Le blogue de Richard Hétu

En décembre 2020, Hunter Biden, fils du futur président, a révélé que le procureur fédéral du Delaware menait une enquête sur ses affaires fiscales. Depuis, il a remboursé une importante dette fiscale, mais la justice américaine continue d’enquêter sur ses activités commerciales internationales, rapporte le New York Times dans un article qui confirme d’autre part l’existence d’un ordinateur portable ayant appartenu à Hunter Biden et dont l’authenticité avait été mise en doute pendant la campagne présidentielle de 2020.

Le fait d’avoir remboursé sa dette fiscale ne met pas le fils du président à l’abri d’une inculpation criminelle, selon le Times, qui précise toutefois que les jurés et les juges tendent à être plus conciliants à l’égard des personnes qui ont réglé leurs comptes avec le fisc. Mais les impôts de Hunter Biden ne représentent qu’un des éléments de l’enquête dont il fait l’objet.

« L’enquête, qui a commencé comme une investigation fiscale sous l’administration Obama, s’est élargie en 2018 pour inclure de possibles violations criminelles des lois fiscales, ainsi que des règles sur le lobbying étranger et le blanchiment d’argent, selon les personnes familières avec l’enquête », écrit le Times.

Et le quotidien d’ajouter : « Mais les procureurs se heurtent à un certain nombre d’obstacles avant d’engager des poursuites pénales. » Ils doivent notamment prouver que Biden a intentionnellement violé la loi sur l’inscription des agents étrangers, ou FARA, « qui exige la divulgation au ministère de la Justice de l’assistance en matière de lobbying ou de relations publiques pour le compte de clients étrangers ».

Or, selon des courriels retrouvés sur l’ordinateur portable de Hunter Biden, ce dernier a informé des associés ukrainiens qu’il voulait éviter d’enfreindre la loi sur le lobbying étranger. Dans un des courriels, Hunter Biden dit à ses associés qu’un voyage à venir de son père en Ukraine devrait être « décrit comme faisant partie de nos conseils et de nos réflexions – mais ce qu’il dira et fera est hors de notre contrôle ».

Dans ce même courriel, Hunter Biden ajoute que les responsables de Burisma, la compagnie d’énergie pour laquelle il travaillait alors, « doivent savoir sans ambiguïté que nous n’interviendrons pas et ne pouvons pas intervenir directement auprès des décideurs politiques nationaux, et que nous devons respecter la FARA et toute autre loi américaine au sens le plus strict dans tous les domaines ».

Le New York Post, qui a révélé l’existence de l’ordinateur abandonné par Hunter Biden dans un atelier de réparation du Delaware et une bonne partie de son contenu, n’a jamais cité ce passage qui pourrait servir à disculper Hunter Biden d’au moins une accusation. Mais le quotidien n’en a pas moins jubilé après avoir vu que le New York Times confirmait l’authenticité de l’ordinateur et d’au moins certains de ses courriels.

On se souvient que l’ordinateur avait été obtenu par l’entremise de Rudolph Giuliani et Stephen Bannon. Certains réseaux sociaux et médias avaient fait l’impasse sur les révélations du Post, affirmant ou soupçonnant qu’elles faisaient partie d’une campagne de désinformation menée par les Russes pour nuire à Joe Biden.

À noter que le procureur général des États-Unis Merrick Garland a conservé à la tête de cette enquête le procureur que William Barr y avait placé. Il serait assez piquant que Hunter Biden finisse par être inculpé par le ministère de la Justice et que Donald Trump s’en sorte sans aucune accusation.

(Photo WiredImage)