
Décidément, le thème de la première campagne de financement de ce blogue en 2022 – mes films politiques préférés et… les vôtres – me ramène à mes années de jeunesse. Après avoir lu le billet que j’ai consacré ce mercredi matin à Being There, où j’évoquais Saint-Paul-l’Ermite, la municipalité où j’ai grandi, Lanaudoise enchaîne en parlant des attraits touristiques de l’Assomption, « important centre du commerce de la fourrure et de la ceinture fléchée », où j’ai fait mes études secondaires et collégiales.
« Parlant de L’Assomption, où la maison de la femme de Chevalier De Lorimier existe toujours, je vous conseille vivement 15 février 1839 », ajoute-t-elle en faisant référence au film de Pierre Falardeau sur la détention et l’exécution de participants de la rébellion des Patriotes, dont le notaire François-Marie-Thomas Chevalier De Lorimier, joué par Luc Picard. « Il est injuste que Pierre Falardeau ait eu autant de difficulté à financer cet extraordinaire film dont je me souviens avec émotion. Comment en oublier les premières images… Il y a beaucoup à dire sur cette période de notre histoire; y aurait-il un tabou à son propos? »
Si vous pouvez aider Lanaudoise à répondre à cette question, je vous saurais gré. En attendant, je remercie encore tous ceux et celles qui ont déjà participé à cette campagne de financement, de même que les autres qui le feront dans les prochaines heures.
Comme il l’a si bien dit:
« On va toujours trop loin pour les gens qui vont nulle part »
Pierre Falardeau
Et encore (de mémoire …)
Les bœufs sont lents, mais la terre est patiente.
RE: la photo qui coiffe le billet…
———–
Mieux vaut décapiter un arbre innocent plutôt que d’y pendre un criminel.
« Il y a beaucoup à dire sur cette période de notre histoire; y aurait-il un tabou à son propos? »
Je ne crois pas qu’il y ait de tabou, mais comme une majorité de citoyens au sud de notre frontière nous faisons bien peu de cas de l’histoire et de ses leçons.
Je parlais des Patriotes à un neveu il y a quelques années. Son cours d’histoire du Québec était assez récent et il ne connaissait pas grand chose des Patriotes ! S’il y avait eu un super-héros dans cette histoire, il l’aurait surement connu.
C’est peut-être comme Alésia pour les gaulois et leurs descendants. Ils ont été défaits alors ils ne savent plus ou c’est !
«Si vous pouvez aider Lanaudoise à répondre à cette question….»
Puis-je tenter une réponse? Pierre Falardeau n’a jamais caché ses opinions politiques. Mettons que ni son ton ni son vocabulaire n’étaient de nature à bien disposer certains décideurs qui, ne partageant pas ses idées politiques, voyaient là de bonnes raisons de lui mettre des bâtons dans les roues. C’était d’autant plus facile que Falardeau ne se gênait pas pour leur donner mauvaise image dans nombre de ses films. Ceux qui ont vu son court métrage «LE TEMPS DES BOUFFONS» savent exactement ce que je veux dire.
Et quand il s’agissait d’illustrer l’histoire de la Nation et du traitement qui lui fut souvent infligé, autre chose s’ajoutait. On l’accusait d’exagérer le rôle du colonisateur voire de le diaboliser outre mesure. La fameuse recherche du «consensus mou» faisait, et fait toujours en sorte que plusieurs préfèrent ne pas mettre trop en lumière les périodes difficiles ni trop frapper sur les têtes d’affiche de ces époques. On prétend même, dans certains milieux «bon ententistes», qu’il faut cesser de parler d’événements passés et mettre plutôt l’accent sur le futur et prôner le «vivre ensemble», bref, ne pas trop parler de l’histoire de nos défaites.
Ceux qui prétendent qu’un film comme «15 février 1839» est trop violent et diabolise excessivement l’oppresseur devaient visionner Bravehart ( sur les luttes écossaises contre les Anglais) et aussi The Patriot (Révolution américaine aussi contre les Anglais) les deux mettant en vedette Mel Gibson. Ils verraient ce que c’est que «diaboliser» l’ennemi et ce qu’est que la vraie brutalité. À côté de cela, un film de Falardeau, c’est quasiment une berceuse tendre.
Je persiste à penser que c’est tout cela, et probablement autre chose que je ne vois pas, qui a mis des bâtons dans les roues de Falardeau. D’autres collègues du blogue ont certainement des idées là-dessus.
J’abonde tout à fait dans votre sens. L’argent étant entre les mains des fédéralistes, quiconque veut dénoncer dans une oeuvre les salopards d’Anglos se heurte à des refus de financelement hypocrites.
Comme le disait Foglia, Falardeau aimait bien faire du théâtre. En personne, il était différent. 15 février 1839 n’est pas un pesant réquisitoire.
Comme le monde est petit! J’ ai travaillé douze ans à l’ Assomption et un de mes collègue de travail demeurait à St-Paul l’ Ermite. Je connais très bien le collège de l’ Assomption qui existe toujours.
La révolte de 1839 , lord Durham qui traitait les Canadiens français de race inférieure et refusait leur autonomie.
Trop complexe à commenter sur un blog. Mais une recherche en vaut la peine.
Bonne nuit à tous les oiseaux de nuit.
🌃🌌
Je redonne ce lien.
Un texte de Gérard Bouchard.
https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/660753/point-de-vue-mythes-fondateurs-du-quebec-les-patriotes
Quel merveilleux texte, si juste.
« 15 février 1839 » est un excellent film qui raconte une page de notre histoire. C’était une période trouble où des Canadiens-français (comme on les appelait à l’époque) se sont rebellés contre les injustices subis par leurs compatriotes de la part de l’envahisseur anglophone.
Un autre bon film québécois raconte une affaire judiciaire qui a soulevé bien des passions à l’époque des évènements.
« Cordélia (1980) » de Jean Beaudin raconte l’histoire de Cordélia Viau et son amant « présumé » Samuel Parslow, tous deux accusé du meurte d’Isidore Poirier, (mari de Cordélia), et condamné à la pendaison (ils furent pendu en 1899) à la suite d’un procès entaché d’irrégularités.
Ce film était inspiré du roman de Pauline Cadieux, « La lampe dans la fenêtre »
Si mon souvenir est exact, l’action se passait dans la région de Ste-Scholastique, une des 14 municipalités qui furent exproprié en 1969 pour faire place à l’aéroport de Mirabel.
Cependant, ça, c’est une autre histoire.
À noter de brèves apparitions, dans ce film, de Jean Duceppe, Gratien Gélinas, Doris Lussier, Jean Gascon et Gilles Vigneault.
Louise Portal avait été criante de réalisme dans le rôle de Cordélia Viau.
Il y a un dialogue extraordinaire dans le film ou, de mémoire un irlandais dit à Luc picard vôtres problème c est que vous ne détestez pas les anglais, vous ne gagnez jamais, alors que nous… tout est dit.
15 février 1839
« y aurait-il un tabou à son propos? »
Un indice :
« Le financement de ce film a d’abord été bloqué par les pouvoirs publics. Un comité de soutient a organisé une souscription pour assurer une part du financement. Des spectacles bénéfice, des quêtes, une campagne de souscription et la vente d’objets ont permis d’amasser une partie du budget. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/15_f%C3%A9vrier_1839
Feu papa était un nationaliste pur et dur, un anti clérical de premier plan en plus d’un fervent syndicaliste, la recette parfaite pour du trouble en ces temps de grandes noirceurs du Québec de sa vie adulte. Le cinema: pas vraiment alors pas vraiment. Sauf pour Les ordres, 15 février 1839 et tout ce qui gravite autour du thème des Patriotes. Souvenir indélébile: ses nombreuses présences au théâtre en ma tres jeune compagnie … QUE pour « Charbonneau et le chef ». Homme de peu de paroles, ses souvenirs de manifestant aux barricades sanglantes d’Asbestos, de la dictature du Cheuf Duplessis et de la complicité du clergé, déboulaient comme un feu roulant. Fameux cours intensif d’histoire levant le voile sur une facette moins connue de papa. Son gros regret sur son lit de mort: ne pas pouvoir voter pour le référendum ! Le plus drôle, c’est qu’il travaillait au fédéral. Trouver l’erreur.
@Toile: «Le plus drôle, c’est qu’il travaillait au fédéral. Trouver l’erreur.»
Il n’y a pas «d’erreur». J’ai toujours fait la différence entre l’obligation de gagner sa vie avec tous les compromis qui accompagnent cette obligation et l’affirmation de nos convictions. Comme je le disais souvent, il ne faut pas mettre en opposition le gagne-pain et les convictions et un job, ça n’est pas nécessairement un outil d’affirmation de nos convictions. Tant mieux si on réussit à les faire coïncider mais cela n’est pas obligatoire sauf si on veut faire de la politique. J’ai toujours dit qu’on devrait aller en politique par conviction et pas pour avoir un job.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai toujours des réserves à l’endroit des politiciens qui me semblent confondre les deux en faisant dépendre leur gagne-pain de leur permanence en politique. Le risque est alors trop grand de renier ses convictions pour conserver un chèque de paie. Ils sont rares les politiciens qui ont à la fois l’indépendance d’esprit et aussi de fortune pour que leur sort ne dépende pas de leur statut d’élu et de leur adhésion à une discipline de parti.
Juste à voir comment certains regardent le député Joël Lightbound qui vient de prendre quelque distance avec son parti, on comprend les dilemmes des élus. Et à entendre le très verbomoteur Pablo Rodriguez ratiociner chez Paul Arcand ce matin, on se demande bien quelles convictions il défend celui-là.
Un autre :
« Il y a 20 ans prenait l’affiche le drame historique 15 février 1839, un des films les plus controversés de l’histoire du cinéma québécois. (…)
Il faut rappeler qu’à l’époque, Téléfilm Canada avait refusé de financer ce film politique à plusieurs reprises, soulevant l’ire de Falardeau. Un comité de citoyens avait alors été créé pour soutenir le projet. Des spectacles-bénéfices ont été organisés et une lettre ouverte signée par une centaine de personnalités a même été publiée dans les journaux, afin de demander à Téléfilm de financer le film.
« À ma connaissance, c’est la seule fois qu’on a vu une telle levée de barricades pour un film dans l’histoire du cinéma québécois, souligne
Dominique Dugas qui n’hésite pas à décrire 15 février 1839 comme le « testament politique » de Falardeau. » »
https://www.tvanouvelles.ca/2021/09/03/15-fevrier-1839-fete-ses-20-ans
Falardeau ? Non. Nietzsche !
Il n’est jamais trop tôt, il est toujours trop tard.
Friedrich Nietzsche