Le blogue de Richard Hétu

Dans une déclaration publiée dimanche soir après avoir ratifié abruptement le plan de soutien à l’économie de 900 milliards qu’il avait qualifié de «honte» cinq jours plus tôt, Donald Trump a donné à entendre que le Congrès s’entendrait rapidement sur ses demandes, dont l’augmentation du montant des chèques envoyés aux Américains de 600$ à 2 000$ et l’examen de la fraude électorale. Voyons comment le Washington Post analyse son revirement :

«Dans la déclaration publiée dimanche, M. Trump a tenté d’adopter un ton triomphant, en insistant sur le fait que le Congrès travaillerait encore pour atteindre certains de ses objectifs, mais les législateurs ont signalé qu’ils n’avaient pas l’intention d’agir.» Autrement dit, le président a tenté de faire passer sa capitulation pour une victoire, ce qui n’est pas sa première esbroufe. Mais à quoi rimait sa manoeuvre qui a pris de court son propre camp à l’issue de négociations qu’il avait largement ignorées? Pour répondre à cette question, un psy serait sans doute plus utile qu’un politologue ou un journaliste.

Chose certaine, le retard dans la ratification du plan de soutien signifie que 14 millions d’Américains seront privés de leurs prestations de chômage pendant au moins une semaine, le temps de remettre en marche deux programmes qui ont expiré samedi et qui fonctionnent différemment d’un État à l’autre. Bien sûr, il est heureux pour les individus et les entrepreneurs aux prises avec l’impact de la COVID-19 que Donald Trump n’ait pas prolongé davantage sa prise d’otages. Mais les Américains ne sont peut-être pas au bout de leur peine. D’où le message assez clair ce lundi du tabloïd préféré du président, qui lui demande ni plus ni moins d’arrêter d’agir comme un fou.

«Si vous insistez pour passer vos derniers jours au pouvoir en menaçant de tout brûler, c’est ainsi que l’on se souviendra de vous. Non pas comme un révolutionnaire, mais comme l’anarchiste qui tient l’allumette», écrit le quotidien conservateur dans un éditorial.