Le blogue de Richard Hétu

Barack Obama est peut-être devenu président grâce à la question qui coiffe ce billet. Reste à voir si elle nuira au candidat démocrate à la présidence en 2020. Un rappel : lors d’un débat tenu à Philadelphie le 30 octobre 2007 entre les candidats démocrates à la Maison-Blanche, Hillary Clinton avait été accusée par un de ses rivaux, Chris Dodd, de se comporter en girouette sur le sujet. L’échange Clinton-Dodd allait marquer un tournant dans la campagne dont Obama devait profiter.

CLINTON : Je veux juste ajouter : je n’ai pas dit que cela devrait être fait, mais je reconnais certainement pourquoi le gouverneur Spitzer (de New York) tente de le faire. Et nous avons échoué.

DODD : Attendez une minute. Non, non, non. Vous avez dit « oui », vous pensiez que c’était une bonne idée de le faire.

CLINTON : Non, je n’ai pas dit ça, Chris. Mais la question est qu’allons nous faire de tous ces immigrants illégaux qui conduisent?»

Le gouverneur actuel de New York, Andrew Cuomo, a répondu à la question hier soir en promulguant un projet de loin destiné à permettre aux immigrés clandestins de se procurer un permis de conduire de l’État, ce que ces derniers pouvaient faire avant 2001 (les attentats du 11-Septembre ont mis fin à ce droit). Après avoir été approuvé par l’Assemblée de New York, le texte a été adopté par le Sénat de justesse (33 voix pour, 29 contre).

New York rejoint ainsi 12 autres États et le District de Columbia où les clandestins peuvent se procurer des permis de conduire. La décision de ses élus démontrent l’influence grandissante des progressistes dans la capitale de l’État, où le Sénat est passé sous le contrôle des démocrates à la faveur des élections de 2018.

Mais la question des permis de conduire pour les clandestins divise la population et sera utilisée par les républicains de l’État pour tenter de reprendre des sièges perdues non seulement au Sénat de New York mais également à la Chambre des représentants à Washington. Elle devrait également être exploitée par le New-Yorkais qui occupe de la Maison-Blanche et dont le lancement officiel de la campagne de réélection a lieu aujourd’hui.

À New York, les républicains ont condamné une décision qui récompense selon eux les clandestins qui ont enfreint la loi en arrivant aux États-Unis «illégalement». Les promoteurs de la mesure ont fait valoir qu’elle représentait des avantages sur le plan de la sécurité routière (en réduisant notamment les délits de fuite) et sur le plan de l’économie (en réduisant notamment le coût des assurances), entre autres.

L’État de New York compte 940 000 clandestins sur son territoire. Seuls la Californie et le Texas en ont plus.

(Photo AP)