Le blogue de Richard Hétu

Le représentant républicain d’Iowa Steve King n’avait jamais perdu une élection. Même après avoir rencontré un Autrichien lié à un parti néo-nazi peu après une fusillade dans une synagogue de Pittsburgh en 2018. Même après avoir dit que les Américains ne parviendraient jamais à «restorer [leur] civilisation avec les bébés des autres», une des déclarations qui lui a contribué à justifier le titre de «maître du racisme au Congrès» américain. Or, le politicien de 71 ans, qui sollicitait un neuvième mandat, a été battu mardi lors d’une primaire républicaine. Comment expliquer sa défaite?

Farouche adversaire de l’immigration clandestine – Donald Trump lui a piqué son idée d’ériger un mur tout au long de la frontière sud -, King a probablement sonné le glas de sa carrière politique au début de 2019. Lors d’une entrevue au New York Times, il s’était demandé tout haut en quoi les termes «nationaliste blanc» et «suprémaciste blanc» devaient être considérés comme étant négatifs. Le tollé soulevé par son questionnement a fait de lui un pariah chez les républicains de la Chambre des représentants, qui lui ont retiré le droit de siéger au sein des commissions sur l’agriculture et les affaires judiciaires.

King a longtemps eu des défenseurs dans sa circonscription, dont les opinions ne sont pas très éloignées des siennes. «Qu’est-ce qu’un raciste aujourd’hui? Dans la logique libérale, c’est juste quelqu’un qui n’est pas d’accord avec vous», a déclaré un électeur de la 4e circonscription d’Iowa en août dernier à un journaliste du magazine The Atlantic.

Randy Feenstra, un homme d’affaires conservateur, a remporté la primaire républicaine avec 45,7% des voix contre 36% pour King, dont la défaite est une excellente nouvelle. Feenstra affrontera en novembre l’ex-joueur de baseball professionnel J.D. Scholten, qui a failli battre King en 2018.

Autre excellente nouvelle : l’élection d’Ella Jones à la mairie de Ferguson. La conseillère municipale deviendra la première femme et la première personne issue de la communauté afro-américaine à diriger cette ville où des manifestations parfois violentes ont fait rage en 2014 dans la foulée de la mort de Michael Brown, jeune Noir tué par un policier blanc alors qu’il n’était pas armé.

Elle est également pasteure d’une église épiscopale à Fergurson. Son succès électoral et son origine raciale ne garantissent pas son efficacité en tant que maire. Mais, dans le contexte actuel, il est difficile de ne pas y voir un signe positif.

(Photos AP)