Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

« On s’en va où, là? » Dans un taxi jaune avançant à pas de tortue dans la circulation dense de New York, ma mère pose la question pour la troisième ou quatrième fois. Mon jeune garçon, qui nous accompagne, me devance et répond sur un ton calme qui contraste avec l’impatience que je ressens : « On s’en va voir Le Roi Lion, grand-maman. » « Ah ! Le Roi Lion », réplique-t-elle d’une voix neutre. Et de redemander, quelques pâtés de maisons plus loin : « On s’en va où, là? »

J’avais eu beau me rendre compte, lors de nos conversations téléphoniques hebdomadaires, que ma mère commençait à manifester des problèmes de mémoire. Mais ce n’est pas avant cette visite à New York et cette course interminable en taxi pour aller voir une des comédies musicales les plus populaires de Broadway que j’ai vraiment réalisé qu’elle était en voie de se perdre dans le brouillard de l’Alzheimer.

Mais elle n’avait pas encore dit son dernier. En sortant du théâtre, ce jour-là, je lui ai demandé si elle avait aimé le spectacle. Elle a répondu avec la franchise implacable que je lui connaissais bien : « Non.»

Sur ce souvenir de Broadway, thème de la troisième et dernière campagne de financement de VOTRE blogue préféré en 2021, je vous encourage fortement à y contribuer à la hauteur de vos moyens. Et merci à tous ceux et celles qui l’ont déjà fait!

J’invite aussi de nouveau les lecteurs et lectrices à partager dans la section des commentaires de ce billet leurs souvenirs de spectacle, en tous genres et en tous lieux.

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(Photo Deen van Meer)

8 réflexions sur “Contribuez à ce blogue, jour 3

  1. constella1 dit :

    M Hetu
    Je suis désolée de lire que votre maman est où a été aux prise avec cette terrible maladie
    Je sais par expérience personnelle ce que signifie cette perte progressive de l’être cher qui perd peu à peu ses repères
    C’est avec plaisir que je viens de faire ma troisième contribution à votre blogue
    Merci encore m Hetu de si bien nous informer et éclairer sur les si nombreux dédales de cette politique américaine

  2. mazou884 dit :

    Contribution faite. Encore une fois, M. Hétu, un gros merci pour ce blogue.

  3. gl000001 dit :

    Maladie de ma**** qui me fait toujours penser à la légende de l’homme à la cervelle d’or d’Alphonse Daudet.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/La_L%C3%A9gende_de_l%27homme_%C3%A0_la_cervelle_d%27or

  4. lanaudoise dit :

    Il y a tellement de ces maladies dégénératives. Une bonne partie commencent malheureusement très tôt, début soixantaine, un moment où on pourrait pleinement profiter de la vie. Lentement au début, les symptômes se précipitent les derniers temps. C’est ce qui est arrivé à mon mari, atteint d’une maladie dont le médecin de l’aide à mourir n’avait lui non plus jamais entendu parler. Décrite dans la famille des Parkinson plus. Parkinson pire, je dirais. Mon mari a pris la bonne décision, celle de ne pas vivre une terrible agonie à l’hôpital après de multiples fausses déglutitions.

    Ma belle-mère était pour sa part atteinte de démence vasculaire. Elle qui lisait et s’intéressait à tout a perdu curiosité et intérêt. Elle a longtemps résisté, n’ayant plus qu’un résidu de poumon pendant six mois. Même à la toute fin, elle a refusé d’abdiquer. Salutation à sa merveilleuse volonté de vivre. Une grande chance pour nous de ne pas avoir vécu son départ à l’époque de la Covid. Soit dit en passant, le préposé présent lors de l’ultime moment a passé à un cheveu de décéder de la Covid au printemps 2020; s’est fait dire qu’il était un miraculé.

  5. dcardin1 dit :

    Mes souvenirs remontent à l’hiver 1999 alors que les billets pour la première mouture de Notre-Dame-de-Paris sont en vente à Montréal. Hésitants, nous avions tardé à acheter nos billets et depuis un bon moment, aucune nouvelle date de spectacle n’était offerte. Nous étions très déçus car nous voulions voir ce spectacle avec la troupe originale.

    Par hasard, j’entends parler à la radio qu’on allait présenter au printemps 1999 ce spectacle en version française à Toronto. Je saisis alors cette occasion qui nous est offerte et mets le projet en branle. Je propose aussi à mon beau-frère et à sa femme de se joindre à nous. En deux temps trois mouvements, tout est organisé. Les billets de spectacle sont achetés, les milles Aéroplan de ces messieurs sont mis à profit et nous assurent un voyage rapide vers la ville reine.

    Le jour J, nous décollons vers Toronto à l’heure prévue et arrivons à destination sans encombre. À peine sortie de l’avion, nous croisons mon mari qui était en voyage d’affaires et vient d’arriver lui aussi à Toronto. Le genre de timing qui n’arrive que dans les films! Nous nous dirigeons ensuite vers le centre-ville et soupons sur une terrasse en attente du grand moment.

    Le spectacle tant attendu se révèle excellent. À l’entracte, mon mari prend quelques instants pour s’assurer qu’une limousine viendra nous cueillir à la fin du spectacle pour nous conduire à l’aéroport pour notre vol de retour. Je me souviens aussi de cette sensation étrange d’entendre parler tout le monde en français comme si nous étions à Montréal.

    À la fin du spectacle, nous nous empressons de sortir de la salle suivi de nombreux spectateurs qui comme nous, sont pressés de rentrer chez eux. Tel que prévu, la limousine est là devant l’entrée principale et elle attend ses clients (nous!). En pénétrant dans cette voiture, nous avons l’impression étrange d’être des vedettes, des VIPs comme on dit. Le retour en avion se déroule comme prévu et nous ramène à Montréal à l’heure prévue.

    Nous conservons un souvenir mémorable de cette journée exaltante car c’était une sortie de « jet-setter » très loin de notre quotidien.

  6. xnicden dit :

    Contribution faite avec plaisir.

    Longue vie à ce blogue!

  7. InfoPhile dit :

    Et voilà ! Et avec un plaisir heureusement renouvelable !

  8. Quinn dit :

    Je suis désolée pour votre maman, je suis en plein dedans… C’est dur aussi pour nos enfants qui se rendent bien compte que qqch cloche. Je vous envoie une accolade virtuelle et des pensées réconfortantes.

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