Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

La Cour suprême des États-Unis a de nouveau refusé de suspendre l’application d’une loi anti-avortement qui prive les femmes du Texas d’un droit constitutionnel reconnu depuis 1973. Répondant à une requête formulée par le ministère de la Justice américaine, elle s’est contentée de fixer au 1er novembre une audition au cours de laquelle elle entendra les arguments des deux parties concernant cette mesure qui interdit l’avortement après la sixième semaine de la grossesse et qui confie aux citoyens ordinaires son application.

La juge progressiste Sonia Sotomayor a été la seule à exprimer sa dissidence concernant cette décision. Même si elle est solitaire, la voix de la native du Bronx représentera sans doute celle de la raison, de la justice et de la compassion aux yeux de nombreux Américains :

« Il y a des femmes au Texas qui sont tombées enceintes le jour ou aux alentours du jour où la loi S.B. 8 est entrée en vigueur. Au moment où j’écris ces mots, certaines de ces femmes ne savent pas qu’elles sont enceintes. Lorsqu’elles le sauront, si elles souhaitent exercer leur droit constitutionnel de se faire avorter, elles ne pourront le faire nulle part dans leur État. Celles qui ont des ressources suffisantes peuvent dépenser des milliers de dollars et passer plusieurs jours à chercher anxieusement des soins auprès de prestataires de l’extérieur de l’État, si débordés par les patients texans qu’ils ne peuvent pas servir adéquatement leur propre communauté. Ceux qui n’ont pas la possibilité de faire ce voyage, que ce soit par manque d’argent, de garde d’enfants, de flexibilité de l’emploi ou de la myriade d’autres contraintes qui façonnent la vie quotidienne des gens, peuvent être contraints de porter leur enfant à terme contre leur gré ou de recourir à des méthodes dangereuses. Rien de tout cela n’est sérieusement contesté.

« Ces circonstances sont exceptionnelles. Les femmes qui cherchent à se faire avorter au Texas ont le droit de recevoir la protection de cette Cour maintenant. En raison de l’absence d’action de la Cour aujourd’hui, cette aide, si elle arrive, sera trop tardive pour beaucoup. »

(Photo AP)

35 réflexions sur “Avortement : la voix solitaire de Sonia Sotomayor

  1. Madalton dit :

    Le 1er novembre, ils vont entendre la cause. Quand rendront-ils leur décision? Il ne faudrait pas attendre 6 mois.

    1. xnicden dit :

      Ça pourrait effectivement se rendre au printemps.

  2. gl000001 dit :

    La cour suprême est aussi suprême qu’un suprême de poulet !!

    1. Haïku dit :

      Avec un accompagnement de salade de chou et frites ?

      1. Encorutilfaluquejelesus dit :

        Suggestion bien amicale :
        Une salade de patates!

  3. Boozadvisor dit :

    Les États Désunis et désolants.

  4. MarcB dit :

    H.S.

    Lt. Gov. du Texas, Dan Patrick, républicain, partisan de Trump et du grand mensonge, donne une récompense de 25k$ à un démocrate qui a dénoncé une fraude électorale républicaine. 🙂

    *https://www.cnn.com/2021/10/22/politics/texas-voter-fraud-award/index.html

    1. Jean Bédard dit :

      A vomir. Notre nouvelle réalité. Celle qui a tué l’autre. 🤮

  5. xnicden dit :

    Rappel vu sur Twitter:

    United States v. Peters,
    9 U.S. 115 (1809)

    « The legislature of a State cannot annul the judgments,
    nor determine the jurisdiction,
    of the courts of the United States. »

    La législature d’un État ne peut pas annuler les jugements, ni déterminer la juridiction
    des tribunaux des États-Unis.

    1809 tabarn*c.

    Juste ça c’était assez pour suspendre la loi du Texas.

    1. kelvinator dit :

      Sans oublier les multiples entraves à l’enquête sur la Capitole, plus grave attaque contre la démocratie de l’histoire du pays… Il est bien mauvais le système judiciaire américain!!

      1. Robert Giroux dit :

        « Les États-Unis sont une nation de lois, mal écrites et appliquées au hasard. »
        ( Frank Zappa )

  6. POLITICON dit :

    Pour que ca change et encore, il faudra que des adolescentes meurent après avoir tenté un avortement avec un cintre fait en broche. Ce qui fâche le plus, c’est que ces politiciens véreux remplis de vertus religieuses, n’auront aucun problème à envoyer leurs filles se faire avorter dans d’autres états afin qu’ils maintiennent leur réputation intacte devant l’Église. Des arriérés sans compassion quoi!

    1. Madalton dit :

      La pilule abortive est toujours légale.

      1. xnicden dit :

        Effectivement ce n’est pas couvert par la loi texanne et les groupes pro-avortement en font la promotion activement ces temps-ci.

        Mais si par malheur le pire arrivait à la SCOTUS, on peut parier que les sautés républicains vont se dépêcher de vouloir combler le vide.

  7. Jerome Gauthier dit :

    Vu sur une pancarte dans une manifestation contre la lois texane:

    « Texas, where a virus has reproductive rights and a woman doesn’t. »

    1. Haïku dit :

      Bingo !!!

  8. xnicden dit :

    Pendant ce temps Moscow Mitch chante les louanges de Clarence Thomas et de son opposition à Roe v Wade.

    https://www.msnbc.com/rachel-maddow-show/why-mitch-mcconnell-s-celebration-clarence-thomas-matters-n1282147

  9. kelvinator dit :

    Un autre exemple de la déchéance américaine.

    Cette fois, ce n’est pas un président temporaire, mais la cour suprême permanente!!
    Le plus haut pouvoir judiciaire qui devrait, en théorie, être indépendant et recentrer les velléités partisanes. Quoi faire lorsque c’est la cour suprême qui est partisane?

    1. Novgorod dit :

      @Kelvinator Et pourquoi est-elle partisane? Serait-ce parce que Harry Reid a fait sauter l’option nucléaire qui aura permis au GOP d’avoir cette majorité de 6-3?

      Et on veut faire sauter le « filibuster » maintenant? Les républicains feraient quoi contre l’avortement avec une majorité simple au sénat si le « filibuster » n’était plus-là pour les empêcher?

      1. xnicden dit :

        Harry Reid a le dos large.

        Pour paraphraser un commentateur: qu’est-ce que vous voyez dans le parcours de Moscow Mitch qui vous amène à croire qu’il n’aurait pas fait sauter le filibuster en une nanoseconde afin de pouvoir nommer des juges à la SCOTUS?

      2. Novgorod dit :

        @Xnicden McConnell a eu plusieurs occasions de le faire et il ne l’a jamais fait. Donald Trump l’avait même supplier de le faire et il l’a rabroué.

      3. Madalton dit :

        McTurtle l’a fait en 2017 pour nommer Gorsuch.

        Modifications des procédures en 2017 (Wikipedia)

        Moins d’un mois après son investiture, le président Trump annonça qu’il nommait Neil Gorsuch pour siéger à la Cour suprême des États-Unis. Convaincu que les démocrates bloqueraient la nomination du candidat à cause de la controverse de Merrick Garland l’année précédente, le président Trump encouragea Mitch McConnell, chef de la majorité du Sénat, à utiliser l’option nucléaire pour assurer la confirmation du candidat[12]. Le 6 avril 2017, après qu’une quarantaine de démocrates eurent invoqué leur intention de voter contre la nomination de Neil Gorsuch[12], les républicains usèrent de l’option nucléaire pour assurer la confirmation du candidat. Le vote de clôture fut abaissé à une majorité simple pour mettre fin à un filibuster dans le cas de confirmation à la Cour suprême. Cette modification des procédures fut acceptée par cinquante-deux sénateurs contre quarante-huit (suivant les lignes de parti)[15]. La confirmation des juges à la Cour suprême était jusqu’alors la seule exception à la limitation du filibuster lors de confirmation par le Sénat.

      4. Novgorod dit :

        @Madalton Parce que Reid avait établit le précédent.

      5. xnicden dit :

        « McConnell a eu plusieurs occasions de le faire et il ne l’a jamais fait.  »

        C’était pour d’autres dossiers pas mal moins cruciaux. N’allez pas comparer les pommes et les oranges.

        Pour la SCOTUS, au besoin il aurait certainement fait sauter le filibuster. Et ne venez pas me dire qu’il se serait heurté à de l’opposition significative au sein du GOP. McCain s’y serait opposé peut être, mais Collins et Murkowski seraient rentrées dans le rang plus vite que l’on peut dire « je suis préoccupée ».

      6. xnicden dit :

        « @Madalton Parce que Reid avait établit le précédent. »

        Pas pour la SCOTUS comme Madalton le souligne.

  10. Haïku dit :

    HS.
    Désolé; c’est vendredi….
    ————-
    C’est dimanche après-midi et les parents ont une sacrée envie de faire un petit câlin.
    Malheureusement pour eux, le petit est dans l’appartement,
    et comme il risque de pleuvoir, les parents ne peuvent pas l’envoyer jouer dehors.
    Alors le papa trouve la solution :
    -« Pierre-Louis, pourquoi n’irais-tu pas sur le balcon ?
    Comme ça, tu nous raconteras tout ce qui se passe en bas !

    Pierre-Louis va sur le balcon et commence son observation…..
    (Pendant ce temps, les parents passent aux choses sérieuses.)
    Pierre-Louis :
    -« Il y a une voiture qui se fait remorquer par une dépanneuse dans le stationnement.
    ….Tiens, une ambulance vient de passer à toute vitesse…
    ….Il y a des gens qui rendent visite aux voisins d’à côté …

    Un moment passe, puis Pierre-Louis reprend :
    -« Lili fait du vélo sur le trottoir…
    …Les Martin sont en train de faire l’amour…

    À ces mots, ses parents sursautent et le papa interloqué demande :
    -« Et comment tu sais ça Pierre-Louis ?
    -« Parce que leur fils aussi est sur le balcon…

  11. Haïku dit :

    HS, quoique…
    Analogie avec le système de gouvernement aux States et ailleurs:
    Le sketch classique de Monty Python/ »Ministry of Silly Walks »

    *https://youtu.be/F3UGk9QhoIw

  12. jeanfrancoiscouture dit :

    «.. la voix de la native du Bronx représentera sans doute celle de la raison, de la justice et de la compassion aux yeux de nombreux Américains »

    Mais une voix inaudible à ceux qui présentent un déficit grave «de raison, de justice et de compassion» y compris à l’intérieur même de cette Cour dite «Suprême» mais qui ne l’est plus maintenant que par le rang qu’elle occupe et non par les «suprêmes» qualités qui sont censées guider ses délibérations, le tout à cause du sabotage effectué par le squatteur de la Maison Blanche sinistrement célèbre par son vide abyssal de «raison, justice et compassion».

    1. Haïku dit :

      @jeanfrancoiscouture
      Comme toujours, votre signature est très appréciée ! 👌

  13. xnicden dit :

    HS Hommage de M. Obama à Mme Merkel à l’occasion de son dernier conseil européen.

    https://twitter.com/RaphaelBouvierA/status/1451555843636441105?t=Wjc6VMmevg6X9_d0FzO31w&s=19

  14. Louis dit :

    Triste pays que j’aimais bien visiter. La démocratie a foutu le camp, le droit ne s’applique pas aux noirs, la police est au-dessus des lois, et le gouvernement est totalement dysfonctionnel. Même la court suprème ne fonctionne plus vraiment intelligemment. bref ce pays est en chute libre.

  15. Haïku dit :

    La nouvelle lettre de Heather Cox Richardson:

    « Ce matin, Jonathan Martin du New York Times a rapporté que le leader de la minorité de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy (R-CA), a averti les consultants politiques républicains qu’ils ne pourraient plus continuer à travailler pour lui et pour la représentante Liz Cheney (R-WY), qui est vice-présidente de la commission spéciale de la Chambre des représentants chargée d’enquêter sur l’attentat du 6 janvier contre le Capitole des États-Unis.

    Alors que les législateurs républicains tentent de balayer l’insurrection sous le tapis, Liz Cheney dénonce l’attaque et exige que la lumière soit faite sur ce qui s’est passé. Les dirigeants républicains se rangent derrière l’ancien président Trump dans l’espoir de conserver ses électeurs loyalistes, mais Cheney suggère à plusieurs reprises, et de plus en plus clairement, que le président est responsable des événements de cette journée.

    Le fait que McCarthy tente d’en faire un paria indique une lutte pour l’avenir du parti républicain. Si une société de collecte de fonds a déjà coupé les ponts avec elle, Mme Cheney n’est pas en position de faiblesse. Son père est Richard (Dick) Cheney, qui a été le vice-président du président George W. Bush et, ce qui est peut-être plus significatif pour les événements d’aujourd’hui, le secrétaire à la défense du président George H. W. Bush. Les Cheney n’ignorent probablement pas ce qui se passe parmi les responsables du renseignement, qui semble impliquer certains législateurs républicains actuels.

    Et la position de Liz Cheney contre McCarthy et Trump ne lui nuit pas politiquement chez elle : elle a levé plus de 5 millions de dollars pour sa réélection, contre les 300 000 dollars levés au cours des deux derniers mois environ par son adversaire soutenu par Trump.

    Il y a une histoire importante derrière l’attaque de McCarthy contre la représentante Cheney. Elle représente une menace pour le parti républicain pro-Trump, pas seulement parce qu’elle s’oppose fermement à l’ancien président et à l’attaque contre notre démocratie.

    Elle offre aux femmes et aux hommes des banlieues une alternative raisonnable à ces représentants pro-Trump comme Marjorie Taylor Greene (R-GA) et Lauren Boebert (R-CO) dont le pistolet et l’agressivité attirent l’attention pour toutes les mauvaises raisons. Les républicains de Trump ont perdu le soutien des femmes de banlieue, et Cheney semble les récupérer en expliquant que Trump et ses partisans, dont McCarthy, ont essayé de détruire notre démocratie. Que McCarthy ait jugé nécessaire d’essayer de la miner de cette façon suggère qu’ils la considèrent comme une menace majeure.

    McCarthy avait une autre raison d’être mécontent aujourd’hui. Les lecteurs de longue date de ces lettres se souviennent peut-être que McCarthy a reçu de l’argent d’un homme d’affaires américain né en Ukraine, Lev Parnas.

    Parnas a travaillé avec l’avocat de Trump, Rudy Giuliani, pour essayer de trouver des saletés sur le fils de Joe Biden, Hunter, en Ukraine. En 2019, les procureurs ont déclaré que cet argent était illégal : Parnas avait pris 1 million de dollars de l’oligarque ukrainien Dmytro Firtash et avait illégalement acheminé plus de 350 000 $ à des comités d’action politique pro-Trump et à d’autres législateurs républicains en 2016.

    Aujourd’hui, un jury a déclaré Parnas coupable d’avoir fait des contributions électorales illégales.

    Dans d’autres développements qui pourraient mettre les législateurs républicains mal à l’aise, Jeffrey Clark, l’avocat du ministère de la Justice qui voulait aider le président Trump de l’époque à rester à la Maison Blanche malgré sa défaite électorale, doit témoigner devant la commission du 6 janvier vendredi prochain.

    Selon CNN, Alyssa Farah, qui était la directrice des communications stratégiques de Trump, a rencontré volontairement Cheney et le représentant Adam Kinzinger (R-IL), qui, avec Cheney, fait partie de la commission du 6 janvier.

    Il semble que l’on s’inquiète de l’accumulation de preuves devant le comité du 6 janvier. Dans une interview accordée à National Review, John Eastman, qui a rédigé un mémo très clair décrivant comment le vice-président de l’époque, Mike Pence, pourrait annuler les résultats de l’élection de 2020, a qualifié ce scénario de « fou. »

    Pendant ce temps, des journalistes économiques suggèrent que la nouvelle société de médias de Trump n’est pas du tout un échec, car elle n’a jamais été réellement destinée à être une société de médias, mais plutôt un moyen de siphonner l’argent des investisseurs.

    Matt Levine, dans Bloomberg, explique comment un véhicule appelé « special purpose acquisition company » (SPAC), qui est une société d’investissement cotée en bourse, est conçu pour fusionner avec une nouvelle société qui n’est pas encore cotée en bourse, afin de permettre un investissement dans cette SPAC sur la base d’attentes de revenus futurs grâce à la nouvelle société. (Quelqu’un m’a expliqué cela en disant que c’est comme une limace de mer qui prend le contrôle d’une coquille pour pouvoir faire des affaires en tant qu’organisme de la coquille rapidement et sans surveillance).

    Dans ce cas, l’annonce de la fusion du nouveau Trump Media & Technology Group (TMTG) avec un SPAC appelé Digital World Acquisition Corporation (DWAC) a fait grimper l’action de DWAC de 160 %. C’était le titre le plus négocié à la Bourse de New York, avec plus de 260 millions d’actions échangées à la mi-journée.

    La société n’a jamais rien à produire. Les investisseurs peuvent gagner de l’argent en se basant uniquement sur la façon dont les gens pensent que la société pourrait se comporter – ou non – à l’avenir.

    L’homme derrière ce stratagème est la personne à laquelle McCarthy demande au parti républicain de faire preuve d’une loyauté absolue. »

    1. Mona dit :

      @Haîku 🙄 désolée votre publication de HCR n’était pas visible sur mon wordpress et je l’ai mis en doublon !
      (Les commentaires de deux lecteurs à la fin sont par contre intéressants)

  16. Mona dit :

    Sujet : espoir
    La dernière lettre de Heather Cox Richarson est une merveille pour un samedi tant elle décortique ces contradictions explosives, de l’intérieur, qui peuvent affaiblir ou mettre à terre ce Frankenstein qu’ils ont créé eux mêmes.
    Les deux commentaires des lecteurs à la fin sont excellents.

    HCR 22 octobre 2021

    « Ce matin, Jonathan Martin au New York Times a rapporté que le leader de la minorité parlementaire Kevin McCarthy (R-CA) a averti les consultants politiques républicains qu’ils pourraient ne pas continuer à travailler pour lui et la représentante Liz Cheney (R-WY), qui est vice président du comité spécial de la Chambre chargé d’enquêter sur l’attaque du 6 janvier contre le Capitole des États-Unis.

    Alors que les législateurs républicains tentent de balayer l’insurrection sous le tapis, Cheney appelle l’attaque et demande la lumière du soleil sur ce qui s’est passé. Les dirigeants républicains se rangent derrière l’ancien président Trump dans l’espoir de conserver ses électeurs loyalistes, mais Cheney suggère à plusieurs reprises et de plus en plus clairement que le président était responsable des événements de cette journée.

    Que McCarthy essaie de faire d’elle une paria indique un combat pour l’avenir du Parti républicain. Alors qu’une société de collecte de fonds a déjà rompu les liens avec elle, Cheney ne fonctionne pas en position de faiblesse. Son père est Richard (Dick) Cheney, qui était le vice-président du président George W. Bush et, peut-être plus important pour les événements d’aujourd’hui, le secrétaire à la Défense du président George H. W. Bush. Les Cheney n’ignorent probablement pas ce qui se passe parmi les responsables du renseignement, ce qui semble impliquer certains législateurs républicains actuels.

    Et la position de Liz Cheney contre McCarthy et Trump ne lui fait pas de mal politiquement à la maison : elle a levé plus de 5 millions de dollars pour sa réélection, contre 300 000 dollars levés au cours des deux derniers mois environ par son adversaire soutenu par Trump.

    Il y a une histoire importante derrière l’attaque de McCarthy contre le représentant Cheney. Elle représente une menace pour le Parti républicain pro-Trump non seulement parce qu’elle se tient fermement contre l’ancien président et l’attaque contre notre démocratie.

    Elle offre aux femmes et aux hommes des banlieues une alternative raisonnable à ces représentants pro-Trump comme Marjorie Taylor Greene (R-GA) et Lauren Boebert (R-CO) dont l’emballage de pistolet et l’agression attirent l’attention pour toutes les mauvaises raisons. Les républicains de Trump ont perdu le soutien des femmes des banlieues, et Cheney semble les ramasser et expliquer que Trump et ses partisans, y compris McCarthy, ont tenté de détruire notre démocratie. Le fait que McCarthy ait estimé nécessaire d’essayer de la saper de cette façon suggère qu’ils la considèrent comme une menace majeure.

    McCarthy avait une autre raison d’être malheureux aujourd’hui. Les lecteurs de longue date de ces lettres se souviendront peut-être que McCarthy a pris de l’argent à un homme d’affaires américain né en Ukraine, Lev Parnas.

    Parnas a travaillé avec l’avocat de Trump, Rudy Giuliani, pour tenter de trouver des informations sur Hunter, le fils de Joe Biden, en Ukraine. En 2019, les procureurs ont déclaré que l’argent était illégal : Parnas avait pris 1 million de dollars à l’oligarque ukrainien Dmytro Firtash et avait illégalement acheminé plus de 350 000 dollars vers des comités d’action politique pro-Trump et d’autres législateurs républicains en 2016.

    Aujourd’hui, un jury a reconnu Parnas coupable d’avoir fait des contributions illégales à la campagne.

    Dans d’autres développements qui pourraient mettre les législateurs républicains mal à l’aise, Jeffrey Clark, l’avocat du ministère de la Justice qui voulait aider le président de l’époque Trump à rester à la Maison Blanche malgré la perte des élections, doit témoigner devant le comité du 6 janvier vendredi prochain.

    Selon CNN, Alyssa Farah, qui était la directrice des communications stratégiques de Trump, a rencontré volontairement Cheney et le représentant Adam Kinzinger (R-IL), qui, avec Cheney, fait partie du comité du 6 janvier.

    Il semble qu’il y ait une inquiétude au sujet de l’accumulation de preuves devant le comité du 6 janvier. Dans une interview avec National Review, John Eastman, qui a écrit une note très claire décrivant comment le vice-président de l’époque, Mike Pence, pourrait renverser les résultats des élections de 2020, a qualifié ce scénario de « fou ».

    Pendant ce temps, les journalistes économiques suggèrent que la nouvelle entreprise médiatique Trump n’est pas du tout un échec, car elle n’a jamais été conçue pour être une entreprise médiatique autant qu’un moyen de siphonner l’argent des investisseurs.

    Matt Levine dans Bloomberg explique comment un véhicule appelé société d’acquisition à usage spécial (SPAC), qui est une société d’investissement cotée en bourse, est conçu pour fusionner avec une nouvelle société qui n’est pas encore publique, pour permettre l’investissement dans cette SPAC en fonction des attentes de revenus futurs grâce à la nouvelle société. (Quelqu’un m’a expliqué cela en disant que c’est comme une limace de mer qui s’empare d’une coquille pour qu’elle puisse faire des affaires en tant qu’organisme coquillier rapidement et sans surveillance.)

    Dans ce cas, l’annonce de la fusion du nouveau Trump Media & Technology Group (TMTG) avec une SPAC appelée Digital World Acquisition Corporation (DWAC) a fait grimper les actions de DWAC de 160 %. C’était l’action la plus négociée à la Bourse de New York, avec plus de 260 millions d’actions négociées à midi.

    L’entreprise n’a jamais rien à produire. Les investisseurs peuvent gagner de l’argent uniquement en fonction de la façon dont les gens pensent que l’entreprise pourrait se comporter ou non à l’avenir.

    L’homme derrière ce stratagème est la personne à qui McCarthy demande que le Parti républicain fasse preuve d’une loyauté absolue. »

    Commentaires de lecteurs :

    Déborah Carroll
    « Bon sang : une SPAC n’a jamais rien à produire, mais gagne de l’argent grâce à ce que les gens pensent qu’elle pourrait faire.
    Cela ressemble à la métaphore parfaite pour la dernière escroquerie de Trump, ou plus précisément, le Trumpisme lui-même.
    Quant à Liz Cheney et sa croisade contre le contrôle de Trump sur le GOP, il est encourageant que sa campagne fasse des incursions dans le nihilisme Trumpien.
    UbMais cela me rappelle aussi à quel point ce parti est devenu radical et antidémocratique, lorsqu’une progéniture ultraconservatrice de Cheney se bat pour sauver le parti que son père a contribué à façonner. »

    Ralph Averill
    « Ce sont des moments étranges en effet où des gens comme moi encouragent Liz Cheney, mais je suis là. Cheney est le visage public du « vieil argent » républicain. Son père est l’un des combattants politiques les plus rusés de Washington. Ce n’est pas une mince ironie que ce même établissement républicain ait travaillé pendant des décennies depuis Reagan pour créer les conditions de l’émergence du trumpisme. Maintenant que leur monstre Frankenstein est en liberté dans le village, ils essaient frénétiquement de le tuer. »

  17. Alexander dit :

    Pas compliqué.

    Si la CS nouvelle mouture conservatrice donne quelque crédibilité que ce soit à cette loi abjecte et ridicule, de près ou de loin, c’est cette même CS qui va perdre toute crédibilité comme institution.

    J’ose espérer que des juges comme Roberts pourront faire entendre raison aux Clarence Thomas de ce monde.

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