Le blogue de Richard Hétu

Vous avez probablement entendu parler de cette administratrice scolaire du Texas qui a dit à des enseignants que tout livre sur l’Holocauste dans leurs classes devrait être accompagné de documents montrant une perspective « opposée ». Selon cette responsable de la commission scolaire de Southlake, cette précaution était nécessaire à la suite de la promulgation d’une nouvelle loi dont l’objectif principal est d’interdire l’enseignement de la théorie critique de la race dans les écoles publiques du Texas.

Les défenseurs de cette loi ont fait valoir que l’administratrice avait mal interprété la loi. « Les administrateurs scolaires devraient savoir faire la différence entre les événements historiques factuels et la fiction », a tweeté la sénatrice républicaine d’État Kelly Hancock. « Aucune législation ne suggère l’action que cet administratrice promeut. »

L’Holocauste est donc un événement historique factuel qui ne nécessiterait pas un point de vue opposé au Texas. Rassurés? Dans un article sur le sujet, le Dallas Morning News a écrit : « La nouvelle loi – similaire à celles adoptées dans d’autres États conservateurs – énumère plusieurs grands sujets qui ne peuvent être abordés et fixe des directives pour parler de sujets ‟controversés”. Elle intervient alors que les experts et les politiciens conservateurs ont fait l’amalgame entre la théorie de la race critique, les efforts de diversité et d’inclusion des écoles et la formation à la lutte contre le racisme, entre autres idées. »

Dans un éditorial, le journal a ajouté :

« Ce qui s’est passé à Southlake ce mois-ci est le résultat malheureux d’une nouvelle loi d’État malavisée contre la théorie critique de la race, adoptée plus tôt cette année. Bien que la loi ne définisse pas le terme ou ne le mentionne même pas, elle a été élaborée par les législateurs dans le contexte d’une panique nationale sur la façon dont notre pays affronte le racisme.

« L’un des principaux points d’achoppement pour les éducateurs était l’exigence que les enseignants ne soient pas contraints de discuter de l’actualité en classe, et que ceux qui le font explorent ‟des perspectives diverses et contradictoires” sans en privilégier une en particulier. Les éducateurs et autres détracteurs de la législation ont prévenu qu’elle était vague et qu’elle créerait de la confusion et conduirait les enseignants à éviter des questions telles que le racisme. »

(Photo PAP)