Le blogue de Richard Hétu

Donald Trump a souvent attribué à son quotient intellectuel supérieur son admission à la prestigieuse école de commerce Wharton de l’Université de Pennsylvanie. Dans son livre à paraître mardi, Mary Trump, nièce du président, révèle que ce dernier a payé quelqu’un pour compléter à sa place le SAT, un test que doivent passer ceux qui veulent entrer dans une université américaine. Selon elle, la tricherie est «un mode de vie» pour son oncle.

Donald Trump a par ailleurs raconté que la décision de son frère aîné Fred Jr de devenir un pilote de ligne lui avait permis de succéder à son père à la tête de l’entreprise familiale. «Cela a bien marché pour moi», a déclaré le futur président en 2016. Dans Too Much and Never Enough: How My Family Created the World’s Most Dangerous Man, Mary Trump raconte comment son grand-père a détruit son père, Fred Jr, en utilisant notamment les termes suivants pour le rabaisser : «Donald vaut dix personnes comme toi.» Elle ajoute qu’aucun membre de la famille de son père ne l’a accompagné à l’hôpital le soir où il est mort d’alcoolisme à l’âge de 42 ans.

Ces anecdotes ont retenu l’attention du New York Times, qui a obtenu un exemplaire du livre de Mary Trump, dont la parution a été devancée de deux semaines. Le Washington Post, qui a également reçu le bouquin, précise que Donald Trump a été «détruit» par un père froid et autoritaire qui a court-circuité sa «capacité à développer et à expérimenter l’éventail entier des émotions humaines», écrit l’auteure de Too Much and Never Enough.

Selon Mary Trump, son oncle a réussi à échapper au mépris de Fred Trump parce que «sa personnalité servait les besoins de son père. C’est ce que les sociopathes font : ils exploitent les autres et les utilisent à leurs propres fins, impitoyablement et efficacement, sans tolérance pour la dissidence ou la résistance», écrit-elle.

Âgée de 55 ans et brouillée avec son oncle depuis des années, Mary Trump affirme par ailleurs que la soeur du président, Maryanne Trump Barry, juge fédérale à la retraite, était loin d’être convaincue du bien-fondé de sa candidature à la Maison-Blanche : «C’est un clown, cela ne marchera jamais», a-t-elle confié à sa nièce en juin 2015. Mary Trump confesse de son côté son étonnement en constatant que les chrétiens évangéliques constituent une partie cruciale de la base électorale de son oncle : «La seule fois où Donald est allé à l’église, c’est quand les caméras étaient là… Il n’a aucun principe. Aucun.»

Psychologue de formation, Mary Trump affirme que son oncle possède les neuf critères de la personnalité narcissique. Mais ses troubles psychologiques sont plus profonds encore, selon elle. «Le fait est que les pathologies de Donald sont tellement complexes et ses comportements si souvent inexplicables qu’un diagnostique complet et précis nécessiterait une game complète de tests psychologiques et neurophysiologiques auxquels il n’accepterait jamais de se soumettre», écrit-elle.

Et d’ajouter : «Donald a été protégé pendant la majeure partie de sa vie d’adulte, il n’y a donc aucune façon de savoir comment il fonctionnerait, ou même survivrait, s’il était laissé à lui-même dans le monde réel.»