Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

« Nous n’avions plus qu’un choix simple. Soit suivre l’engagement pris par la précédente administration, et quitter l’Afghanistan, soit dire que nous ne partions pas et renvoyer des dizaines de milliers de soldats à la guerre. Le véritable choix était entre le départ ou l’escalade [militaire]. Je n’allais pas prolonger cette guerre éternelle et je n’allais pas prolonger le retrait éternel. »

Joe Biden, président des États-Unis, défendant de façon vigoureuse, voire agressive, sa décision de mettre fin à la guerre d’Afghanistan et qualifiant d’«extraordinaire succès» l’opération qui a permis d’évacuer plus de 120 000 personnes de Kaboul entre le 14 août et le 30 août. Il a ajouté que des efforts diplomatiques seraient déployés pour évacuer les Américains qui sont encore en Afghanistan. Il a évalué leur nombre entre 100 et 200.

(Photo AP)

32 réflexions sur “La citation du jour

  1. Mona dit :

    Ce que Joe Biden dit est d’une vérité implacable.
    Mais qui va honnêtement vouloir l’entendre ?
    Le vrai problème ne serait-il pas là ?.

  2. marylap dit :

    Biden: respecte l’accord signé par Trump et termine le retrait des troupes
    QOP: arrache leurs chemises en critiquant la décision commencée par Trump
    Biden: aurait décider de rester en Afghanistan
    QOP: aurait arraché leure chemises en critiquant la décision.
    Soit les États-Unis se retirait maintenant, soit ils restaient la à vie. Biden a pris la bonne décision.

    1. Mona dit :

      @marylap
      J’adhère à vos propos

  3. Toile dit :

    Si tu veux pas t’engluer sur place tout en achevant pas grand chose, c’est quasi un non choix le départ. Simple de même. Clair et net commander. Les plus perdants sont les afghans laissés en plan… par tous. Pour le reste, au domestique tu dis blanc, les ripoux disent noirs même si ils ont déjà dit blanc. Cherchez pas l’erreur, c’est une question de chaînon manquant.

  4. treblig dit :

    Trump a été élu, entre autres, en 2016 sur la promesse de mettre fin aux guerres éternelles ( Afghanistan, Iraq, Syrie…) que l’Amérique menait depuis trop longtemps. Et de rapatrier les « boys » à la maison. Ce qu’il n’a pas fait. Les chiffres finaux ne sont pas connus mais on estime que ces guerres ont coûté entre 2 à 3 000 milliards. À noter qu’une urgence réelle, comme rénover le métro de New-York, coûterait environ 23 milliards.

    Il semblerait ( chiffres contestés par le Washington Post) que les américains ont laissé en Afghanistan pour 83 milliards d’équipements aux mains des Talibans.

    1. Igreck dit :

      Voir mon commentaire plus loin

  5. CBT dit :

    Avec les républicains, rien à faire pour leur faire apprécier à sa juste valeur quoi que ce soit venant de Biden, « damned if you do, damned if you don’t « , peu importe la décision.

    Ça ne vaut pas la peine d’écouter leurs régurgitations, ce sont des trumpistes, leurs critiques sont prévisibles.

    1. Mona dit :

      Si je peux me permettre : oui et non (pour moi)
      Oui : ce sont des voyous usant et abusant de toutes les méthodes de l’extrême droite ( et ça empire)
      Non : il y a une guerre de communication que tous les démocrates (pas le parti) ont intérêt à gagner car les enjeux sont 2022 et 2024…et on a 1 seul cheval : Joe Biden.
      Excusez mon intervention cavalière 1😉

  6. Madalton dit :

    On apprend qu’il y avait une entrée secrète à l’aéroport de Kaboul et que les talibans assuraient la sécurité des américains qui devaient s’y rendre.

    https://www.rawstory.com/secret-gate-kabul-airport-taliban/

    1. cotenord07 dit :

      @ Madalton :

      Les États-Unis n’auraient pu monter et exécuter une opération comme celle-là sans une certaine collaboration des talibans.

      Par ailleurs, on peut lire ici et là que plusieurs soldats talibans, et en particulier des membres des « forces spéciales » talibanes, qu’ont voit de plus en plus sur des photos, seraient d’anciens militaires afghans qu’est les États-Unis auraient formés…

      Il est bien possible que, d’un côté et de l’autre, les acteurs présents sur le terrain partageaient une vision commune relativement à certains aspects de l’opération…

  7. cotenord07 dit :

    À des fins de relations publiques, le président Biden présente ici au grand public un portrait simplifié de la situation, qui met en évidence un choix binaire (2 options seulement).

    En réalité, il y avait des options intermédiaires qui auraient pu ralentir l’élan des talibans et mieux protéger le gouvernement afghan qui était l’allié des États-Unis. Mais ces options intermédiaires n’étaient pas sans risque et auraient sans doute impliqué des pertes supplémentaires sur le terrain, et ultimement le risque d’un réengagement de grande ampleur dans ce conflit.

    Voici un excellent texte d’analyse de l’évaluation de la situation qu’a faite l’administration Biden depuis son entrée en fonction, en janvier 2021 :

    « All in or All Out? Biden Saw No Middle Ground in Afghanistan », Peter Barker, The New York Times, le 28 août 2021, hyperlien :

    https://www.nytimes.com/2021/08/28/us/politics/trump-taliban-biden-afghanistan.html

    Voici le texte d’introduction (« byline ») de l’article : « President Biden’s reductionist formula has prompted a debate over whether the mayhem in Kabul was inevitable or the result of a failure to consider other options. »

    En lisant ce texte, on constate que des membres de l’administration Biden, dont certains de ses conseillers militaires seniors, et des anciens de l’appareil de sécurité des États-Unis, étaient favorables au maintien d’une force de quelques milliers de soldats américains en Afghanistan, et au maintien d’un appui aérien au gouvernement afghan menacé par les Talibans. Ils ont tout au moins identifié que cette option était possible.

    Mais il semble que le président Biden était déterminer à rapatrier coûte que coûte tous les militaires américains déployés en Afghanistan.

    Sur un enjeu comme celui-ci, c’est le pouvoir politique civil dûment élu qui doit avoir le dernier mot.

    Les forces armées ne sont qu’un outil à la disposition du pouvoir civil dûment élu, et, aux États-Unis, les chefs militaires doivent obéir de façon loyale et sincère aux directives du président, lorsqu’il a pris une décision sur une question capitale comme celle-ci.

    1. Madalton dit :

      Il faut dire les soldats afghans n’étaient plus payés directement par le Pentagone mais par le gouvernement afghan qui ne payait plus ses soldats et gardait l’argent versé par les ÉU. Les soldats n’ont pas combattu pour protéger un gouvernement dont les dirigeants les ont laissé tomber et qui a fui à l’étranger. Ça explique en partie pourquoi Kaboul est tombée sans opposition au lieu de tenir 2-3 mois contre les talibans tel que prévu par les services de renseignements américains.

  8. POLITICON dit :

    Pieds et mains liés par l’ancienne administration, l’extraction manu militari orchestrée par Biden est une opération qui tourne à son avantage. La tentative d’instaurer une démocratie viable dans ce pays était une lubie dès le départ et sur ce, ce sont tous les américains qui en portent la responsabilité. Nos voisins sont à 2 doigts de se voter des subsides qui façonneront leurs infrastructures pour les décennies à venir. Qu’ils s’occupent donc de leurs affaires car Oncle Sam n’est plus celui qui peut donner des leçons aux peuples étrangers. Trump ayant réussi à démontrer au monde entier toute la fragilité et le déséquilibre qui ronge les institutions politiques dont les bases sont fixés par le bipartisme. Qui sait ce qui se passera aux élections de mi-mandat et qui sera à la tête de ce pays en 2024. Si le pays existe toujours sous sa forme actuelle.

    1. Guy Pelletier dit :

      @POLITICON

      Exact, leur plus gros défit en est un intérieur à leur pays. Rénover leurs infrastructures publiques qui tombent en ruine, améliorer le filet social, l’accès et l’accessibilité à une éducation et aux soins de santé de qualité, garderies nombreuses et abordables…………….de même qu’ils devront trouver moyen de mettre fin à la polarisation politique excessive et déstabilisatrice de leur démocratie et s’attaquer de plein fouet au plus grand danger qui guette leur pays venant d’un ennemi intérieur prêt à lancer une guerre civile pour prendre le pouvoir de force et le garder……….

  9. Igreck dit :

    Tout s’explique par un seul mot : ARROGANCE ❗️Et elle n’est pas le propre de l’administration Biden (et du Pentagone) mais par toutes les administrations précédentes. Peut-être dans l’ADN même de ce peuple⁉️

    https://www.journaldemontreal.com/2021/08/28/lafghanistan-et-la-faillite-des-elites-dirigeantes

    1. spritzer dit :

      « Quels sont les exemples d’incompétence américaine en politique extérieure ?

      Parmi les pires erreurs des gouvernements américains, on peut citer le rapprochement avec la Chine qui lui a permis dès 1972 d’acquérir des technologies de pointe. Grâce à ces technologies, la Chine peut maintenant espérer dominer le monde. »
      ===
      Il appelle une erreur ce qui a permis à combien de centaines de millions de Chinois de sortir de la pauvreté.

      1. Igreck dit :

        Malheureusement pas de la dictature☹️

  10. Igreck dit :

    Entre 2000 et 3000 milliards dans les (grosses) poches des milliardaires proches du GOP ❗️

    1. Igreck dit :

      Réponse à Treblig 17h00

    2. InfoPhile dit :

      Il faut savoir que c’est au moins 85 % des 2000 milliards $ dépensés dans l’aventure afghane qui sont revenus dans l’économie américaine.

      Le complexe militaro-industriel a évidemment bénéficié d’une large part au détriment, il faut le dire, de l’offre de services du gouvernement américain à sa population. Offre que l’on retrouve dans la plupart des pays évolués…

  11. jcvirgil dit :

    L’Afghanistan était un gouffre sans fin de fonds publics dépensés inutilement , toute opportunité de gagner cette guerre étant passée depuis longtemps.

    Les Talibans n’avaient qu’à continuer leur guérilla et à attendre que les Américains se décident à partir.

    Que ce soit Trump ou Biden ce retrait était inévitable.

    Et maintenant les Américains vont ils demeurer sur ce qui ressemble à une défaite ou transporter leur quincaillerie militaire pour instaurer la démocratie ailleurs dans le monde ?

    Les paris sont ouverts…Je parirais pour une pause plus ou moins longue, le peuple américain en ayant sa claque des guerres qui ne finissent jamais.

    1. Igreck dit :

      La réponse appartient d’abord au Complexe militaro-industriel 🏹🧨

  12. cotenord07 dit :

    Pour le directeur du Conseil des affaires internationales de Russie, l’historien Andreï Kortounov (« Andrey Kortunov » en translittération anglaise), c’est l’Organisation de coopération de Shanghai, qui regroupe les pays de la grande région qui entoure l’Afghanistan, qui devrait s’assurer de faire en sorte que l’Afghanistan devienne un pays stable et viable, et ne soit pas le nid ou le repère de l’extrémisme religieux islamiste.

    Voici la version anglaise de l’article qu’il a publié à ce propos cet été :

    « Afghanistan Will Test SCO’s Capacity » [SCO = Shanghai Cooperation Organization], Andreï Kortounov, Russian International Affairs Council (RAIC), le 16 juin 2021, hyperlien :

    https://russiancouncil.ru/en/analytics-and-comments/analytics/afghanistan-will-test-sco-s-capacity/

    Dans son article, Monsieur Andreï Kortounov déplore toutefois qu’il ne semble pas y avoir présentement de consensus chez les pays membres de l’OCS, quant à la position que devrait prendre l’OCS vis-à-vis l’Afghanistan.

    1. jcvirgil dit :

      La Chine et la Russie les deux piliers de l’organisation sont déjà depuis quelque temps en pourparlers avec les Talibans pour qu’ils rejoignent l’OCS et surtout la vaste rntente commerciale des *routes de la soie*, le pays étant au coeur historiques de ces anciennes routes remises à jour par le gouvernement chinois qui y investi des milliers de milliards.

      La condition sine qua non de l’intégration de L’Afghanistan dans le projet est qu’il renonce complètement à être un sanctuaire du terrorisme .

      Les Talibans ont beau être des fanatiques religieux, ils ne sont sûrement pas insensible à la chance que représente cette entente pour refaire les infrastructures du pays et améliorer les conditions de vie de ses habitants.

      A suivre…

    2. Guy Pelletier dit :

      @cotenord07

      . »………….Afghanistan devienne un pays stable et viable, et ne soit pas le nid ou le repère de l’extrémisme religieux islamiste. »

      C’est même la principale condition que doivent respecter les talibans qui a mené au « deal » de DOHA. Sans compter que la Chine attend pour investir des sommes fabuleuses en développement et exploitation des énormes ressources naturelles non développées d’Afghanistan des preuves solide de leur sérieux, qu’ils feront tout pour empêcher les extrémistes religieux de l’EI et autres groupuscules semblables de prendre base ou s’entraîner en Afghanistan pour entrer en Chine et ses pays alliés pour y exécuter des actes terroriste, leur marque de commerce leur pain et beurre dans leur guerre barbare pour imposer leurs dogmes et dictature politico religieuse!!!!!!.

      Qui sait peut-être que finalement on se rendra compte qu’il vaille mieux pour la sécurité du monde un Afghanistan sous la botte des talibans qu’à la merci des extrémisme religieux islamiste de l’EI, Al-Qaïda……..

  13. NStrider dit :

    Biden a mis le doigt sur le vrai « bobo »
    « This decision about Afghanistan is not just about Afghanistan. It’s about ending an era of major military operations to remake other countries »
    Je crois, que dans les faits c’est la fin des occupations sans fin d’autres pays par les États-Unis. Et j’espère que ce ne sera pas pour des raisons financières mais parce qu’ils vont avoir constaté que ce n’est plus possible avec la complexité de notre monde ( depuis les années 1990 dans les écoles de leadership militaire on parle d’un monde VUCA (Volatile, incertain, complexe et ambigu) d’essayer d’imposer la « Pax Americana »

    1. Igreck dit :

      Au nom de quoi (ou qui) tenaient-ils tant à imposer leurs valeurs sinon leur immense arrogance se croyant supérieurs aux autres nations. L’avénement d’un psychopathe au sommet de leurs institutions prouve qu’ils ne valent guère mieux que ceux qu’ils méprisaient, méprisent et mépriseront dorénavant. Notre malheur est que nous sommes intimement liés à eux, économiquement mais aussi socialement. Voyez comment le trumpisme montre son hideux visage chez-nous en cette dure campagne électorale☹️

      1. NStrider dit :

        Il y a une longue liste de raisons, dont entre autres, la protection de leurs intérêts commerciaux, leur peur viscérale du communisme et du socialisme qu’ils voient comme son précurseur et ce qui je crois est à la base de leur vision du monde , l’exceptionnalisme américain, ils sont ( selon eux) , depuis la naissance de ce pays, LE pays qui DOIT dominer le monde et c’est sur la base d’idéaux pervertis qu’ils cherchent à imposer leur vision. Mais comme je l’ai écrit plus haut, je ne crois pas que l’on reverra de telles interventions militaires ( du moins, probablement pas de mon vivant 😋)

      2. Igreck dit :

        « … je ne crois pas que l’on reverra de telles interventions militaires ( du moins, probablement pas de mon vivant 😋) »
        Espérons 😉

  14. monsieur8 dit :

    Je crois que la décision « All out »était la bonne. Assez perdu de temps, d’hommes et d’argent, on rentre!

    Le « comment » le retrait s’est déroulé: chaotique, on l’a vu. Mais quand même efficace. La collaboration des Talibans a été précieuse. S’ils avaient voulu foutre le bordel et humilier les Américains, ça aurait été un désastre… pour tout le monde.

    Je pense que Biden a pris la bonne décision au départ, il a ramé comme il l’a pu ensuite. On peut le critiquer sur la décision initiale, mais pas tellement sur la suite, il me semble en tout cas.

  15. InfoPhile dit :

    2e essai

     » Soit suivre l’engagement pris par la précédente administration, et quitter l’Afghanistan, soit dire que nous ne partions pas et renvoyer des dizaines de milliers de soldats à la guerre. Le véritable choix était entre le départ ou l’escalade [militaire] »

    Hem ! L’escalade ? J’ai des réserves. Car depuis 2014 l’armée afghane avait le dessus sur les Talibans ou du moins les empêchait de progresser – l’armée américaine étant en retrait la plupart du temps. Pourtant, il y a eu progressivement reddition de la part de l’armée afghane au cours des derniers mois. Pourquoi ?

    Incontestablement, l’évacuation a été un splendide exploit logistique. Ça demeure un prix dérisoire au regard de ce qui attend le peuple afghan. Car c’est pratiquement 20 ans d’efforts et de ressources qui ont été anéantis et qui le cèderont à un état plus ou moins totalitaire.

    1. Igreck dit :

      Une leçon qui leur aura coûté 300 millions de $ par jour pendant 20 ans❗️Espérons qu’ils auront (enfin) compris⁉️

Répondre à MadaltonAnnuler la réponse.

En savoir plus sur Le blogue de Richard Hétu

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading