Le blogue de Richard Hétu

Fort Bragg. Fort Benning. Fort Hood. Qu’ont en commun ces bases militaires américaines situées en Caroline du Nord, en Georgie et au Texas? Elles ont été nommées en hommage à des généraux qui ont combattu pendant la guerre de Sécession pour perpétuer l’esclavage et la suprématie blanche. Et elles font partie d’une dizaine de bases que le secrétaire de l’Armée et le secrétaire à la Défense s’étaient dits ouverts à rebaptiser pour qu’elles ne soient plus associées à l’armée des États confédérés.

Or, Donald Trump a fait savoir ce mercredi qu’il s’opposait à cette idée qui mijotait avant même la mort de George Floyd mais qui prend une importance accrue dans le contexte actuel. Voici ce qu’il a tweeté sur le sujet :

…history of Winning, Victory, and Freedom. The United States of America trained and deployed our HEROES on these Hallowed Grounds, and won two World Wars. Therefore, my Administration will not even consider the renaming of these Magnificent and Fabled Military Installations…

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) June 10, 2020

Ces tweets interviennent au lendemain de la confirmation unanime par le Sénat de la nomination du général Charles Brown à titre de chef d’état-major de l’Armée de l’air. Quatre jours avant cette confirmation, le général Brown, premier Noir à diriger une des branches des Forces armées américaines, avait diffusé cette vidéo où il parle avec une grande émotion et une colère à peine contenue de la mort de George Floyd et du racisme dont les Noirs, y compris lui-même, sont victimes aux États-Unis :

Je me demande ce que le général Brown pense de l’honneur conféré par l’armée américaine à ces généraux qui ont trahi leur pays pour créer une «Slavocratie sudiste», expression utilisée à l’époque par le général Henry Benning.

(Photo AP)