Le blogue de Richard Hétu

Je vous ai épargné les détails des âpres négociations sur un plan pour aider la population et les entreprises américaines à composer avec l’impact de la crise du coronavirus. Or, après plusieurs mois de pourparlers entre démocrates et républicains, la Chambre des représentants et le Sénat doivent tenir un vote ce lundi des votes sur un accord sur un ensemble budgétaire de 900 milliards de dollars, une somme colossale qui est néanmoins inférieure aux besoins de l’économie américaine selon les experts.

Le plan de relance prévoit des allocations chômage supplémentaires de 300 dollars par semaine, des chèques directs aux familles de 600 dollars, soit la moitié du montant octroyé en mars dernier, et des mesures pour la distribution et la logistique des vaccins contre le coronavirus. La partie la plus importante des aides – 325 milliards de dollars – sera consacrée aux entreprises. Le plan maintient par ailleurs le moratoire sur les évictions et étend l’aide alimentaire sur lequel plusieurs familles comptent.

Pour en arriver à cet accord, les démocrates ont dû abandonner leur demande d’aide aux États et municipalités qui devront couper des postes ou réduire des services pour compenser leurs pertes de revenus fiscaux. Contrairement au gouvernement fédéral, les gouvernements locaux ne peuvent être déficitaires. En échange, les républicains ont renoncé à exiger une immunité pour les entreprises susceptibles d’être poursuivies par des employés ayant été infectés par le coronavirus sur les lieux de leur travail.

Même si ce plan d’aide est insuffisant, Joe Biden aura du mal à convaincre le Congrès à en faire plus si les républicains demeurent majoritaires au Sénat après les élections sénatoriales de Géorgie, prévues le 5 janvier. Le New York Times résume bien les carences du plan actuel : «L’injection d’argent arrive cependant des mois trop tard pour des dizaines de milliers d’entreprises en faillite, et elle pourrait ne pas suffire à soutenir les travailleurs au chômage jusqu’à ce que le marché du travail se redresse. De plus, il pourrait s’agir de la dernière aide de Washington que l’économie reçoit avant longtemps.»

Rappelons que la Chambre des représentants avait adopté en mai dernier un plan d’aide à l’économie de 3 400 milliards de dollars, qui avait été réduit à 2 200 milliards de dollars en octobre. Les républicains n’ont jamais été intéressés à appuyer un plan de 1 000 milliards de dollars. La semaine dernière, lors d’un appel conférence avec ses troupes, Mitch McConnell a plaidé en faveur d’un accord en évoquant les problèmes qu’occasionnait l’impasse aux candidats républicains pour les élections sénatoriales de Géorgie.

(Photo Reuters)