Le blogue de Richard Hétu

Quelques jours avant la reprise des exécution en Oklahoma, les services correctionnels de l’État avaient assuré que leur protocole de mise à mort était « humain et efficace ». Malgré cette déclaration, John Grant, un Afro-Américain de 60 ans condamné à mort pour le meurtre d’une employée de prison en 1998, a été secoué par des vomissements et des convulsions pendant son exécution jeudi.

Après l’injection du premier de trois produits utilisés pour l’exécution, « tout le haut de son dos s’est soulevé à plusieurs reprises du brancard », a déclaré un journaliste présent. « Alors que les convulsions continuaient, Grant a commencé à vomir. »

Pendant les minutes qui ont suivi, le personnel médical est entré dans la chambre d’exécution à plusieurs reprises pour essuyer le vomi de Grant, qui respirait encore, selon le journaliste. Grant a été déclaré inconscient par le personnel médical vers 16 h15, soit environ 15 minutes après la première injection. Les deuxième et troisième médicaments ont été administrés une minute plus tard. Grant a été déclaré mort à 16 h 21.

L’Oklahoma avait cessé ses mises à mort en 2015 en raison du recours à un protocole d’exécution contesté et réputé de causer des souffrances atroces. Un porte-parole du gouverneur républicain de cet État a déclaré jeudi : « Aujourd’hui, les Services correctionnels ont appliqué la loi de l’État d’Oklahoma et rendu justice à la famille de Gay Snyder ».

La fille de la victime, qui avait été poignardée 16 fois, a déclaré : « Au moins maintenant nous commençons à obtenir justice pour nos proches. La peine de mort a pour but de protéger toute future victime potentielle. »

Après avoir jonglé avec l’idée de rétablir la chambre à gaz, l’Oklahoma a décidé de reprendre les exécutions avec le même cocktail de produits qui était utilisé avant le moratoire.

« L’Oklahoma avait saboté ses trois dernières tentatives d’exécution avant sa pause de six ans, mais n’a apparemment tiré aucune leçon de cette expérience », a commenté à l’AFP Robert Dunham, qui dirige le Centre d’information sur la peine de mort.

Une avocate de Grant a déclaré de son côté : « John Grant a assumé l’entière responsabilité du meurtre de Gay Carter, et il a passé ses années dans le couloir de la mort à essayer de comprendre et d’expier ses actes, plus que tout autre client avec lequel j’ai travaillé. Pendant tout ce temps, John n’a jamais reçu les soins de santé mentale dont il avait besoin ou qu’il méritait en prison. Et lorsqu’il a fini par commettre un crime violent, le meurtre d’une employée de prison, l’Oklahoma lui a fourni des avocats incompétents qui n’avaient rien à faire dans une affaire où le châtiment ultime était en jeu. »

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