Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

Eric Adams, maire désigné de New York, a rempli une première promesse électorale en nommant une première femme à la direction du service de police de New York, à un moment où le nombre de meurtres et d’événements impliquant des coups de feu demeure supérieur à ce qu’il était avant la pandémie dans la métropole américaine. Adams, qui entrera en fonction le 1er janvier, annoncera son choix mercredi lors d’une conférence de presse dans Queens, arrondissement natal de Keechant Sewell, chef des détectives du service de police du comté de Nassau, à Long Island.

« J’ai grandi dans le Queens. C’est ma ville, et maintenant que c’est mon département, j’ai l’impression d’avoir bouclé la bouche », a déclaré Sewell, 49 ans, lors d’une entrevue exclusive accordée au New York Post, qui a eu la primeur de ce qui sera vraisemblablement la nomination la plus importante d’Adams.

Le successeur de Bill de Blasio a fait campagne en dénonçant l’aile gauche du Parti démocrate et son slogan « Defund the Police » et en promettant à la fois de lutter contre la criminalité et de réformer le NYPD. Ce faisant, il a non seulement gagné de justesse la primaire démocrate pour l’élection à la mairie de New York mais également l’appui du Post, quotidien conservateur archi-critique du maire sortant Bill de Blasio sur toutes les questions, et tout particulièrement celles touchant à la criminalité.

On peut soupçonner Adams d’avoir refilé le scoop de l’embauche de Sewell au Post pour se garantir quelques unes favorables, dont celle de ce mercredi matin.

Keechant Sewell sera la troisième personne issue de la communauté noire à la tête du NYPD, un service qui compte 35 000 policiers comparativement aux 2 400 officiers en uniforme du comté Nassau, service au sein de laquelle Sewell aura travaillé pendant 23 ans. La différence entre les deux services de police est énorme, mais Sewell est considérée comme une « étoile montante dans les cercles policiers », selon le New York Times, qui a confirmé le scoop du Post mardi soir et publié un article sur cette nomination à la une de son édition papier de mercredi.

« Elle a fait ses preuves dans la lutte contre la criminalité et possède l’expérience et l’intelligence émotionnelle nécessaires pour assurer à la fois la sécurité dont les New-Yorkais ont besoin et la justice qu’ils méritent », a déclaré Adams dans un communiqué.

Selon le Times, Adams a été impressionné par la confiance et la compétence de Sewell, de même que son expérience en tant que policière en civil au sein d’une brigade de stupéfiants. Le journal ajoute :« Son processus d’interview a été rigoureux et a compris une conférence de presse simulée sur la fusillade d’un homme noir non armé par un policier blanc. »

27 réflexions sur “Une première femme à la tête du NYPD

  1. gl000001 dit :

    « en dénonçant l’aile gauche du Parti démocrate et son slogan « Defund the Police » et en promettant à la fois de lutter contre la criminalité et de réformer le NYPD. »
    Un autre qui n’a pas compris que Defund veut dire réformer !!

    1. MarcB dit :

      Quoique si Defund veut dire réformer, ça aurait été beaucoup plus clair et moins contreversé de choisir « Reform the Police » comme slogan. Je peux comprendre la confusion des gens qui ont de la difficulté à lire plus que 123 caractères.

      1. La réforme qui est demandé avec le « defund the police » est d’avoir d’autre solution que « un policier avec un gun » comme solution au probleme sociale comme un gars qui court tout nu dans la rue.

        Cette réforme implique un déplacement des fond de la police vers des services sociaux… donc d’enlever des fond a la police.

        N’importe quel policier, meme au québec vas te dire qu’il a besoin de son gun pour sauver des vie. Qu’il ont besoin de tuer quelqu’un pour être le héros, le sauveur d’une situation.
        Personnellement c’est pas ma tasse de thé.

        Je suis tout a fait pour le « defund the police » pour avoir plus de service sociaux.
        Pour qu’il y ait d’autre solution que un gars armé pour répondre a une chicane familliale. Un gars armé qui n’as pas beaucoup d’autre outil que une nuit en prison « le temps que le gars se calme »… indépendement de qui est la cause du problème.

      2. MarcB dit :

        @Philipe Deslaurier

        Je trouve un peu réducteur vos commentaires qui associe un policier à quelqu’un qui n’a comme outil que son gun et qui croit que la force est la solution à tous les problèmes. Je vous suggère de lire l’article suivant paru dans La Presse il y a quelques jours:
        https://www.lapresse.ca/actualites/2021-12-08/longueuil/la-police-de-l-avenir.php

        La police peut être réformée sans pour autant que son budget soit amputé. Une formation adéquate permettrait aux policiers d’accomplir certaines tâches plus sociales. Un policier a aussi l’avantage d’incarner une autorité, qu’un travaillleur social n’aurait pas.

        De l’article:
        « Des fois, ça prend un uniforme, lâche l’infirmière [Sophie Noreau]. J’ai besoin de la police, mais d’une police capable de comprendre les zones grises. »

      3. gl000001 dit :

        Les policiers aux USA n’ont pas la formation qu’ils ont ici. En général.

      4. Alexander dit :

        @MarcB

        Je suis d’accord avec vous. Tout est dans l’éducation et la façon d’intervenir, pas de couper les budgets.

        Ici, au Québec, j’ai vu des policiers calmer des êtres violents par le dialogue et la persuasion plutôt que par la force des armes, qui est un moyen de dernier recours. En aucun temps, j’ai cru comme témoin que ces agents étaient pour tirer sans avertissement. En légitime défense, sûrement, mais sûrement pas à priori.

        Cette façon de faire dans l’intervention et la prévention est à développer pour maintenir une meilleure paix sociale.

      5. Bonjour MarcB
        Oui mon commentaire était réducteur, mais quand on commence a ajouté tout les exception a la règle ca devient des texte long et illisible.

        Dans mon entourage, ceux que je connais qui sont travailleur sociale ne pourrait jamais faire le travail de policier, question de personnalité.
        Et vice versa, pour les policier que je connais, je ne les voit pas devenir des travailleur sociale.

        Le travail d’un travailleur social est de montrer de l’empathie.
        Le travail d’un policier c’est d’appliquer la lois, ce qui exclus en gros partie l’empathie pour une application égalitaire.

        C’est deux métier qui demande des trait de personnalité opposé. Seulement des exceptions vont pouvoir concilier les deux trait de personnalité.

    2. March dit :

      Au contraire, il a compris ce que veut dire Defund, il veut la réformer avec une femme. Par contre, il s’est distancié du mot lui même parce qu’il est dénigré et déformé par les Faux News et autres hypocrite adversaire du GOP.

      Si tu promouvois le terme, tu rentres dans le jeux de ton adversaire, si tu le fais en disant que tu vas nommer une femme, tu le fais mais tu déjoues ton adversaire.

      1. gl000001 dit :

        Possible. Mais de toute façon, ce n’est pas l’aile gauche du parti qui a choisi le slogan. C’est des gens autour du BLM qui l’ont parti. Malheureusement, le slogan est là pour rester.

    3. Alexander dit :

      @gl00001

      Faut admettre que Defund the police, c’est loin d’être le slogan le plus songé de l’Histoire. Plutôt une lamentable erreur qui nuit aux objectifs de réformer la police.

      On vit dans une ère d’instantané et de formules chocs, s’agit pas de manquer son coup.

      3 à 5 mots clés qu’on répète sans cesse.

      « Yes we can », MAGA, ce genre de formules simples et frappantes.

      Et un mauvais slogan sera repris et altéré par l’adversaire sans retenue.

      1. Achalante dit :

        Sauf que… Chaque tentative pour « réformer la police » (sur papier) s’est soldée par plus d’argent pour la police, et donc, des policiers plus lourdement armés. Mais peu de formation, et encore moins de responsabilisation. Alors si les services de polices ne peuvent contrôler leurs membres, alors les situations qui exigent du doigté doivent être confiées à d’autres groupes (comme le souligne Philippe Deslauriers), *AVEC* l’argent pour les payer. Parce qu’engager plus de travailleurs sociaux, sans s’assurer qu’ils soient payés convenablement, c’est un échec garanti : ils ne peuvent faire les suivis nécessaire, supporter les personnes qui en ont besoin de la façon dont ils ont besoin, etc.

        Et donc: moins d’argent pour la police, plus pour les services sociaux. « Defund the police but give better funding to social services »… Ça commence à faire long!

  2. kelvinator dit :

    Ce n’est pas ce que dit AOC :
    https://twitter.com/NY1/status/1269254966256046082

  3. Benton Fraser dit :

    « Son processus d’interview a été rigoureux et a compris une conférence de presse simulée sur la fusillade d’un homme noir non armé par un policier blanc. »

    Bizarre que dans les critères d’embauche, ils recherchent quelqu’un qui se présente bien aux médias lorsqu’il arrivera une bavure policière touchant un noir!!!

    Il me semble que prévenir sera mieux….

    1. Haïku dit :

      Benton Fraser
      Très bon point !!

  4. Le Champ dit :

    @MarcB

    Tout a fait d’accord avec vous . Ce Reform the police aurait pu créer une certaine unité alentour du message et aurait donner moins de munitions pour une certaine progagande ( FOX) qui a completement déformer le débat sur la facon que la police doit agir dans une société tres différente que par le passé dans laquelle nous vivons.

  5. POLITICON dit :

    PREMIÈRE FEMME À LA TÊTE DU NYPD

    J’espère de tout coeur qu’elle saura apporter une dimension plus humaine et la compassion nécessaire pour assurer la santé et la sécurité des citoyens et citoyennes. Surtout, qu’elle profite de sa position pour améliorer la formation des policiers et diminuer les effets du racisme systémique qui gangrène les corps policiers aux USA. Bonne chance!

    1. Achalante dit :

      On peut l’espérer, mais les « premières femmes » dans des milieux vus comme masculins réussissent généralement en agissant comme des hommes. (On se rappellera Margaret Thatcher, l’une des premières cheffes d’états [moderne], qui n’avait vraiment pas le profil d’une mère protectrice.)

  6. jcvirgil dit :

    Finalement elle cochait deux cases essentielles du processus d’embauche , femme et noire ,les wokes devraient être contents !
    Ce qui ne l’empêchera évidemment pas de faire aussi bien que ses prédécesseurs…

    On attend maintenant le nom de la femme francophone qui sera nommée Directeure générale du CH sous la houlette de son patron nouveau vice-président des opérations hockey Jeff Gorton….Des mauvaises langues diront qu’elle sera en poste pour expliquer les décisions de ce dernier aux indigènes francophones du Québec …

    1. kelvinator dit :

      Keechant Sewell est sur la coche! Elle a un air autoritaire.

      Pour le CH, il faudrait seulement qu’elle ne soit pas anglophone!!

  7. sousmarin dit :

    Un jour, un individu sera choisi non sur la couleur de sa peau ou sur son sexe mais par ses seuls mérites.
    Toujours un rêve.
    Lorsqu’on lance avec force le balancier dans le sens contraire de la « normale » afin de compenser l’injustice, il a tendance à prendre de la vitesse et aller d’un extrême à l’autre jusqu’à la rupture.

    Réformer la police commence par la formation et le processus de recrutement et aura une incidence dans 20 ans si le changement est judicieux ou alors il faut virer la moitié, voire les 2/3, des flics actuels en lançant un processus de recrutement de 20.000 personnes (bien sûr les licenciements et recrutements peuvent s’étaler sur 1 ou 2 ans mais pendant cette période, il y aura une forte dégradation du service).

    C’est le problème avec la démocratie, certains changements positifs impliquent d’abord du négatif et nuiront politiquement à celui qui les fait ; pour les faire, il faut donc des individus qui sont plus attachés au résultat final qu’à leur carrière politique. Bien sûr, si politicien n’était pas un métier…

    1. kelvinator dit :

      Le problème est surtout de mettre la nomination en spectacle pour se faire du capital politique, plutôt que la considérer comme habituelle et simplement souligner ses mérites comme cela aurait été fait avec un homme blanc. L’image est tout de même importante, il faut le souligner, mais pas l’exploiter. Il y a une limite qui est subjective selon chacun.

      1. gl000001 dit :

        Les « nomination en spectacle » sont le propre de la politique américaine. Tout est spectacle, tout est politique.

      2. Kelvinator dit :

        C’est malheureusement ce qui arrive lorsque l’on transpose la partisanerie des télé-réalités à la politique! « Je veux changer le monde avec une chanson » risque de ne pas être assez!

    2. Les villes de plus en plus des états policier et la militarisation des force de police a pour source le problème d’une société individualiste violent.

      Et les deux sont interrelier. On ne peut pas régler le problème de de violence des policier US sans régler le problème de violence journalière qui se vie au US, incluant la prolifération des armes a feu.

      Et encore aujourd’hui les US autant democrate que ripous sont fier de leur niveau de violence (oui oui, de facon générale, pas chacun des individus personnellement).
      Les new yorkais sont fier d’être des tough. Il faut être tough pour survivre a new york.
      Il y a quelque anné j’aivais vus un mini reportage sur un vendeur de sandwich (ou autre chose) qui était devenu très populaire par ce qu’il … insultait ces clients! Les gens faisait la file, pas pcq la bouffe était meilleur qu’ailleurs, mais pour ce faire insulter!

      Les entreprises se considère en guerre les une contre les autres, meme si ce n’est pas un compétiteur. Ca rend le principe d’écologie industriel pratiquement impossible (ecologie industriel = les rejet de l’un devient la matière premiere de l’autre). Selon leur principe guerrier, les entreprise préfères payer faire enfuir leurs rejet plutot que de laisser une autre entreprise faire de l’argent avec leur rejets.

      Il applique un principe bizzare de perdant/gagnant a tout les niveau de leur société.
      Plusieurs gestionnaire doivent nommmer un gagnant qui recevras une prime et un perdant qui se feras coupé a l’intérieur d’une équipe. CE’st dévastateur sur le travail d’équipe! (microsoft l’appliquer a tous c’est équipe d’employé).
      L’industrie du poulet l’utilise aussi, meme si tous on fait de bon rendement, le plus meilleur recoit une prime, le moins meilleur se fait coupé sont prix d’achat.
      C’est psychologiquement violent de toujours avoir a dénigré quelqu’un comme ca, meme si la personne performe bien.

      et etc.

      Mais il en sont quand meme fier!
      Comme on dit… il sont pas sortie du bois!

  8. POLITICON dit :

    ‘Lorsqu’on lance avec force le balancier dans le sens contraire de la « normale » afin de compenser l’injustice, il a tendance à prendre de la vitesse et aller d’un extrême à l’autre jusqu’à la rupture.’

    Tout à fait d’accord avec vous! Ca va d’un extrême à l’autre, en lien avec des positions politiques diamétralement opposées créant un fossé, une division des citoyens et citoyennes

  9. Gilles Morissette dit :

    Si l’aile gauche du Parti Démocrate avait seulement pris la peine de bien expliquer ce que signifiait l’expression « Defund the police », cela aurait rendu les choses plus limpides pour l’électorat et fait en sorte de couper court (du moins en partie) à ceux qui s’en sont servis pour démoniser les candidats démocrates lors des élections.

    Lorsqu’on n’est pas suffisamment clair, on ouvre la porte à toutes sortes d’interprétation, souvent erronés, ce qui donne des munitions aux démagogues comme le sont les élus « répugnants » et autres « commentateux de la Drette ».

    Oui, une réforme des façons de faire de la police est plus que nécessaire voire urgente surtout aux USA et même chez nous.

    Personne n’est à l’abri d’un abus de pouvoir ou d’un excès de zèle d’un flic qui fait un « trip de pouvoir ».

    On a beau dire que ces gestes sont l’oeuvre d’une minorité, il n’en demeure pas moins qu’ils entachent la réputation de la police et contribue à perpétuer l’image négative véhiculée par certains médias, trop content de faire leur « choux gras » avec ce genre de sensationnalisme.

    À cet égard, il sera certes intéressant de suivre l’expérience du Service de Police de la Ville de Longueil (SPVL) dont parle l’intervenant « MarcB » dans son commentaire de 08:50 (15/12/2021).

    Pour ce qui est de la nomination de Mme Sewell en tant que «  »Commissioner of the NYPD », il faut certes se réjouir que cette personne ait réussi à briser un autre « plafond de verre ».

    Elle semble une personne qualifié capable de changer les choses.

    Elle va cependant trouver une grosse différence entre gérer un Service de police comme celui du Comté de Nassau et celui d’une mégapole comme NYC.

    On lui souhaite bonne chance car elle en aura bien besoin.

    1. Achalante dit :

      Allons, vous savez bien que ça a été expliqué, mais les Républiquelquechoses ont tout fait pour noyer l’information afin de faire peur à la population, et s’attirer des votes. Ils ont fait la même chose pour « socialisme », « féminisme », et combien d’autres.

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