Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

Le New York Times a publié dimanche un article démontrant l’hypocrisie olympique d’Andrew Cuomo : à la même époque où il se posait en allié du mouvement #MeToo en durcissant la loi contre le harcèlement sexuel et en prolongeant le délai de prescription dans les cas de viol, le gouverneur de New York se livrait lui même à des gestes et des commentaires qui lui valent aujourd’hui d’être accusé de harcèlement sexuel et d’attouchements forcés.

Mais il ne serait pas le seul hypocrite dans cette affaire. Le rapport sur les allégations de harcèlement sexuel visant Cuomo contient aussi des informations qui entachent la réputation des dirigeantes de Time’s Up, organisation féministe fondée dans la foulée des allégations contre Harvey Weinstein. Selon le rapport, Roberta Kaplan (photo), présidente de Time’s Up, en consultation avec la directrice de l’organisation, Tina Tchen, a partagé avec l’équipe de Cuomo son opinion sur une lettre qui devait être publiée dans les journaux pour discréditer une des victimes présumées du gouverneur.

Kaplan et Tchen, qui ont travaillé de concert avec Cuomo sur des mesures destinées à renforcer les droits des femmes, ont déclaré au Times qu’elles avaient averti l’équipe du gouverneur de ne pas passer à l’attaque contre Lindsey Boylan, la première employée actuelle ou ancienne de l’État de New York à avoir accusé Cuomo de harcèlement sexuel. Mais des survivantes d’agression sexuelle ont critiqué le fait que les dirigeantes de Time’s Up aient été mêlées, même de loin, aux «représailles illégales» attribuées à Cuomo et à son entourage.

Face au tollé, Kaplan vient d’annoncer sa démission. Quant à la lettre pour discréditer Boylan, elle n’a jamais été publiée.

(Photo Getty Images)

27 réflexions sur “L’organisation Time’s Up éclaboussée par l’affaire Cuomo

  1. Mais Cuomo, lui ne démissionne pas?!

  2. Benton Fraser dit :

    Beaucoup de bruits pour rien…

    1. Robert Seymour dit :

      Ce n’est pas du bruit pour rien. On aurait pas appris l’intervention de Time’s Up dans cette affaire si ce n’etait a cause de ce rapport d’enquete. Et sa Presidente demissionne. Ce n’est decidemment pas rien.

  3. Guy LB dit :

    Libido et pouvoir
    font vraiment mauvais ménage, mais sont excellents pour vendre du papier ou générer des clics payants !
    Même si l’affaire est croustillante, elle n’est, au bout du compte, qu’une sacrée perte de temps et d’énergie. Dire que pendant ce temps-là, le Roi des entourloupes et des petites cochonneries rigole dans son coin en se disant que les gens, trop occupés par Cuomo, ne pensent même plus à ses égarements.

    1. franlabrecque dit :

      Comme vous avez raison Guy LB, le gros poudré orange doit se marrer présentement en pensant je ses histoires à lui ont été oubliées.

      1. Pas terminées ces histoires, le grabber de pussy s’est fait débouté dans une poursuite vs Summer Zervos en mars dernier.

        https://www.cnbc.com/2021/03/30/trump-appeal-rejected-in-summer-zervos-defamation-case.html

        Il plaidait l’immunité présidentielle pour s’en tirer, sauf que DJT n’est plus président et que la cause devra être entendue (NYS).

    2. Mona dit :

      @Guy LB
      Je partage

  4. MarcB dit :

    Ca me fait penser à Lise Payette, ardente féministe, qui conseille à une victime d’aggression sexuelle de ne pas porter plainte contre Michel Venne.

    « Dans l’enregistrement, Mme Payette conseille à la victime, de nouveau, d’oublier ce qui s’est passé avec l’accusé en 2008. « Au lieu de t’aider, ça va te nuire. Moi, je laisserais passer ça, tout simplement. Quand tu seras un peu plus vieille, tu écriras un livre là-dessus », a déclaré l’ancienne ministre décédée en 2018. »
    https://www.ledevoir.com/societe/593976/debut-du-proces-de-michel-venne-pour-agression-sexuelle

    Comme quoi, même les féministes sont capable « d’hommeries » quand le coupable est une connaissance… En bon québécois, « un chum, ct’un chum! ».

    1. Benton Fraser dit :

      Lise Payette, mais à l’inverse, comme si elle aurait conseillé à Venne de ne pas s’attaquer à la victime…

    2. Toile dit :

      Une position inconcevable qui m’a déçu au plus au point. Le secret c’est ce qui garde l’impunité et accroît du coup la récidive. Ca va laisse dans le champ des victimes inconnues. Le néant. En pleine contradiction avec les protocoles gouvernementaux et le sens clinique.

      1. MarcB dit :

        Tout à fait d’accord, en fait une victime d’aggression sexuelle devrait dénoncer rapidement. Pas pour elle, mais pour protéger les prochaines victimes potentielles. C’est assez rare qu’il n’y aie qu’une seule vixtime.

      2. chicpourtout dit :

        Tout à fait. Les victimes sont généralement silencieuses. Toujours facile de dire «déclarer, déclarer» c’est quand tu es a prise avec cela que tu le vit. Il y a un monde de différence entre «le principe» et l’action réelle de le faire. cela représente une montagne et tout un stress pour la victime.

  5. Toile dit :

    « à la même époque où il se posait en allié du mouvement #MeToo en durcissant la loi contre le harcèlement sexuel et en prolongeant le délai de prescription dans les cas de viol, le gouverneur de New York se livrait lui même à des gestes et des commentaires qui lui valent aujourd’hui d’être accusé de harcèlement sexuel et d’attouchements forcés ».
    —-
    Cuomo: regarde ma bouche qui dit le contraire de mes lèvres et de mes doigts. Hypocrite? Salopard imbu qui pense s’en tirer en niant. Même sans procès, il est foutu. Un cas de « je suis au-dessus des lois ». Un quasi pareil à l’autre en cette matière.

  6. Stéphane dit :

    Être ou paraître. Telle est la question…

    1. Haïku dit :

      Songé ! 👌

  7. Pierre S. dit :

    —————

    La classique …

    Transformer l’accusé en victime et la victime en profitteur et en personne non crédible …

  8. Achalante dit :

    Dans tout groupe, il y a des idiots. Remarquez, je m’attendais à pire que de conseiller de ne pas s’attaquer à la victime (ce qui est un bon conseil, après tout); si elle avait conseillé sur comment répondre aux accusations pour éviter les critiques, ç’aurait été autre chose. Mais Mme Kaplan démissionne, alors que les deux Cuomo sont encore en poste malgré qu’ils aient fait pire pour l’un, et bien pire pour l’autre.

    Alors, ce semble n’être qu’un autre cas où les progressistes doivent laver plus blanc que blanc sans jamais commettre un seul faux pas, là où les agresseurs de tous poils sont défendus et absous par une tranche de la société, peu importe la sévérité de leurs crimes.

    1. kyrahplatane dit :

      Qu’est-ce que Christ Cuomo a voir la dedans juste parce qu’il a discuté avec
      Andrew de son comportement fait de lui un harceleur qui devrait démissionné?

      C’est bien mal connaitre Christ Cuomo qui a une vrai intégrité de journaliste.

      1. Achalante dit :

        Il n’a pas fait *que* discuter. Il a fait parti d’une équipe pour aider son frère à gérer la réponse médiatique. Sans avertir ses patrons, alors qu’il est journaliste. Mme Kaplan a démissionné pour avoir donné son avis pour une seule lettre; Chris Cuomo est encore en poste malgré qu’il ait fait beaucoup plus que just donner son avis pour une lettre. Si vous ne voyez pas le rapprochement entre les deux…

  9. Pierre S. dit :

    ————-

    Chose sûr, Trump lui avait très bien vu que les deux Cuomo étaient des fourbes et des bully. Ces gens là se reconnaissent entre eux facilement. La seule différence p-e c’est que les deux Cuomo sont p-e un brin plus subtils et également un peu plus intelligents que Trump. Et probablement plus fondeurs et moins plautres que l’andouille de Mar a Lago qui ne profère ses menaces que caché derrière un écran ou protégé blindé par le statut unique que lui a proféré la Maison Blanche ces 4 dernieres années.

    1. kyrahplatane dit :

      @ Pierre S

      Comment ça les deux Cuomo?

      1. Jehan Lambert dit :

        Il y a Andrew Cuomo le gouverneur et Chris Cuomo son frère, journaliste à CNN.

  10. la dirigeante du mouvement pour supporter les victimes d’agression sexuel… qui conseil un agreesuer comment s’en sortir… elle se devait de demisionné!

    Avec se genre d’appuis, je comprend que Cuomo n’as pas démissionné et continue de nier en bloc.

    Pour ceux qui disent que Cuomo n’as pas encore eu de process, on ne peut donc pas l’accuser… oui et non.
    Non, on peut pas l’accuser de criminel et lui faire subir une peine.
    Oui, une décision politique peut etre prise en lien avec le rapport pour le tasser du pouvoir. Tout comme pour n’importe quel autre politicien qui peuvent perdre leur poste pour des raison non criminel… comme créer un environnement malsain au sein de l’organisation.

    1. Achalante dit :

      De ce que je lis, elle ne l’a pas conseillé sur « comment s’en sortir » (contrairement au frère); elle l’a avisé de ne pas publier une lettre attaquant sa victime. Ce qui, dans mon livre à moi, ressemble à : « elle a protégé la victime d’une attaque publique de son agresseur ». Et elle semble s’être montrés convaincante, puisque la lettre n’a pas été publiée. Mais comme elle a donné un « conseil », elle a le bout du doigt sale, alors on la renie. D’autre qui y sont jusqu’au genoux, et jusqu’au cou, et sont toujours en poste, et payés.

  11. Guy LB dit :

    Cuomo est un déviant sexuel.
    Il sait que ce qu’il fait ne se fait pas, il sait que ce qu’il fait est connu ou bien sera vite découvert et il sait (quelque part en lui) qu’il se fera pincer. Pourtant il ne peut s’empêcher ! C’est fort, « c’est formidable, c’est fort minable… » comme le chante Stromae.

    https://youtu.be/S_xH7noaqTA

  12. Mona dit :

    HS … et pendant ce temps  » un pas de plus vers l’autoritarisme ».

    Heather Cox Richardson 08/08/21

     » Dans la foulée du témoignage d’hier de l’ancien procureur général par intérim Jeffrey A. Rosen devant la commission judiciaire du Sénat, l’ancien président Trump a frappé Fox News Channel pour tenter de ramener la conversation à une attaque contre la gestion du coronavirus par le président Joe Biden. 
    « Pouvez-vous imaginer si j’étais président en ce moment et que nous avions cette attaque massive du coronavirus ? » il a demandé à l’hôte Dan Bongino. « Si c’était moi, ils diraient : ‘Quelle chose horrible, quel travail horrible.’ Et je n’entends jamais ça. Bien sûr, nous avons eu une telle attaque sous sa surveillance. La pandémie que Biden essaie de mettre fin a commencé pendant le mandat de Trump, lorsque plus de 400 000 personnes sont décédées.
    Mais il y a quelque chose de plus en jeu ici que la vanité de Trump. Cette tentative de réécrire l’histoire de la pandémie de coronavirus éclaire l’urgence du combat pour notre démocratie.
    La raison pour laquelle les émissions de la personnalité de Fox News Channel Tucker Carlson la semaine dernière en provenance de Hongrie ont été si choquantes, c’est que ses louanges à l’égard des politiques du Premier ministre Viktor Orbán, qui ont considérablement érodé la démocratie hongroise, ont mis au grand jour l’adhésion du Parti républicain à l’autoritarisme.
    Le propre basculement d’Orbán vers l’autoritarisme est intervenu après qu’il a attisé ses partisans avec des attaques contre les immigrés lors de la vague de migrants venant de la Serbie vers la Hongrie en 2015. Il a ordonné la construction d’un mur à la frontière hongro-serbe et envoyé la facture à Bruxelles, affirmant que l’Union européenne devrait payer pour les efforts de la Hongrie pour protéger l’Europe des migrants illégaux. Depuis lors, la migration vers et à travers la Hongrie a chuté alors que seulement 2 personnes par jour demandent l’asile. Le pays n’a pas un pourcentage particulièrement élevé d’immigrants – seulement environ 5% de la population est née ailleurs – mais Orbán continue d’attiser les feux anti-immigrés, convainquant ses partisans qu’ils sont constamment assiégés. Désormais dominés par le gouvernement d’Orbán, les médias vantent ses accusations.
    Trump a annoncé sa candidature à la présidentielle en 2015 avec une attaque contre les immigrés, bien sûr, et cette position anti-immigrés a traversé son administration. La semaine dernière, Carlson a exprimé son admiration pour l’attaque d’Orbán contre l’immigration, mais cette attaque contre l’immigration est bien plus centrale dans notre situation politique actuelle qu’il n’y paraît immédiatement. 
    Lorsque le président Joe Biden a pris ses fonctions, sa priorité absolue était de faire vacciner les Américains contre le coronavirus, qui dévastait le pays. Il a refusé de critiquer la façon dont les gouverneurs républicains avaient géré la crise avec l’idée que ce serait un problème autour duquel les Américains pourraient s’unir, et que cette unité pourrait alors nous aider à dépasser la polarisation qui nous a paralysés depuis si longtemps.
    En réponse, les experts républicains, en particulier ceux de Fox News Channel , ont sapé le soutien au vaccin. Des comptes de droite sur les réseaux sociaux ont averti les gens que le vaccin était dangereux et ont déclaré que Covid-19 était un canular, ou presque certainement survivable. Les partisans de Trump sont devenus l’une des populations qui hésitaient à se faire vacciner. Nous sommes maintenant confrontés à une nouvelle variante très contagieuse, la variante Delta, qui semble être encore plus dangereuse que le virus d’origine et qui infecte les enfants plus efficacement que l’original. Le nombre d’infections nationales est d’environ 100 000 par jour, soit à peu près le même taux que celui dont nous souffrons en février, avant que le vaccin ne soit largement disponible.
    Les États dirigés par les républicains ont été les plus durement touchés. La semaine dernière, la Floride et le Texas représentaient à eux seuls un nouveau cas sur trois, et maintenant la Floride est le centre de la pandémie. Vendredi, les Centers for Disease Control and Prevention ont signalé 23 903 nouveaux cas en Floride ce jour-là seulement. Les hôpitaux se remplissent car les Américains non vaccinés ont besoin de soins médicaux ; Austin, Texas, a activé une alerte d’urgence ce week-end alors que ses hôpitaux étaient débordés.
    Mais les législateurs républicains s’opposent aux exigences en matière de masques et de vaccins qui aideraient à arrêter la propagation. Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a interdit les masques et les vaccins dans tout l’État, tout comme le gouverneur de l’Arkansas, Asa Hutchinson (qui a depuis déclaré que la loi était une « erreur »). La Caroline du Sud et l’Arizona ont interdit les masques obligatoires dans les écoles. 
    Aujourd’hui, dans le dernier exemple, le sénateur Rand Paul (R-KY) a déclaré : « Il est temps pour nous de résister. Ils ne peuvent pas tous nous arrêter… Personne ne devrait suivre le CDC. Il a affirmé que le masquage et l’apprentissage à distance étaient physiquement et émotionnellement dommageables pour les enfants, et qu’il n’y avait aucune raison pour qu’ils ne retournent pas à l’école à temps plein, sans masques. Il a déclaré qu’il travaillerait pour financer toute école ou agence gouvernementale ou école qui ne reprendrait pas simplement ses opérations avant la pandémie.
    Au lieu d’essayer d’arrêter la propagation du virus, les républicains en accusent Biden. Ils prétendent que cela est déclenché par sa gestion de l’immigration à notre frontière sud et que les immigrants infectés sont responsables de la flambée de la maladie mortelle.
    Lorsque Biden a demandé aux gouverneurs républicains le 3 août d’aider ou de s’écarter, le gouverneur de Floride Ron DeSantis a répondu : « Joe Biden a le culot de me dire de m’écarter de COVID pendant qu’il laisse les migrants infectés par COVID se déverser frontière sud par centaines de milliers. Aucun élu ne fait plus pour permettre la transmission du COVID en Amérique que Joe Biden avec ses politiques d’ouverture des frontières », et a affirmé : « Il a importé plus de virus du monde entier en ayant une frontière sud grande ouverte. » 
    DeSantis n’est pas une valeur aberrante. Trump a poussé cette ligne, la personnalité de Fox News Channel , Sean Hannity, la martèle, et les publications de droite du Daily Wire à National Review à la page éditoriale du Wall Street Journal insistent toutes sur le fait que les immigrants sont à blâmer pour la propagation du virus. Rand Paul est allé jusqu’à affirmer que les responsables de l’administration envoient délibérément des enfants immigrants infectés à travers le pays pour propager la variante. Hier, la conseillère juridique de Trump, Jenna Ellis, a appelé à la destitution de Biden sur cette question.
    En effet, l’administration continue de rejeter ou d’expulser les frontaliers en vertu d’un arrêté de santé publique connu sous le nom de Titre 42. Il autorise l’entrée des mineurs non accompagnés et de certaines familles vulnérables. Les migrants qui traversent la frontière sont immédiatement tenus de porter des masques. Ils ne sont pas testés aux douanes et à la patrouille frontalière à moins qu’ils ne présentent des symptômes, mais tous sont testés s’ils entrent dans le système, et ceux qui sont positifs pour le coronavirus sont mis en quarantaine. Les personnes devant être expulsées sont mises en quarantaine avant d’être expulsées. Alors que les taux d’infection augmentent, en raison à la fois de la variante Delta et de la surpopulation à la patrouille frontalière, les immigrants sont testés positifs à un taux inférieur à celui des non-immigrants autour d’eux. 
    Et pourtant, les républicains utilisent la nouvelle variante mortelle du coronavirus pour attiser les incendies anti-immigrants. 
    C’est cynique, c’est mortel… et cela nous fait un pas de plus vers l’autoritarisme ».

    1. Haïku dit :

      @Mona
      Merci pour l’excellente analyse de Mme.Cox Richardson ! 👌
      Je cite un court extrait:
      « Rand Paul a déclaré : « Il est temps pour nous de résister. Ils ne peuvent pas tous nous arrêter… Personne ne devrait suivre le CDC. »
      ——-
      Oufff !!
      Bravo champion. 😱
      Plus épais que ça………………….

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