Le blogue de Richard Hétu

Lors d’un discours prononcé vendredi soir devant des juristes réunis à Atlanta, le juge de la Cour suprême Clarence Thomas s’est dit inquiété par le déclin du respect des institutions et de l’État de droit aux États-Unis. Il n’est pas possible que les institutions « ne vous donnent que le résultat que vous souhaitez, ou qu’elles puissent être contraintes » à faire de même, a-t-il déclaré, selon un comte-rendu du Washington Post.

On se demande si le juge ultraconservateur a parlé à sa femme depuis l’élection présidentielle de 2020. Selon des textos obtenus par la commission du Congrès chargée d’enquêter sur l’attaque du Capitole, Virginia (Ginni) Thomas a participé aux efforts pour renverser les résultats de ce scrutin et inciter le vice-président des États-Unis Mike Pence à rompre avec son rôle constitutionnel dans la certification de ces résultats par le Congrès. Tu parles d’un manque de respect des institutions et de l’État de droit !

Thomas a évoqué à quelques reprises les « événements malheureux » de cette semaine, soit la publication de l’avant-projet d’une décision majoritaire de la Cour suprême renversant la décision « Roe c. Wade », y voyant « un symptôme » du refus de « vivre avec des résultats avec lesquels nous ne sommes pas d’accord ».

Encore une fois, ce message aurait pu s’adresser à « Ginni ».

P.S. : Dans ses réponses aux questions de l’auditoire, le juge Thomas a noté que la Cour suprême n’était pas tenue de respecter tous les précédents du tribunal. Certaines décisions erronées doivent être corrigées, a-t-il déclaré sans faire référence à l’arrêt « Roe c. Wade ». « Nous utilisons la règle du précédent (stare decisis) comme mantra quand nous ne voulons pas penser », a-t-il affirmé.

(Photo Getty Images)