Le blogue de Richard Hétu

Combien de républicains rejoindront-ils les démocrates lorsque la Chambre des représentants tiendra un vote sur les articles de mise en accusation de Donald Trump, étape qui semble désormais inévitable? Jeudi, l’un des élus les plus susceptibles à tourner le dos à son parti a donné l’indication qu’il n’avait aucune intention de jouer les dissidents. Il s’agit de Will Hurd, représentant du Texas, qui siège au sein de la commission du Renseignement de la Chambre qui a tenu des auditions publiques dans le cadre de l’enquête en vue de destituer le président.

Hurd n’est pas seulement le seul Afro-Américain du groupe républicain à la Chambre. Cet ancien agent de la CIA est également reconnu pour son indépendance, qualité qu’il a prouvée en critiquant l’occupant de la Maison-Blanche à quelques reprises. Il a par ailleurs choisi de ne pas solliciter un nouveau mandat dans sa circonscription, où sa réélection était loin d’être assurée. Tout ça faisait en sorte qu’il était considéré comme une voix particulièrement importante dans l’enquête sur l’affaire russe.

À la fin des auditions publiques devant la commission du Renseignement, Hurd a reconnu que les témoignages avaient démontré que l’administration avait «compromis notre sécurité nationale et amoindri l’Ukraine». Mais cela n’est pas suffisant selon lui pour justifier la mise en accusation du président.

«Une infraction justifiant l’impeachment devrait être convaincante, abondamment claire et sans ambiguïté. Et ce n’est pas quelque chose que l’on fait de façon précipitée ou légère. Je n’ai pas entendu les éléments prouvant que le président se soit livré à du chantage ou à de l’extorsion», a-t-il déclaré.

Will Hurd ménage-t-il son avenir politique en faisant preuve d’aveuglement volontaire ou exprime-t-il une conviction sincère? Peu importe, si lui refuse de reconnaître ce que certains conservateurs admettent d’emblée, il faut envisager la possibilité suivante : lorsque viendra le temps de compter les voix en faveur de la mise en accusation de Donald John Trump, le nombre zéro pourrait se trouver dans la ligne réservée aux républicains.

Pour comprendre l’énorme pression exercée par le président et ses alliés auprès des dissidents républicains potentiels à la Chambre, je vous invite à lire l’excellent (et glaçant) article du journaliste de Politico Tim Alberta.

Je vous laisse sur un bref extrait de l’article que signe aujourd’hui Peggy Noonan, ex-rédactrice des discours de Ronald Reagan et George Bush père, dans le Wall Street Journal :

Peggy Noonan everybody https://t.co/twQgfkQW8M pic.twitter.com/uBWrP0Xgn1

— Michelle Goldberg (@michelleinbklyn) November 22, 2019

Reste donc à voir si le titre de ce billet s’appliquera non seulement aux républicains de la commission du Renseignement de la Chambre (et peut-être de la Chambre au complet) mais également aux sénateurs républicains qui seront vraisemblablement appelés à juger Donald Trump.

(Photo Getty Images)