voir qu’il y a beaucoup de place à une répartition un peu plus équitable.

  2. combien de migrants ont accès à internet ??

    Les USA cherchent des solutions simples à un problème hyper complexe…

    tant que les 2 partis politiques ne travailleront pas ensemble rien ne sera satisfaisant….

    il faut que les USA aient un regard global de la situation.
    Pourquoi tant de gens de l’Amérique du Sud fuient leur pays?
    Comment faire pour ralentir ce flux incessant?

    Quels sont les besoins des USA en immigration annuelle?
    Quels sont les états qui ont un besoin de main d’oeuvre ou de population? Pour quelle raison? Pour quel travail?
    Comment les états se préparent à les accueillir? habitation, emploi, intégration…

    Ce serait déjà un bon début….

    Les lâcher lousse dans le pays pour qu’Ils se débrouillent, est ma foi, immoral…

    Les migrants actuels ne sont que des migrants économiques… les réfugiés de zones de guerre s’en viennent… les réfugiés des changements climatiques s’en viennent eux aussi….

    ils ont été plus de 2 millions de migrants arrêtés à la frontière sud des USA en 2021…
    Demain, ils seront 20 millions…

    1. Richard Hétu dit :

      La grande majorité des migrants ont un téléphone portable qui leur permet d’accéder au site en question.

      1. Richard Hétu
        Merci de l’info…
        j’imaginais que c’était difficile de se brancher en route… ou même avant de quitter…

        et le temps de réponse avant de recevoir une autorisation de s’y rendre à cette frontière peut prendre des semaines, j’imagine…
        en tout cas, au Canada, ça semble très bordélique l’immigration… possible qu’aux USA se soit pareil?…

        J’imagine aussi que les gens qui partent à pied sont vraiment décidé par plusieurs facteurs et d’attendre une autorisation ne doit pas être facile…

      2. Madalton dit :

        @lechatderuelle,

        J’ai lu, la semaine dernière dans le NY Times ou La Presse +, qu’un agent d’immigration américain mentionnait qu’ils étaient débordés et il disait, un peu à la blague, que le Canada devrait faire sa part avec un si grand territoire inoccupé.

    2. « …tant que les 2 partis politiques ne travailleront pas ensemble rien ne sera satisfaisant…. »

      Comme le mentionnait un certain Gilles Gougeon, l’immigration est une conjecture Nord-Sud (pays pauvres, pays riches). Un embryon de solution devrait se négocier entre les É.-U. et le Canada.

  3. HS désolé mais verra-t-on un boycott du poulet aux USA par les théoriciens du complot????

    Le gouvernement Biden, surveillant de près l’épidémie de grippe aviaire qui a entraîné la mort de dizaines de millions de poulets et fait grimper le prix des œufs – sans parler du spectre effrayant d’une pandémie humaine – envisage une campagne de vaccination massive des volailles, selon des responsables de la Maison-Blanche.

    https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/2023-03-07/grippe-aviaire/les-etats-unis-envisagent-de-vacciner-les-poulets.php

    les resto fast food tremblent déjà…

    1. gl000001 dit :

      « Bon ! Des puces 5G dans les poulets pour qu’ils se retrouvent dans les gens anti-vaccins. » -Un anti-vaccin 😉

    2. constella1 dit :

      Je prends pas de chance je les achète chez un fournisseur de volaille d’ici
      Juste à penser que je peux acheter américain m’a fait changer mes habitudes
      J’achète le moins possible d’eux

  4. monsieur8 dit :

    Pourquoi les emprisonner si on peut les suivre à la trace? Quel est l’avantage recherché?

    1. monsieur8

      les bracelets électroniques doivent couter cher en gestion et suivi… et en ont-il 1 million ou même plus en réserve?

      De plus, l’emprisonnement amène une crainte potentielle chez des migrants….les faisant hésiter espèrent les USA…

      Les USA et le Canada devraient se pencher sérieusement sur la délocalisation d’entreprises américaines et canadiennes de la Chine vers l’Amérique du sud…
      ça apporterait des options de solutions à quelques problèmes… dur coup économique pour la Chine, revitalisation économique des pays d’Amérique du sud, ralentissement de la migration, réduction des GES, en partie… éventuelle globalisation des Amériques dans des chaines d’approvisionnement plus stables et plus linéaires….

  5. NStrider dit :

    Les seuls endroits où l’on trouve des solutions aux problèmes complexes c’est sur les blogs, les médias sociaux et les lignes ouvertes. Si c’était simple le problème serait réglé depuis longtemps. Les décideurs ne sont généralement pas plus cruche que les commentateurs de l’actualité.

    De façon concrète, il n’y a pas de solution miracle, de « Silver bullet ».
    Il faudrait des investissements majeurs (qui seront bloqués par les républicains) et un complexe mélange de solutions légales, administratives, politiques et sociales.
    Solutions qui passent notamment par le renforcement du système de traitement des demandes d’asile en fournissant des ressources supplémentaires aux tribunaux d’immigration pour accélérer le traitement des demandes d’asile et ainsi réduire les délais d’attente. Cela permettrait de décourager les migrants de traverser la frontière illégalement en quête d’une protection.
    Comme tout les analystes le disent ils doivent investir dans la coopération régionale notamment en travaillant avec les pays d’origine et de transit des migrants pour trouver des solutions à long terme pour résoudre les problèmes économiques et sociaux qui poussent les gens à quitter leur pays ce qui contribuerait à réduire les causes profondes de la migration illégale.
    Ils pourraient aussi comme solution de rechange à l’incarcération, élargir les programmes de parrainage familial pour permettre aux migrants de rester avec leur famille ou des amis aux États-Unis pendant que leur demande d’asile est traitée. Cela permettrait de réduire le nombre de migrants détenus et de les aider à s’intégrer dans la société américaine.
    Et si les États-Unis choisissent de détenir les migrants, ils devraient s’assurer que les conditions de détention sont humaines et respectent les droits de l’homme. Ce qui devrait inclure des conditions de détention plus sûres et plus saines, ainsi que l’accès à des soins de santé et à des services juridiques. Ce n’est pas en mettant des gens dans des conditions de détention difficile qu’ils vont décourager les immigrants, ce qu’ils vivent quotidiennement dans leur pays les y ont préparé.

    Nous sommes dépassés par les quelques milliers de demandeurs d’asile du chemin Roxham, je peux facilement m’imaginer le casse tête au sud des États-Unis.

  6. Gilles Morissette dit :

    On peut en effet douter que l’administration Biden en arrivera à utiliser les mêmes méthodes inhumaines que celles employés par son prédéceseur.

    Cependant, le fait qu’on en discute démontre bien que l’arrivée massive de migrants est devenu une préoccupation nationale qui pourrait devenir un enjeu majeur lors des présidentielles de 2024.

    Non, il n’y a pas de solution facile et peu importe celle qui sera choisi, elle fera l’objet de critiques de part et d’autre du spectre idéologique.

    On connaît la solution des Républicains.

    Le défi des Démocrates sera d’en trouver une qui respectera les droits humains tout en s’assurant qu’elle n’empirera pas la situation.

    Beau défi en perpective.

  7. onbo dit :

    @monsieur 8 9h07
    ? pcq ça rend le problème visible?! donc ça permet de faire de la politique et des images.?

    ? pcq prison = privation de liberté, comme image de punition, vs menotte de traçage qui signifie liberté de circuler.?

    ? pcq ça soutiendrait-il l’économie du système carcéral et la construction de prisons?

    ? pcq c’est certainement plus facile pour des employeurs de recruter en prison, vu la forte demande pour des travailleurs.?

    ? Et si ces derniers étaient plus instruits et plus jeunes que bon nombre de chômeurs et ans abris actuels us?

    Disons maintenant que c’est rien de cela. Il resterait quand même le réflexe ancien du blanc dominateur, acculturé dans la domination du Noir dans son statut originaire d’esclave, qui le remplacerait dans son schème de pensée par le Latino. « Orange is the new Black »

    La communauté latino américaine gagne en importance dans les États du Sud. C’est un brûlot dans la tête de McConnell, de McCarthy, qui y voient déjà la perte de leur « blanc avantage comparatif » sur la carte électorale, pour employer le langage froid des businessmen républicains.

    Il y a une raison de politique partisane profonde dans l’interdiction absolue de l’avortement… certains vont même jusqu’à exiger l’interdiction de l’avortement en cas de viol.

    On apprend sur Netflix que 45 gynécologues mâles américains (je fais grâce de leur couleur) ont eu l’audace d’inséminer leurs patientes avec leur propre semence sans même les en informer, encore moins obtenir leur consentement. Le premier coq à pratiquer ce défaut de consentement, qui dans le cas d’un gynécologue est un viol tout court, est un médecin d l’Indiana, un beau monsieur blond aux yeux bleus, qui a avoué pratiquer ce geste depuis des décennies, en suivant le dessein de Dieu tel qu’écrit dans la Bible. Il a été condamné à 500 dollars d’amende … pour avoir fait une déclaration écrite fausse … au procureur de l’État quant à ses agissements. Monsieur pratiquait l’eugénisme sans le saouair! La courte série s’appelle « Our Father » . À Ouair!

  8. constella1 dit :

    Trop de rentrées de gens en même temps sans prévoir les infrastructures c’est le système qui est en train de craquer
    Ici non préparé à recevoir autant d’immigrants à la fois depuis ces derniers mois nos écoles sont sursaturés le logement déjà rare pour les citoyens d’ici est difficilement trouvable etc
    Ici ils ont droit à de l’aide financière et services médicaux
    J’imagine bien que ce n’est pas le cas pour eux
    Débrouille toi
    Ils sont réfractaires à un système social démocrate pour eux-mêmes alors imaginez pour les réfugiés
    Mais ces mêmes gens sont bien venus de quelque part un jour, d’ailleurs et cet ailleurs faisait qu’ils ont aussi été des immigrants avant d’être un citoyen américain

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