Le blogue de Richard Hétu

Dans l’ensemble, Donald Trump a connu une bonne soirée électorale mardi, alors que les électeurs étaient appelés à participer à des primaires dans quatre États et dans une élection spéciale dans un cinquième, le Texas, où les démocrates ont subi une défaite qui devrait peut-être les troubler à l’approche des élections de mi-mandat.

Parlons d’abord du Nevada. L’ancien président a vu deux promoteurs du « grand mensonge » remporter les primaires républicaines pour les postes de sénateur et de secrétaire d’État. Il s’agit d’Adam Laxalt, ancien procureur général du Nevada, qui a participé aux efforts de Trump pour renverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020, et de Jim Marchant (photo), qui a épousé toutes les théories du complot sur le trucage des machines à voter lors du du dernier scrutin présidentiel.

Le premier affrontera en novembre la sénatrice démocrate Catherine Cortez Masto et le second aspirera à remplacer Barbara Cegavske au poste de secrétaire d’État, poste qui lui permettrait de superviser les élections au Nevada en 2024. À l’heure actuelle, ils ont des chances d’être élus, tout comme les candidats républicains pour trois sièges détenus par des démocrates du Nevada à la Chambre des représentants ainsi que pour le poste de gouverneur de l’État, défendu par Steve Sisolak. Mais l’adhésion de Laxalt et Marchant au « grand mensonge » leur nuira-t-elle?

La question ne se posera pas seulement au Nevada, mais également au Michigan et en Pennsylvanie, entre autres États où des adeptes du « grand mensonge » aspirent aux plus hautes fonctions.

Mais revenons à nos moutons. En Caroline du Sud, les électeurs républicains de la 7e circonscription ont offert un beau cadeau d’anniversaire à Donald Trump, qui célébrait mardi ses 76 ans. Ils ont voté massivement pour son candidat préféré, Russell Fry, plutôt que pour le représentant Tom Rice, un des dix républicains à voter en faveur de la mise en accusation de l’ancien président lors de la deuxième procédure de destitution le visant, après l’assaut du Capitole.

En revanche, la représentante Nancy Mace a survécu à la vindicte de Donald Trump, défaisant par 8 points de pourcentage Katie Arrington, la candidate soutenue par l’ancien président. Ce dernier n’avait pas pardonné à Mace sa volonté d’afficher son indépendance en refusant de s’objecter à la victoire de Joe Biden lors de la certification des résultats de l’élection présidentielle de 2020 par le Congrès, dans les heures qui ont suivi l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. Cependant, contrairement à Rice, Mace est vite rentrée dans les rangs par la suite.

Les électeurs du Maine et du Dakota du Nord ont également voté dans le cadre de primaires. Mais l’autre scrutin digne de mention s’est déroulé dans une circonscription de la vallée du Rio Grande, région qui a longtemps été un bastion démocrate au Texas. La républicaine Mayra Flores a remporté par plus de 7 points de pourcentage une élection spéciale dont l’enjeu était un siège devenu vacant à la Chambre des représentants.

Cette victoire illustre l’attrait grandissant des candidats républicains chez les Latinos du Sud du Texas. Il faut toutefois souligner que les démocrates n’ont pas dépensé beaucoup d’argent pour défendre ce siège, sachant qu’il sera remis en jeu en novembre dans une circonscription dont le nouveau tracé les avantage. Reste que Flores, qui deviendra la première représentante hispanique du Parti républicain à la Chambre, est une candidate attrayante.

(Photo AP)