Le blogue de Richard Hétu

Donald Trump continue d’observer le plus grand silence sur ce que Dick Durbin, numéro deux des démocrates au Sénat, a qualifié de «déclaration de guerre virtuelle» ce mercredi matin. Le sénateur d’Illinois faisait référence à la plus récente opération de piratage informatique attribuée à la Russie, qui a ciblé un nombre d’agences fédérales américaines beaucoup plus important que ce que les médias ont révélé dimanche. Outre les départements du Trésor et du Commerce, ont également été touchés les départements d’État et de la Sécurité intérieure, de même qu’une partie du Pentagone.

«Renversant», a tweeté le sénateur démocrate du Connecticut Richard Blumenthal mardi soir. «Le breffage classifié d’aujourd’hui sur la cyber-attaque de la Russie m’a laissé profondément inquiet, en fait carrément effrayé. Les Américains méritent de savoir ce qui se passe.»

Depuis dimanche, l’administration Trump s’est surtout efforcée de minimiser l’importance de cette cyberattaque. Mais celle-ci a d’autant plus alarmé le président de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, Adam Schiff, qu’elle met en cause un logiciel – Solarwinds – utilisé par plusieurs grandes sociétés et banques américaines. «Nous attendons et anticipons des breffages supplémentaires dans les jours et les semaines à venir, et nous continuerons à faire pression pour que les dernières informations soient partagées avec le Congrès et le public américain sur cette attaque importante», a-t-il déclaré dans un communiqué.

Dans des articles sur le sujet publiés au cours des dernières heures, le New York Times et le Washington Post ont tous les deux insisté sur le fait que le gouvernement américain avait dépensé des dizaines de milliards de dollars pour mettre en place un système destiné à prévenir les cyberattaques. De dire un membre démocrate de la commission du Renseignement du Sénat à propos de ce système, appelé «Einstein» : «Le département de la Sécurité intérieure a dépensé des milliards de dollars pour la cyberdéfense et tout ce qu’il a obtenu en retour est un citron avec un nom accrocheur. Malgré les avertissements des organismes de surveillance du gouvernement, cette administration n’a pas réussi à déployer rapidement la technologie nécessaire pour identifier le trafic suspect et attraper les pirates en utilisant de nouveaux outils et de nouveaux serveurs.»

Elle était peut-être trop occupée à traquer une fraude électorale inexistante ou minime.

(Photo Reuters)