Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

Après avoir flirté avec l’idée de briguer la présidence, l’ancien pdg de Starbucks a annoncé officiellement ce matin qu’il y renonçait. Il a entretenu l’espoir de se faire élire à la Maison-Blanche à titre de candidat, objectif qui avait suscité de l’inquiétude ou de la colère chez les démocrates. Ceux-ci ne voyaient rien de plus dans cette tierce campagne qu’un exercice narcissique susceptible d’enlever des voix au candidat présidentiel de leur parti et de contribuer à la réélection de Donald Trump.

Schultz a lui-même évoqué cette possibilité dans une lettre de quatre pages adressée à ses «supporteurs» (je mets le mot entre guillemets parce que je ne suis pas sûr qu’une telle chose existe). Il a rappelé qu’il aurait envisagé de se retirer de la course l’an prochain si un candidat modéré comme Joe Biden avait remporté la course à l’investiture du Parti démocrate. Or, il aurait alors été trop tard pour retirer son nom des bulletins de vote de certains États.

«C’est un risque que je ne voulais pas prendre», a-t-il écrit en laissant entendre que des électeurs auraient voté pour lui malgré son désistement.

Cette déclaration est aussi douteuse que la prémisse qui sous-tendait le rêve que caressait Schultz. Selon le natif de Brooklyn, le nombre d’électeurs modérés qui sont dégoûtés par les deux grands partis est aujourd’hui suffisant pour permettre à un candidat indépendant de se faire élire à la Maison-Blanche.

Schultz continue de croire que le système bipartite américain est dysfonctionnel, opinion largement répandue aux États-Unis. Mais ce n’est pas un milliardaire sans aucun charisme ou dépourvu d’idées originales qui convaincra les électeurs modérés de tourner le dos aux partis traditionnels. Surtout pas à l’ère Trump.

(Photo AP)


21 réflexions sur “Howard Schultz renonce à la présidence

  1. V-12 dit :

    Howard qui?

    1. karma278 dit :

      « Howard qui? »

      Schulz, le gars qui écrit la bande dessinée Peanuts!
      Un ‘ti comique ce Schulz.

  2. Martin coté dit :

    Nous avons deja un milliardaire narcissique a la maison blanche…un ca suffit…

  3. Henriette Latour dit :

    Au moins, il ne squattait aucun parti pour donner la présidence à trump!

  4. Toile dit :

    La candidature d’un indépendant, milliardaire, soulève toujours un gros doute chez moi. Or le mec dit qu’il aurait retirer sa candidature si Joe Biden avait remporté la candidature démocrate. En fait il parle lui même de soutenir un modéré faque lequel est démocrate faque rien hors sentier battu et en sus il aurait vraiment pu soutirer les votes nécessaires. Pas trop stratégique la patente. Quand c’est pour reproduire un copier coller, l’affaire est close dans mon esprit. Quand c’est pour reproduire un copier coller, l’affaire est close dans mon esprit.

  5. jcvirgil dit :

    Mais ce n’est pas un milliardaire sans aucun charisme ou dépourvu d’idées originales qui convaincra les électeurs modérés de tourner le dos aux partis traditionnels. Surtout pas à l’ère Trump.
    ******************
    C’est encore drôle , Dans l’imaginaire de beaucoup d’Américains , le milliardaire c’est un peu comme le chevalier au Moyen-Age, un homme qui a réussi peu importe les squelettes qui traînent dans son placard.

    1. Haïku dit :

      jcvirgil
      Bonne analogie.

  6. fallaitquejteuldise dit :

    Trump a ouvert la porte à n’importe quel hurluberlu, qui a de l’argent, d’espérer devenir président. Il a crée un effet dominos dans plusieurs pays. Qui a dit que l’on ne pouvait pas acheter le pouvoir démocratique?

    1. gl000001 dit :

      Le milliardaire Ross Perot s’est essayé dans les années 90. Il a eu 7-8% des votes si je me souviens bien.

  7. fallaitquejteuldise dit :

    Avec tout cet argent investi dans les campagnes politiques américaines, pour vendre la plupart du temps des idéaux qui ne pourront être réalisés, on est loin de l’élection passée de la défunte mairesse Boucher de Québec qui avait comme pactole, 1000$ en poche, pour financer sa première campagne électorale…

  8. noirod dit :

    L’héritage laissé par le gros épais va en décourager plusieurs. Non seulement un pays en chute libre qu’il faudra rebâtir pendant une bonne décennie mais aussi l’émergence ou le retour des suprémacistes blancs pendant que tout le paysage politique demandera un grand grand nettoyage générationnel et idéologique. Ca va demander du courage au candidat choisi et surtout d’avoir lavé plus blanc que blanc. Pas certain qu’ un milliardaire comme Schultz ait fait son argent sans soudoyer ou exploiter indument par-ci par-la…Un exemple ici qui illustre quand meme bien que c’ est pas tout d’ avoir le cash, faut avoir des appuis solides aux U.S.A. genre la NRA ou le p’tit zesus…

  9. Lecteur-curieux dit :

    100% d’accord avec la conclusion. Son diagnostic n’est pas faux mais il n’apportait aucune valeur ajoutée, aucune originalité. Il appuie Biden en plus car il le voit comme le modéré plutôt que le grand oncle sympa. Hey avec Biden c’est chez Dunkin qu’on risque d’aller aux USA, au Canada cela sonne comme Tim Horton’s.

    Pour ce qui est de Starbucks, à tort ou à raison, je n’ai jamais été fan et n’ai jamais rien acheté dans leurs cafés très nombreux à Montréal et aussi en banlieue.

    Les Américains voient sûrement les choses autrement. Ils le respectent et sa réussite mais n’auraient pas voté pour lui.

    On voudrait pareil recentrer le débat. Ce n’est pas le moment pour cela. Et Biden? Il pourrait être  » l’élu « , on verra.

    Il a vraiment une image désuète mais de gentil. Et on adapte avec des exemples québécois. Cool les enfants, deux hot dogs pour 99 cennes chez Valentine c’est Oncle Joe qui paye ou aller jouer au mini-golf.

    Il a au moins un certain charisme. M. Schultz, Starbucks est plus connue que lui comme marque. Son narcissisme est peut-être là mais avec peu de rayonnement pour lui-même comparé à Donald Trump. Trump très controversé et aussi détesté mais connu de tous même si superficiellement depuis des lunes et des lunes.

  10. Lecteur-curieux dit :

    La modération ce n’est pas quelque chose de vendeur même si le groupe le plus nombreux pourrait être formé d’individus se disant modérés mais pas un exactement comme l’autre.

    Alors j’aime mieux le mot équilibre à trouver. Il faut de la sagesse mais avec au moins un grain de folie.

    Trump semble être une réaction exagérée à cela mais en revenant à un monde très conservateur et une vision unitaire plutôt que pluraliste ou radicale.

    Brimer la différence et dire lutter contre la rectitude politique. Ce n’est vraiment pas ma vision qui est plus de mettre de l’avant la différence, les particularités et de les célébrer. Et les clichés alors ? Cela peut aller dans les préjugés en attribuant à tous les individus d’un groupe donné, les mêmes caractéristiques et en prenant des décisions basées là-dessus. Les femmes sont différentes des hommes mais les différences entre chaque personne sont encore plus grandes.

  11. Cubbies dit :

    Sage décision. M. Schultz, svp laissez la place aux candidats qui peuvent apporter de vraies idées. En mots plus directs, ‘Tasse-toi mon oncle’.

  12. ça devient lassant cette « excuse » qu’un tiers parti aide le parti au pouvoir….
    excuse de perdant….

    Si ton programme est bon, solide et novateur, tu as beau avoir 12 opposants, tu vas gagner….

    Trop facile de se plaindre en pointant les autres…..

    Les Démocrates ont eu 4 ans pour se préparer pour 2020 et ils semblent, encore, totalement éparpillés, sans plan et sans vision..

    le bilan de trump tient sur une demi page à peine…. logiquement ce type devrait se faire massacrer lors des prochaines élections et sortir de la Maison Blanche couvert de plumes et de goudron tant il fut lamentable à tous les aspects……
    et pourtant, il est encore « populaire »…..

    Il est temps que les Démocrates cessent la presse intellectuelle et orchestrent une réplique nationale médiatique surs toutes les tribunes….
    ainsi ils cesseront d’avoir peur d’avoir peur ….

  13. onbo dit :

    La candidature de Trump et les hauts et les bas de sa propre marque l’ont convaincu de sauter en politique. Tout comme les hauts et les bas de la marque de Trump une fois élu ont convaincu le conservateur en Schultz qu’on est rien sans machine électorale.

    Schultz vient de ranger docilement sa trottinette. Les attaques aux progressistes ont fait voir le vrai visage de ce bel aventurier du chiffre. Son insistance à signaler Joe Biden comme la raison de son désistement semble des plus incohérente, mais peut n’être pas du tout futile à ses yeux.

    Si Fox s’écarte de Trump, pour le moment, c’est pour aider à élire les Républicains en déroute à cause de leur proximité de Trump. Si Schultz fait mine de se coller à Biden, danger, c’est peut-être pour mieux le lâcher pour Trump à point nommé. Comme disent nos cousins, « je le kiffe pas suilà »! Comme dirait Brel, son visage porte trop de masques pour que l’homme soit heureux.

    Dans une course cycliste, il y a parfois ‘a good guy’ qui mouline derrière vous en se reposant, qui prend ensuite la commande du duo en trainant un peu la cadence, puis qui soudain s’écarte de vous et rejoint celui avec qui il a fait le deal pour lui faire remporter la course, vous faisant prendre à vous une tasse de café…

  14. citoyen dit :

    dans le fond ce n’est pas un candidat ou un parti qui va faire la différence, mais bien de reconstruire la politique au grand complet avec une démocratie dictature, information utile, député actif socialement, loi anticopinage, loi anticorruption, égalité homme femme, redistribuer le 1% vers le 99%, éviter le contrôle des ressources.

  15. cioyen dit :

    dans le fond ce n’est pas un candidat ou un parti qui va faire la différence, mais bien de reconstruire la politique au grand complet en taxant le superficiel pour détaxer l’essentiel, tasser les mauvais herbes pour faire de la place au bon gazon, sortir le gouvernement des libertés individuelles, sortir la paperasse de l’entrepreneuriat, coupe l’aide aux multinationales pour redonner au local, réinventer le système scolaire pour vaincre le décrochage scolaire, couper un palier gouvernemental, savoir ce les politiciens peuvent faire et sortir ceux qui ne sont pas capables de rien faire.

  16. Benton Fraser dit :

    À défaut d’avoir son nom sur un bulletin de vote, il pourra toujours l’avoir sur un verre de café….

    1. Haïku dit :

      Benton Fraser
      👌 !

  17. Alexander dit :

    Une bonne affaire que le nombre de prétendants démocrates diminue car il y a ben trop de monde à un an des élections.

    Si Schultz a des idées ou de l’argent à investir, la porte est grand ouverte chez les démocrates.

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