Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

Mitch McConnell ne l’admettra jamais, mais il a jeté l’éponge dans l’affrontement entre républicains et démocrates autour du relèvement du plafond de la dette. Le chef de la minorité au Sénat a offert aux démocrates de ne pas bloquer une mesure permettant une suspension du plafond de la dette jusqu’en décembre. Les démocrates ont accepté cette offre, qui évitera aux États-Unis un défaut de paiement à partir du 18 octobre qui aurait pu avoir des conséquences économiques catastrophiques.

McConnell et les républicains n’obtiendront rien en retour, semble-t-il, sauf de ne pas être accusés de jouer à la roulette russe avec l’économie américaine. Je cite une analyse du New York Times : « La proposition offrait un moyen de sortir de la crise fiscale à court terme à laquelle la nation est confrontée, et un moyen pour M. McConnell de désamorcer les critiques selon lesquelles son parti agissait de manière imprudente en empêchant les démocrates de s’attaquer à cette crise. »

Il est entendu que le sénateur du Kentucky ne présente pas la situation de la même façon. Il a dit dans un communiqué vouloir « protéger les Américains d’une crise à court terme provoquée par les démocrates ».

Ces mêmes démocrates risquent de se retrouver dans deux mois dans la même situation qui prévalait avant l’offre de McConnell. Ils refusent de recourir au long et laborieux processus de réconciliation qui leur permettrait de contourner le blocage républicain et de procéder seuls au relèvement du plafond de la dette.

McConnell sera-t-il obligé de jeter de nouveau l’éponge en décembre? Si vous pensez que ce jeu est absurde, c’est qu’il l’est.

(Photo AP)

42 réflexions sur “Plafond de la dette : McConnell jette l’éponge

  1. gl000001 dit :

    McConnell et les républicains sont absurdes. Et pas dans le sens drôle à la Ding et Dong ou Pôpa dans le Petite Vie.

  2. Marilyne dit :

    Ils sont fou ces républicains!

  3. Cubbies dit :

    Moscow Mitch: grosse menace et ensuite il se défile. Tout à fait à son image. Il va recommencer son petit jeu crétin au mois de décembre. Quelle perte de temps et d’énergie.

    1. xnicden dit :

      Je suis d’avis que ce n’est une perte de temps et d’énergie dans l’optique partisane républicaine. Cela a contribué à entretenir l’idée que l’administration Biden est incapable de faire avancer ses dossiers et donc à miner son appui populaire. Moscow Mitch s’en frotte les mains.

      1. Guy LB dit :

        @ xnicden : 👌
        Exact ! Avec McConnell, il n’y a pas de geste gratuit. Ses actions, très délibérées, sont calculées pour faire paraître Biden et les Démocrates au plus mal. Son comportement ne s’explique pas par la lassitude ; cet homme n’est pas du genre à lancer la serviette avant la fin des rounds réglementaires. S’il mettait autant d’acharnement à servir ses concitoyens qu’il en met à envoyer les Démocrates au tapis, on l’admirerait.

  4. Haïku dit :

    RE: Mitch McConnell jette l’éponge….
    —————————-
    « Il y a beaucoup de remèdes pour lesquels on ne connaît  pas la maladie »(Pierre Légaré)

    1. Igreck dit :

      R.I.P.

      1. Haïku dit :

        R.I.P. ♥️

  5. _cameleon_ dit :

    Ceci est un intermede offert par la WLF et la SPCA:

    For Olive Ridley Sea Turtles, Laying Eggs is Grueling Work
    https://www.youtube.com/watch?v=xk9rsfXtmOI&ab_channel=SmithsonianChannel

    Émerveillons nous de la ténacité de ces espèces rares !

    1. Haïku dit :

      @cameleon
      Absolument hilarant !! 🤣😂👍

    2. gl000001 dit :

      Votre vidéo m’a amené à un autre ou on vous voit jeune ! 😉

      1. Haïku dit :

        Trop drôle ! 😂

    3. Guy LB dit :

      Merci cameleon. 👍
      AH ! Tout ce sable, qui colle maintenant à mon clavier.

      On admire et on s’émerveille, en se disant qu’à bien des égards, on l’a facile, nous de l’espèce humaine.

  6. christal dit :

    《Si vous pensez que ce jeu est absurde, c’est qu’il l’est.》
    Vous me confortez M Hétu

  7. xnicden dit :

    Le professeur Antoine Yoshinaka rapporte une hypothèse intéressante:

    « Voilà! Manu Raju de CNN rapporte que selon ses sources McConnell craint que les démocrates s’attaquent aux règles régissant le filibuster. Sa décision est liée cet aspect procédural plutôt qu’à un réel changement de cap sur le fond de la question du plafond de la dette »

    https://twitter.com/ProfPolitiqueUS/status/1445895561358368772?t=QkjcU9n-HQuX4M7SJOQh7w&s=19

    Est-ce que quelqu’un a vu une confirmation dans un autre média?

    1. xnicden dit :

      Merci.

  8. Loufaf dit :

    Moscow Mich veut passer ( et par ricochet , son parti) pour le sauveur de  » l’ Amérique » .
    Vous voyez , Biden ne fait pas la job, mais moi, je sauve  » l’ Amérique » de la faillite!

  9. _cameleon_ dit :

    @ gl cinq zéros et un un.

    Ah ! J’ai les larme à mes yeux. Sur 360 degrés c’a mouille. 😉

  10. Benton Fraser dit :

    La stratégie républicaine est de rendre la démocratie tellement absurde afin de préparer une partie des américains que le salut passe par une dictature….

    1. Haïku dit :

      @Benton Fraser
      Vous avez tout compris.
      Chapeau ! 🎩👌

  11. simonolivier dit :

    Le juge Robert Pitman du West Texas District (Cour fédérale) vient de bloquer la loi du Texas sur l’avortement.

    1. xnicden dit :

      Merci de l’avoir signalé.

      Un survol rapide montre que le juge ne mâche pas ses mots en refusant de suspendre sa décision jusqu’à le jugement en appel:

      « The State has forfeited the right to any such accommodation by pursuing an unprecedented and aggressive scheme to deprive its citizens of a significant and well-established constitutional right. »

      Aussi:

      « That other courts may find a way to avoid this conclusion is theirs to decide; this Court will not sanction one more day of this offensive deprivation of such an important right.”

      On va prendre toutes les petites victoires.

      1. xnicden dit :

        Pour ceux intéressés, une série de tweets qui analysent la décision en soulignant notamment comment le juge invoque des arrêts de la Cour Suprême à laquelle cette dernière aurait pu se référer pour bloquer la loi le mois dernier.

        https://twitter.com/AngryBlackLady/status/1445926835540291588?t=-v2-hrtAovtoEC1YXinspA&s=19

        🔥

      2. Benton Fraser dit :

        @xnicden

        C’est a croire que Trump n’a pas nommé les juges les plus compétant ces dernières années!!! 😉

      3. Jean Létourneau dit :

        @xnicden

        En lisant rapidement son argumentaire, on voit que la CS s’est défilée le mois dernier avec un jugement rapide en « Shadow Docket » (contre la demande d’injonction en mesure d’urgence) sur la forme plutôt que le fond.

  12. _cameleon_ dit :

    HS (♪ permettez ♫)

    Sinon ces dinosaures répus auraient besoin d’un cours 101 sur l’évolution …
    De l’univers, de la vie, des sociétés, etc.

    Avec en prime un chef d’oeuvre de Pink Floys comme trame de fond:

    Echoes – Video Full HD (Evolution) Pink Floyd

    1. _cameleon_ dit :

      Ajout: A voir absolument ! Mais attention parfois de dures images qu’il faudra mettre en contexte …

      1. Haïku dit :

        @cameleon
        Merci d’avoir retransmis cette vidéo extraordinaire ! 👍👍

  13. quinlope dit :

    Les écoliers de mon école primaire sont plus sérieux que ces politiciens.

  14. _cameleon_ dit :

    Il faudrait sérieusement songer à renvoyer nos politiciens primaires, à la petite école.

    Mitoyen

  15. jeanfrancoiscouture dit :

    A force de jouer ainsi à The Chicken Game et céder, McConnell risque bien plus d’être traité de «Chicken» que de se faire frapper par le train. 🙂

    https://www.youtube.com/watch?v=ML6QPGbfMS4

    **https://en.wikipedia.org/wiki/Chicken_(game)

    1. Haïku dit :

      Très bien résumé ! 👌

  16. Igreck dit :

    Je crois plutôt que Mitch a reçu un appel du Colonel $ander$ (donateur de sa caisse électorale) qui lui a dit : « Heille, le tweet tu t’en vas où là avec tes skis, stie ⁉️ » Touche pas à l’économie si tu ne connais pas la valeur de 💵 l’argent, Sacrament ❗️ (NDLR : Traduction libre)

    1. Benton Fraser dit :

      C’et sans doute aussi simplement que cela…
      Le milieu des affaires ont sans doute rappelé à McConnell que paralyser l’état n’est pas bon pour les affaires!

      1. Haïku dit :

        @Benton Fraser
        Très bon constat ! 👌

  17. Jean Létourneau dit :

    McTortuel a défié une fois de plus le CatascTrumph Orange qui voulait que celui-ci continue la pression pour forcer le démocrates à utiliser la consolidation pour élever le plafond de la dette.:

    « Looks like Mitch McConnell is folding to the Democrats, again. He’s got all of the cards with the debt ceiling, it’s time to play the hand. Don’t let them destroy our Country! »

    « On dirait que Mitch McConnell se plie aux démocrates, encore une fois. Il a toutes les cartes en main avec le plafond de la dette, il est temps de jouer son jeu. Ne les laissez pas détruire notre pays ! »

    https://www.donaldjtrump.com/news/news-fgvpqtzuqq807

    1. Guy LB dit :

      Ce qui est le plus renversant,
      c’est le renversement des faits, cul par dessus tête, et la mise à mal de leur logique naturelle auxquels se livre constamment le Gros Rouillé pour en tirer ses conclusions sans queue ni tête. Aucun respect pour la vérité ni le gros bon sens. Et pourtant des gens continuent à lui prêter temps, oreille et argent. Étonnant… et inquiétant.

  18. Haïku dit :

    HS,
    La nouvelle lettre de Heather Cox Richardson:
    (Désolé, mais l’appli de traduction ne fonctionne pas.)
    ———-

    « Senate Minority Leader Mitch McConnell (R-KY) backed down from his obstructionism, agreeing to let the Democrats raise the debt ceiling by a simple majority rather than by the 60 votes they needed when the Republicans kept filibustering their bills.

    A quick recap: the issue at stake was whether the United States would default on its debts, which it has never done before. The threat to default was purely a political ploy on the part of the Republicans to try to force the Democrats to abandon their very popular infrastructure measure.

    Here’s the backstory: Congress actually originally intended the debt ceiling to enable the government to be flexible in its borrowing. In the era of World War I, when it needed to raise a lot of money fast, Congress stopped passing specific revenue measures and instead set a cap on how much money the government could borrow through all of the different instruments it used.

    Now, though, the debt ceiling has become a political cudgel because if it is not raised when Congress spends more than it has the ability to repay, the country will default on its debts. The cap has been raised repeatedly since it was first imposed; indeed, the Republicans raised it three times under former president Donald Trump. Once again, it is too low, and by October 18, the Treasury will be unable to pay our debts.

    To meet the nation’s obligations, Congress needs either to raise taxes, which Republicans passionately oppose, or to raise the debt ceiling so the Treasury can borrow more money. Senate Minority Leader Mitch McConnell, who has voted to raise or suspend the debt ceiling 32 times in his career, including the three times under Trump, refused to allow Republicans to vote to raise the debt ceiling.

    Although the ceiling needed to be lifted because Trump added $7.8 trillion to the debt (which now stands at about $28 trillion), in part with the huge 2017 tax cuts that went overwhelmingly to the wealthy, McConnell tried to tie the need for more money to the Democrats’ infrastructure plan. This was false: the debt ceiling is not an appropriation; it simply permits the government to borrow money it needs to pay debts already incurred.

    But McConnell and the Republicans want to dismantle an active government, not to build it. They hope to convince Americans that Democrats are racking up huge debts—even though it is the Republicans on the hook for today’s crisis—and that they should not be permitted to pass a bill that supports children and working parents and addresses climate change.

    The Democrats insisted that the Republicans should join them in raising the ceiling, since they had been instrumental in making it necessary, but McConnell and his caucus refused. Finally, with Treasury Secretary Janet Yellen warning that defaulting would crash the economy and with financial services firm Moody’s Analytics warning that a default would cost up to 6 million jobs, create an unemployment rate of nearly 9%, and wipe out $15 trillion in household wealth, the Democrats tried to pass a measure themselves.

    Republicans wouldn’t let them. They filibustered it, trying to force the Democrats to save the country by raising the debt ceiling through a bill that can’t be filibustered, a process called reconciliation, which would make it harder for them to use reconciliation for their own infrastructure bill since Congress can pass only one of that type of reconciliation bill per year.

    It was a remarkably cynical ploy, risking the financial health of the country and our standing in the world to make sure that a Republican minority could continue to hamstring what the Democratic majority considers a priority. Republicans have played chicken with government shutdowns since the 1980s, refusing to pass measures to fund the daily operations of the government and thereby stopping paychecks and government operations.

    But defaulting on our obligations was a whole new game of brinksmanship. The greatest international asset the U.S. has right now is its financial system. To bring that to its knees to score political points would be interpreted, correctly, as a sign our country is so unstable it must be sidelined.

    Midday today, Defense Secretary Lloyd Austin highlighted this international doubt when he took the unusual step of weighing in on politics. He warned that a default would “undermine the economic strength on which our national security rests.” Paychecks for 1.4 million active duty military personnel and veterans’ benefits for 2.4 million veterans, as well as payments on military contracts, would stop. Equally dangerous, defaulting on loans would devastate the nation’s international reputation « as a reliable and trustworthy economic and national security partner. »

    Democrats said they could not guarantee the country would not default, and they were clearly starting to consider getting rid of the filibuster, at least for this particular issue, to enable them to pass a debt ceiling bill by a simple majority rather than by 60 votes.

    Then McConnell blinked (although he didn’t cave). In a scorching statement that laid all the blame for the crisis on the Democrats, he offered to “allow” Democrats to use normal procedures—that is, the Republicans won’t filibuster them!—to extend the ceiling into December. Democrats indicate they will take that deal.

    There is one major takeaway from this manufactured crisis: McConnell was willing to come right to the verge of burning the nation down to get his way. In the end, he stopped just before the sparks became an inferno, but it was much too close for comfort.

    Still, he stopped. Trump and his supporters did not. The former president has been pushing Republicans to use the threat of default to get what they want, and he was not happy that McConnell had backed down. He issued a statement blaming McConnell for “folding” and added “He’s got all of the cards with the debt ceiling, it’s time to play the hand.”

    Trump’s willingness to burn down the country is ramping up as the January 6 investigation gets closer to him. Tomorrow is the deadline for four of his aides to respond to subpoenas for documents and testimony from the House Select Committee to Investigate the January 6th Attack on the U.S. Capitol: former White House chief of staff Mark Meadows, deputy chief of staff Dan Scavino, adviser Steve Bannon, and Defense Department aide Kash Patel. Meadows worked to overturn the 2020 election results and was in the thick of things on January 6, Scavino had met with Trump to plot to get congresspeople not to count the certified votes on January 6, Bannon strategized with other officials on January 5 to stop the count, and Patel was part of discussions about the strength of the Capitol Police.

    The four are expected to defy the subpoenas at Trump’s insistence, a defiance that suggests they think he and his people are going to regain power. According to Glenn Kirschner, a former U.S. Army prosecutor, contempt of Congress earns a year of prison time; obstruction of Congress, five years; and obstruction of justice, 20 years.

    The rest of the former president’s statements today were unhinged attacks on the committee.

    A final note for October 6: U.S. District Judge Robert L. Pitman has temporarily blocked enforcement of Texas’s S.B. 8, the so-called “heartbeat” bill prohibiting abortions after six weeks, when most women don’t know they’re pregnant. The Justice Department had sued to stop enforcement of the law. Pitman stopped it on the grounds that it deprived “citizens of a significant and well-established constitutional right.

    © 2021 Heather Cox Richardson »

    1. Guy LB dit :

      Merci @Haïku. 👌
      Très instructif, ce texte qui démonte et explique drôlement bien les mécanismes de ce qu’elle nomme, à juste titre, une crise manufacturée. Le cynisme et la petitesse de McConnell y sont mis à jour et bien expliqués aussi.
      Excellente contribution, certainement pas HS. Pourquoi l’avez-vous étiquetée ainsi ?

  19. Jean Létourneau dit :

    @Haïku
    voilà la traduction avec DeepL:

     » Le chef de la minorité du Sénat, Mitch McConnell (R-KY), a renoncé à son obstructionnisme, acceptant de laisser les démocrates relever le plafond de la dette à la majorité simple plutôt qu’avec les 60 voix dont ils avaient besoin lorsque les républicains continuaient à faire de l’obstruction.

    Un bref rappel : l’enjeu était de savoir si les États-Unis allaient faire défaut sur leurs dettes, ce qu’ils n’ont jamais fait auparavant. La menace d’un défaut de paiement était un pur stratagème politique de la part des républicains pour tenter de forcer les démocrates à abandonner leur très populaire mesure d’infrastructure.

    Voici l’historique de la situation : À l’origine, le Congrès voulait que le plafond de la dette permette au gouvernement de faire preuve de souplesse dans ses emprunts. À l’époque de la Première Guerre mondiale, lorsqu’il fallait trouver rapidement beaucoup d’argent, le Congrès a cessé d’adopter des mesures spécifiques en matière de recettes et a plutôt fixé un plafond au montant que le gouvernement pouvait emprunter par le biais des différents instruments qu’il utilisait.

    Aujourd’hui, le plafond de la dette est devenu une arme politique, car s’il n’est pas relevé lorsque le Congrès dépense plus qu’il n’a la capacité de rembourser, le pays ne pourra pas rembourser ses dettes. Le plafond a été relevé à plusieurs reprises depuis qu’il a été imposé ; en effet, les républicains l’ont relevé trois fois sous l’ancien président Donald Trump. Une fois de plus, il est trop bas, et d’ici le 18 octobre, le Trésor ne sera pas en mesure de payer nos dettes.

    Pour faire face aux obligations de la nation, le Congrès doit soit augmenter les impôts, ce à quoi les républicains s’opposent passionnément, soit relever le plafond de la dette afin que le Trésor puisse emprunter davantage d’argent. Le chef de la minorité du Sénat, Mitch McConnell, qui a voté le relèvement ou la suspension du plafond de la dette 32 fois dans sa carrière, y compris les trois fois sous Trump, a refusé de permettre aux républicains de voter le relèvement du plafond de la dette.

    Bien que le plafond doive être levé parce que Trump a ajouté 7 800 milliards de dollars à la dette (qui s’élève aujourd’hui à environ 28 000 milliards de dollars), en partie avec les énormes réductions d’impôts de 2017 qui sont allées en grande majorité aux riches, McConnell a essayé de lier le besoin de plus d’argent au plan d’infrastructure des démocrates. C’était faux : le plafond de la dette n’est pas une affectation ; il permet simplement au gouvernement d’emprunter l’argent dont il a besoin pour payer les dettes déjà contractées.

    Mais McConnell et les républicains veulent démanteler un gouvernement actif, pas le construire. Ils espèrent convaincre les Américains que les démocrates accumulent d’énormes dettes – même si ce sont les républicains qui sont responsables de la crise actuelle – et qu’ils ne devraient pas être autorisés à adopter un projet de loi qui soutient les enfants et les parents qui travaillent et s’attaque au changement climatique.

    Les démocrates ont insisté pour que les républicains se joignent à eux pour relever le plafond, puisqu’ils avaient contribué à le rendre nécessaire, mais McConnell et son groupe parlementaire ont refusé. Enfin, alors que la secrétaire d’État au Trésor, Janet Yellen, a prévenu qu’un défaut de paiement ferait s’effondrer l’économie et que la société de services financiers Moody’s Analytics a averti qu’un défaut de paiement coûterait jusqu’à 6 millions d’emplois, créerait un taux de chômage de près de 9 % et anéantirait 15 000 milliards de dollars de patrimoine des ménages, les démocrates ont tenté de faire passer une mesure eux-mêmes.

    Les républicains ne les ont pas laissés faire. Ils ont fait de l’obstruction, essayant de forcer les démocrates à sauver le pays en relevant le plafond de la dette par le biais d’un projet de loi qui ne peut pas faire l’objet d’une obstruction, un processus appelé « réconciliation », ce qui leur rendrait plus difficile l’utilisation de la réconciliation pour leur propre projet de loi sur les infrastructures, puisque le Congrès ne peut adopter qu’un seul projet de loi de ce type par an.

    Il s’agissait d’un stratagème remarquablement cynique, risquant la santé financière du pays et notre position dans le monde pour s’assurer qu’une minorité républicaine puisse continuer à entraver ce que la majorité démocrate considère comme une priorité. Les républicains ont joué à la poule mouillée avec les fermetures de gouvernement depuis les années 1980, refusant d’adopter des mesures pour financer les opérations quotidiennes du gouvernement et arrêtant ainsi les chèques de salaire et les opérations gouvernementales.

    Mais le défaut de paiement de nos obligations est un tout nouveau jeu d’équilibriste. Le plus grand atout international des États-Unis à l’heure actuelle est leur système financier. Le mettre à genoux pour marquer des points politiques serait interprété, à juste titre, comme un signe que notre pays est si instable qu’il doit être mis sur la touche.

    En milieu de journée aujourd’hui, le secrétaire à la défense Lloyd Austin a souligné ce doute international lorsqu’il a pris la décision inhabituelle de peser sur la politique. Il a averti qu’un défaut de paiement « minerait la force économique sur laquelle repose notre sécurité nationale ». Les salaires des 1,4 million de militaires en service actif et les prestations des 2,4 millions d’anciens combattants, ainsi que les paiements relatifs aux contrats militaires, seraient interrompus. Tout aussi dangereux, le défaut de paiement des prêts dévasterait la réputation internationale de la nation  » en tant que partenaire économique et de sécurité nationale fiable et digne de confiance.
    Les démocrates ont déclaré qu’ils ne pouvaient pas garantir que le pays ne se trouverait pas en défaut de paiement, et ils commençaient clairement à envisager de se débarrasser du filibuster, au moins pour cette question particulière, afin de leur permettre d’adopter une loi sur le plafond de la dette à la majorité simple plutôt qu’à 60 voix.

    Puis McConnell a cédé (sans pour autant céder). Dans une déclaration virulente qui rejette toute la responsabilité de la crise sur les démocrates, il a proposé de « permettre » aux démocrates d’utiliser les procédures normales – c’est-à-dire que les républicains ne leur feront pas d’obstruction – pour prolonger le plafond jusqu’en décembre. Les démocrates indiquent qu’ils accepteront cet accord.

    Il y a une chose importante à retenir de cette crise fabriquée : McConnell était prêt à aller jusqu’à brûler la nation pour arriver à ses fins. En fin de compte, il s’est arrêté juste avant que les étincelles ne se transforment en brasier, mais c’était beaucoup trop près pour être confortable.

    Pourtant, il s’est arrêté. Trump et ses partisans ne l’ont pas fait. L’ancien président a poussé les républicains à utiliser la menace d’un défaut de paiement pour obtenir ce qu’ils veulent, et il n’était pas content que McConnell ait reculé. Il a publié un communiqué reprochant à McConnell de « plier » et a ajouté : « Il a toutes les cartes avec le plafond de la dette, il est temps de jouer la main. »

    La volonté de Trump de mettre le pays à feu et à sang s’intensifie à mesure que l’enquête du 6 janvier se rapproche de lui. Demain est la date limite pour que quatre de ses assistants répondent aux citations à comparaître pour obtenir des documents et des témoignages de la commission spéciale de la Chambre des représentants chargée d’enquêter sur l’attaque du 6 janvier contre le Capitole des États-Unis : l’ancien chef de cabinet de la Maison Blanche, Mark Meadows, le chef de cabinet adjoint, Dan Scavino, le conseiller Steve Bannon, et l’assistant du ministère de la Défense, Kash Patel. Meadows a travaillé pour renverser les résultats de l’élection de 2020 et était dans le feu de l’action le 6 janvier, Scavino avait rencontré Trump pour comploter afin que les membres du Congrès ne comptent pas les votes certifiés le 6 janvier, Bannon a élaboré une stratégie avec d’autres responsables le 5 janvier pour arrêter le décompte, et Patel a participé aux discussions sur la force de la police du Capitole.

    On s’attend à ce que ces quatre personnes défient les assignations à comparaître sur l’insistance de Trump, une défiance qui suggère qu’ils pensent que lui et les siens vont reprendre le pouvoir. Selon Glenn Kirschner, ancien procureur de l’armée américaine, l’outrage au Congrès vaut un an de prison, l’obstruction au Congrès, cinq ans, et l’obstruction à la justice, 20 ans.

    Le reste des déclarations de l’ancien président aujourd’hui étaient des attaques désordonnées contre la commission.

    Une dernière note pour le 6 octobre : le juge de district américain Robert L. Pitman a temporairement bloqué l’application de la loi S.B. 8 du Texas, la loi dite « heartbeat » interdisant les avortements après six semaines, lorsque la plupart des femmes ne savent pas qu’elles sont enceintes. Le ministère de la Justice avait intenté un procès pour empêcher l’application de la loi. Pitman l’a arrêtée au motif qu’elle privait « les citoyens d’un droit constitutionnel important et bien établi ».

    2021 Heather Cox Richardson

    1. Haïku dit :

      Merci. 👍

  20. Toile dit :

    Extrait du billet du 6 octobre:

    « Mitch McConnell et les républicains font aujourd’hui le pari que les démocrates trouveront un moyen par eux-mêmes de relever le plafond de la dette et qu’ils pourront ensuite leur imputer l’entière responsabilité des milliers de milliards de dollars additionnels dont le remboursement incombera aux générations futures.

    Si les démocrates n’y parviennent pas, la première économie mondiale risque un défaut de paiement, ce qui n’est jamais arrivé et aurait des conséquences financières désastreuses.

    Les démocrates y parviendront probablement. Et les républicains auront gagné un de ces petits jeux politiques qui démontrent leur profond cynisme. On n’en ferait pas un plat si cette attitude ne se reflétait pas dans tous les aspects de leur action »

    —-

    Alors reporter le problème est la solution de ce ripou. Il reviendra plus gros donc en décembre. Entre temps, ca maintient la pression et le cynisme. Pour un gars qui n’a pas de programme!

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