Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

Bon, d’accord, l’Everest ne s’élève pas dans l’un des 57 États et territoires des États-Unis. Mais il reste que la photo qui coiffe ce billet a été prise mercredi, journée qui a vu deux grimpeurs perdre la vie au sommet de la plus haute montage au monde, dont un Américain, Donald Cash, 54 ans. Et la photo a été publiée aujourd’hui dans un quotidien américain – le New York Times pour ne pas le nommer -, qui explique dans cet article les raisons de cet embouteillage au sommet de l’Everest et les dangers qu’il représente pour la sécurité des grimpeurs.

Ce n’est évidemment pas tous les jours que la météo se prête à l’ascension de la dernière étape menant au sommet de l’Everest. Les grimpeurs veulent profiter des journées sans nuages pour avoir la meilleure vue sur les Himalayas une fois rendus sur le toit du monde.

Mais quand tous les groupes s’y rendent en même temps, cela multiplie le temps où les grimpeurs sont exposés au froid intense et au manque d’oxygène, entre autres dangers qui auraient joué dans les deux morts de mercredi.

Le Times, faut-il ajouter, rapporte que trois autres grimpeurs sont morts hier au même endroit.

La nouvelle est triste et confondante à la fois. Pourquoi risquer sa vie pour arriver à un endroit aussi achalandé qu’un centre commercial un samedi?

(Project Possible/Agence France-Presse — Getty Images)

64 réflexions sur “Embouteillages mortels au sommet de l’Everest

  1. monsieur8 dit :

    « Pourquoi risquer sa vie pour arriver à un endroit aussi achalandé qu’un centre commercial un samedi? »

    Parce que c’est l’Everest M. Hétu !!! Parce que c’est le sommet du monde !!!
    Je peux témoigner que l’appel de la montagne… ça ne se contrôle pas. J’ai vu l’Everest de très près, et j’en frémis encore.

    À un journaliste qui lui demandait pourquoi il voulait aller sur le sommet de l’Everest, Georges Mallory avait répondu (en 1923) : « Because it’s there ».
    Ne cherchez pas plus loin.

    1. Madalton dit :

      Je suis allé au camp de base en 2010 et c’est vrai que c’est attirant.

      Cependant, depuis que le Népal ne contrôle plus le nombre de permis, les compagnies chargent le gros prix et il y a trop de grimpeurs qui veulent profiter des quelques fenêtres de beau temps pour aller au sommet en même temps. Les compagnies veulent satisfaire leur clients et ne veulent pas annuler l’ascension quand ils sont au camp de base depuis 5-6 semaines. Ils vont tout faire, quitte à vous trainer, pour atteindre le sommet. Il est impensable d’attendre en ligne 2-3 heures dans la zone de la mort avec une météo qui peut changer à tout moment. Il faut être discipliné pour garder de l’énergie pour redescendre.

      On risque de revivre la même catastrophe qu’en 1996.

  2. monteregien dit :

    Snobisme?

    1. Denis Bergeron dit :

      Snobisme extrême semble effectivement un sport dangereux.

      La plus grosse montagne, la plus grosse vague, la courbe la plus vite, le desert le plus chaud, le pôle le plus froid…. compensation quand tu nous tiens.

      Alfred Adler et le sentiment d’infériorité

    2. Réal Tremblay dit :

      Je dirais  » l’effet mouton « 

  3. Cagibi maussade dit :

    Pourquoi risquer sa vie, sa fortune, pour accéder à la présidence? Transformer un sommet en gouffre? Danger, volcanisme imminent à surveiller!

  4. Layla3553 dit :

    « La nouvelle est triste et confondante à la fois. Pourquoi risquer sa vie pour arriver à un endroit aussi achalandé qu’un centre commercial un samedi? »

    Jamais je ne me serais imaginée voir une telle photo. Comment ils peuvent savourer la beauté du paysage?

    Faire une si grande ascension, une fois au sommet…

    Je voudrais être presque seule, je voudrais le silence autour de moi, je voudrais m’assoir par terre et faire le vide. Je ne comprends pas…rendue là…le but c’est juste de cocher sur ton parcours de vie, j’ai été au sommet de l’Everest.

    Comme vous dites…pourquoi?

  5. Achalante dit :

    Je ne pourrais pas répondre à cette question. Tout ce que je peux dire, c’est que ça ne peux plus être pour se faire un nom, il faut donc croire que pour certaines personnes, c’est justement le danger qui les attire. « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » et tout et tout. Mais si quelqu’un voulait vraiment encore marquer l’histoire de l’Everest, il ne nettoierait de toutes les bouteilles en plastique et autres signes de la commercialisation de cette montagne. Tâche herculéenne, il va dans dire.

    1. jcvirgil dit :

      En effet. Il y a plein de vidanges sur le toit du monde et des continents de plastique dans l’océans . Il serait peut-être temps de faire le ménage et surtout d’arrêter d’en rajouter.

      1. papitibi dit :

        Commençons par composter le plastique! – j’imagine qu’il va en être question au sommet vert-pâle d’un Parti Polilique du Québec que je préfère ne pas identifier mais dont le chef a de l’électricité à vendre à NYC, à n’importe quel prix pourvu que ce soit plus que zéro.

  6. P-o Tremblay dit :

    Je me rappelle quand j’étais plus jeune on avait eu un conférencier et à l’époque ils étaient encore peu à avoir monté l’everest. C’était spectaculaire, c’était quelque chose de presque incroyable… aujourd’hui… Ça n’a plus ce côté sensationnel de dépassement de soi. Du moins pour le commun des mortel, c’est presque rendu mainstream tourisme. Tu a vus le machu pichu, les îles grecs, le sommet de l’everest…

  7. treblig dit :

    Je suis de nature un peu douillet. J’aime le confort dans la chaleur de mon foyer. J’aime la quiétude d’une ville civilisée comme Montréal ou la criminalité est basse et les services disponibles sans trop d’effort. J’évite autant que possible les problèmes.

    Alors l’alpinisme, très peu pour moi.

    1. papitibi dit :

      Si je comprends bien, le Belvédère du Mont-Royal vous suffit! 😉
      Je pourrais toujours vous proposer de gravir le Mont Kékéko, à Rouyn-Noranda. On dit que l’ascension est possible en fauteuil roulant! Et entre le 15 juin et le 15 août, la température descend rarement sous les 10 degrés en après-midi!

      Je vous niaise; rien qu’à voir la photo qui coiffe ce billet, j’ai frette pis j’ai le vertige! Cela dit, je me suis rendu au niveau des neiges éternelles du Mt Rainier (au S-O de Seattle) il y a une quinzaine d’années, et pour mes vieilles jambes (qui ont encore vieilli depuis!), c’était ÇA, ma limite. Aujourd’hui, ce serait plus le Mont Kékéko…

      1. Haïku dit :

        En fauteuil roulant vous dites? Je serais partant. 😉

  8. Martin Cote dit :

    Atteindre le toit du monde était un exploit gigantesque auparavant…maintenant…même si cela demeure encore un exploit..ceci n’a plus l’aurea d’antan……seulement qu’à voir les gens sur cette photo….

  9. RICK42 dit :

    À voir la photo, on dirait des clients qui font la queue pour entrer dans un magasin Sail un jour de Black friday! Cette montagne « sacrée » devrait être interdite aux touristes qui la polluent.

    1. Henriette Latour dit :

      RICK42

      👏👏

  10. Claude Dallaire dit :

    Non monsieur Hétu, ce n’est pas une nouvelle « made in USA » mais elle est tout de même universelle. Elle provient d’un pays sublimé plus près de nous tous… Absurdistan.

  11. Claude Dallaire dit :

    Ce n’est plus le Hillary Step, plutôt le Hillary Stop.

  12. monsieur8 dit :

    En vieillissant, on s’acclimate plus facilement à l’altitude. Les problèmes respiratoires sont moins fréquents, et moins sévères.

    Donc… si vous vous sentez trop vieux pour le sexe, essayez la montagne ! Plaisirs et sensations garantis !

  13. jcvirgil dit :

    Mourir en faisant ce qu’on aime , est-ce pire qu’après des années dans un CHSLD à se faire laver à la débarbouillette et à manger le régime Barrette ? Je ne crois pas .

    1. LeChamp dit :

      Absolument et totalement d accord on devrait vivre mieux que de vivre vieux quoique certain chanceux réussisse les deux !!!!

  14. ProMap dit :

    Je suis atteint de « vertiginite » aigue. Je ne peux donc commenter l’extase de vaincre l’Everest, mais lorsque je regarde la photo, vaincre me semble perdre tout son sens. Cet été, je voyagerai en Europe. Dans l’avion vers Charles-de-Gaulle, pourrais-je dire que j’ai vaincu la couche atmosphérique?

    Ceci dit sans vouloir enlever les efforts exigés pour l’escalade de l’Everest en 2019.

  15. Je pense qu’on ne peut pas comprendre l’appel de la montagne si on n’a pas ce tempérament d’aventurier.

    Je connais des gens qui ont atteint le sommet de l’Everest et ils l’ont fait pour eux-mêmes, pas pour la galerie. Et ils en comprennent les risques et les dangers. Ils respectent la Montagne.

    Mais l’adrénaline est plus forte que tout. Une drogue dure.

    C’est juste que comme les grands sites de ce monde, c’est rendu tellement commercial et accessible qu’il faut en restreindre l’accès, question préservation ou sécurité.

    Mère Nature est la plus forte, on l’oublie souvent.

  16. leonard1625 dit :

    Hallucinant, une file d’attente sur l’Everest! Moi qui déteste les lignes d’attente. Peut-on en imaginer une plus désagréable?

    1. jcvirgil dit :

      Un sage vous dirait *Ce n’est pas le sommet qui est important mais le chemin pour y parvenir.* Tout l’entrainement , la force de caractère , l’investissement en temps et en argent que ça prend pour s’attaquer à l’Éverest, font que ça demeure un exploit remarquable même s’il y a foule au sommet…

      D’ailleurs une des choses les plus difficiles pour les alpinistes qui s’y attaquent est de renoncer de se rendre au sommet quand les conditions sont trop dangereuses ,.Cet article l’explique fort bien :*

      Sur la route du sommet de l’Everest, des cadavres d’anciens alpinistes servent de repères pour les autres alpinistes. Retour sur l’histoire d’une ascension mortelle !*

      https://www.demotivateur.fr/article/l-incroyable-histoire-des-cadavres-repandus-sur-le-chemin-vers-le-sommet-de-l-everest-va-vous-glacer-le-sang–5496

    2. ProMap dit :

      leonard1625 – Vous en faites pas. Bientôt, il se vendra des Free Pass qui permettront d’atteindre le sommet en coupant la file d’attente.

  17. cotenord07 dit :

    Incroyable !

    Cette file d’attente fait penser aux foules qui attendent devant les chaînes de magasin de consommation avant l’ouverture un Black Friday.

    Il faudrait bien qu’un jour des scientifiques publient un article sur les coûts environnementaux de ce «tourisme d’élite» à haut volume, y compris en ce qui concerne les quantités énormes d’immondices et autres détritus de toutes sortes qui envahissent des milieux qui étaient autrefois entièrement naturels, et en ce qui concerne le grand volume de gaz à effets de serre (GES) qui sont générés par les avions long-courrier qui transportent ces aventuriers bourgeois-bohèmes et leur lourd et volumineux équipement…

    1. monsieur8 dit :

      « Il faudrait bien qu’un jour des scientifiques publient un article sur les coûts environnementaux de ce «tourisme d’élite» […] les avions long-courrier qui transportent ces aventuriers bourgeois-bohèmes ».

      LOL ! Vous êtes constant vous ! Me semble avoir déjà lu ça quelque part…

      Mais vous avez raison, ce n’est pas jojo en effet. Je crois que nous sommes probablement les derniers à pouvoir en profiter. Même si je suis un amoureux fou des montagnes, je suis fortement en faveur de l’imposition de restrictions pour limiter le nombre de visiteurs, et, par conséquent, les dégâts environnementaux. Le camp de base de l’Everest, ou le chemin qui mène au sommet du Kilimandjaro, sont devenus des poubelles à ciel ouvert. C’est triste.

      1. cotenord07 dit :

        @ monsieur8 (24/05/2019 à 11:11) :

        Je me souviens de cet intéressant échange à ce sujet, il y a quelques années, qui m’avait donné l’occasion de déterminer comment estimer les émissions de GES des avions à l’aide d’outils de calcul disponibles en ligne, et de produire quelques estimations correspondant aux vols vers des endroits que vous visitiez afin de vous adonner au trekking…

        Ah! ce que je me suis alors amusé !!!

        Pour que la participation à un blogue soit dynamique et ne soit pas qu’une constante répétition des mêmes affirmations (qui pour certains internautes ne sont souvent que des complaintes…), il faut pour moi qu’il y ait cet élément de recherche ou d’approfondissement des connaissances, qui nous permet de nous instruire un peu plus.

        Je me souviens aussi que vous aviez exprimé un « Au revoir » dans un billet de blogue en annonçant que vous partiez faire du trekking au mont Elbrouz dans le Caucase, et que vous seriez absent du blogue pendant un certain temps. Puis vous voyant commenter à nouveau quelque temps plus tard, je vous ai demandé un peu sceptique si vous étiez vraiment parti…

        Si je me souviens bien, après l’expédition, vous aviez conclu que les environs du mont Elbrouz n’étaient pas très propres, et que la population (russe et d’autres ethnies) que vous aviez rencontré dans le Caucase n’avait pas fait preuve d’un sens de l’hospitalité renversant…

        À cette époque, l’internaute « A.Talon » et vous interveniez souvent afin d’appuyer mutuellement vos commentaires respectifs, et il m’arrivait encore de me demander si vous étiez la même personne, ou si vous étiez des copains d’université qui prolongiez votre relation d’amitié sur la Toile…

        Cette question occupe peu ou pas de place dans mes pensées, mais l’échange d’aujourd’hui me permet de me rendre compte que j’ai maintenant pas mal exclus la première option, car il est devenu évident que vos opinions respectives diffèrent grandement à propos de certains thèmes…

        Effectivement, en ce qui concerne ce sujet, je suis plutôt cohérent avec ma pensée d’il y a deux ou trois ans.

        Je crois effectivement que si on se déclare écologiste ou militant pour l’environnement, il faut appliquer rigoureusement ce que l’on prêche. C’est ce qui me rend sceptique de grands mouvements quasi-charismatiques comme celui du « Pacte pour la transition » de Dominic Champagne, dont je me demande s’il est tout d’abord motivé par un véritable engagement pour la cause, ou tout simplement par le désir d’un homme de théâtre de se mettre (ou remettre…) en avant-scène…

        Je suis plutôt d’accord avec votre proposition d’imposer des quotas concernant l’accès aux grandes montagnes du monde, et je l’étendrais de façon plus générale aux grands lieux naturels du monde.

        En principe, si ça peut se faire avec la chasse au cerf de Virginie à l’île d’Anticosti, pourquoi est-ce que ça ne pourrait pas être applicable au trekking et à l’escalade dans la région de l’Everest ou dans celle du Kilimandjaro ???

        Mais malheureusement, dans les contrées plus pauvres que la nôtre, le « Roi dollar » a lui aussi son influence en ce qui concerne cette question…

  18. jeanfrancoiscouture dit :

    Au fil des ans, je me suis construit un petit aphorisme qui me sert à expliquer en peu de mots pourquoi je fais, ou ne fais pas quelque chose comme me précipiter pour grimper une montagne «juste parce qu’elle est là».:

    «Il y a tant d’emmerdements qui nous tombent dessus sans que nous les ayons provoqués, alors pourquoi faire exprès pour en ajouter?»

    Voila pourquoi je n’ai jamais fumé (sauf la boucane des autres), ni pris de «brosses» ni avalé, injecté ou fumé de drogues ou pris, consciemment, des risques inutiles.
    Certains me diront que j’ai une vie «plate». Je réponds que je n’ai peut-être pas une vie comme celle qu’ils ont, ou aimeraient avoir, mais à part le fait de n’être pas milliardaire ce qui me «tanne» un peu, 🙂 ma vie me convient assez bien, merci.

  19. spritzer dit :

    Le nom de la montagne en tibétain ou en népalais: Qomolangma ou Chomolungma respectivement qui signifie déesse de l’univers. Je trouve que ces peuples l’ont admirablement nommée, comme s’ils savaient qu’il s’agissait de la plus haute montagne.

    1. papitibi dit :

      Petit HS rien que pour vous!
      Notre Petit Félix de 6’4″ a atteint la finale du tournoi de Lyon – une finale où il affrontera un adversaire moins bien classé (Paire) qui a toutefois ‘sorti’ Shapovalov il y a quelques jours.

      Auger-Alliassime est déjà assuré de devancer son ami Shapo au classement ATP (22e vs 24e).
      Eh bin dis donc!

  20. Benoit Forget dit :

    Il ne manque que des cônes oranges.

    Comme défi, ils devraient essayer la fosse des Mariannes. Beaucoup moins achalandé.

    1. ProMap dit :

      Benoit Forget – LOL! Ne me dites pas qu’ils vont bientôt asphalter les pistes!

      1. Benoit Forget dit :

        @ProMap

        À trois voies, minimum.😄

      2. ProMap dit :

        Espérons qu’ils conservent une voie pour une descente rapide! Cette blague n,est pas si drôle en fait, même triste.

      3. Benoit Forget dit :

        @ProMac

        Certes, ce n’est pas drôle, mais ils sont quand même conscients des risquent qu’ils courent, à plus forte raison lorsqu’il y a embouteillage et la possibilité de mourir d’un œdème cérébral ou pulmonaire.

        Si au moins il y avait au sommet un vieux sage assis sur son trône de pierre, il leur sommerait de foutre le camp et de ne plus revenir.

  21. chrstianb dit :

    Dans les quelques années de trekking que j’ai fait, ma plus grande déception fut d’arriver sur un stationnement au sommet du Mont Washington rempli de gros chars avec des collants mentionnant «This car has climbed Mount Washington».

    1. Benoit Forget dit :

      Sûrement des muscle cars.😊

    2. Nathaël dit :

      Par contre, à la boutique, on y vendait des chandails portant l’inscription « This body have climbed Mt Washington ». J’en ai acheté un après avoir atteint le sommet. Ç’a été mon Everest personnel.

    3. Madalton dit :

      C’est la même chose pour le Mona Kea à Hawaii.

  22. Guy LB dit :

    ********************
    Accros à l’adrénaline me paraît un bon début d’explication pour comprendre le phénomène.
    Le snobisme, comme le suggère @monteregien à 10h12, me paraît la pire explication.

    Celle que je préfère est joliment commentée par @jcvirgil à 10h46, qui me remet en mémoire cette chanson du dernier album de Brel — son titre m’échappe — où il célèbre ce vieillard qui préfère mourir, tonitruant, entre les seins d’une blonde plutôt que desséché comme une fleur fanée, oubliée dans son verre d’eau sur une table de chevet.

    Oui, il y a quelque chose d’indigne dans la situation illustrée par la photo du billet, mais à choisir, j’aime mieux mourir ridicule par manque d’oxygène là-haut plutôt que confortablement ratatiné dans le Lazy-Boy défoncé, au fond du couloir vert pâle de mon CHSLD.

    Merci pour le rappel, @jcvirgil.

    1. jcvirgil dit :

      Comme disait Brassens dans sa chanson *les funérailles * Si seulement on avait le choix…

      Plutôt qu’d’avoir des obsèqu’s manquant de fioritur’s
      J’aim’rais mieux, tout compte fait, m’passer de sépultur’
      J’aim’rais mieux mourir dans l’eau, dans le feu, n’importe où
      ET MÊME ,À LA GRANDE RIGUEUR, NE PAS MOURIR DU TOUT!!!

  23. Superlulu dit :

    Pour le dépassement et la réflexion, il n’y a pas de circulation sur le Chemin de Compostelle.
    Mais c’est plat(te).

  24. Apocalypse dit :

    ‘La nouvelle est triste et confondante à la fois.’

    Moi qui pense que ma génération va assister à la disparition de l’intelligence dans notre civilisation, rien pour me faire changer d’idée!

    Il n’y a décidément pas de limite à la bêtise humaine et Dieu sait si c’est un endroit où on voudrait en voir une.

  25. ProMap dit :

    Guy LB – L’adrénaline, je veux bien, lorsque l’on est seul en cause. Les mortalités dont on parle dans l’article sont en très grande partie dues au fait qu’il y a trop d’alpinistes en même temps, au même endroit dans un passage étroit. Les alpinistes de la file d’attente sont-ils conscients que leur présence, leur concentration sont un des facteurs de ces mortalités? Le dépassement de soi n’exclue pas l’importance de la raison. Le dépassement de soi ne justifie pas la mort de l’autre. Dans l’événement faisant l’objet du billet, on ne peut dissocier le dépassement de soi de la réalité d’une trop grande concentration de touristes, parce que c’est cela l’essentiel de ce billet. Demander à un gun freak alabamais le bonheur qu’il ressent lorsque l’adrénaline monte au milieu d’une décharge d’une arme d’assaut. Cela justifie-t-il qu’il possède cette arme, pour son plaisir?

    Les autorités népalaises sont à blâmer, aussi. Follow the money. Le dernier paragraphe de l’article :

    « Expedition organizers said the number of Everest hopefuls from the Nepal side had increased in recent years after China set a limit on the number of climbers from the north, as part of a plan to remove bodies and clean up trash left on the mountain. »

    Mais à un moment donné, la foule d’alpiniste l’est aussi.

    1. Guy LB dit :

      @ProMap :
      Vous avez tout à fait raison: la raison doit primer en tout. Je pense exactement comme vous. Si je mentionnais la recherche d’adrénaline, c’était uniquement pour dire qu’elle expliquait, à mes yeux, le besoin d’escalader.

      Je n’en faisais pas du tout une excuse valider la bêtise et l’inconscience qu’illustre la photo du jour.

  26. xnicden dit :

    Dans son article le NYT rapporte que cette année, le Népal a émis le nombre record de 381 permis pour l’ascension de l’Everest. Le Népal augmente le nombre de permis depuis quelques années pendant que la Chine de son côté les a réduit.

    J’ai lu ailleurs que les progrès récents dans les équipements rendent l’expédition beaucoup plus facile. De plus, il semble que le coût d’une ascension varie entre 25 000 $ et 115 000$, incluant le permis de 11 000 $. La moyenne serait d’environ 45 000 $. Cher mais pas ruineux pour quelqu’un en moyen. Si j’étais jeune, riche et en forme je me laisserais tenter.

    1. Toile dit :

      Des rentrées d’argent qui ont un caractère alléchant pour un pays parmi les plus pauvre du monde et qui a connu en 2015 des avalanches dans les Annapurna (ou j’y avais juste fini mon trek) et la perte des récoltes de riz dans le Terai en raison du typhon venu de l’Inde. Un veille dame pleurait car elle n’aurait rien à manger pour l’hiver. Je l’ai vu. 6 mois plus tard, le séisme. Il est à craindre que ce beau pays ait bien des difficultés à se relever une nouvelle fois et les seismes y sont fréquents. Les sherpas y risquent leur vie pour accompagner les alpinistes dont certains sont assez téméraires vu les sommes engagées. Je préfère mon souvenir d’avoir survolé l’Everest ( avec en prime justement une avalanche) que cette image de liste d’attente.

  27. Lecteur_curieux dit :

    https://www.google.ca/amp/s/abcnews.go.com/amp/US/utah-man-donald-lynn-cash-reached-summits-dies/story%3fid=63226409

    Donald Cash a vécu sa passion pleinement. 7 sommets atteints.

    Je n’ai pas ce goût là mais on peut mourir bien des manières.

  28. Léo Miquis dit :

    La majorité des gens qui font l’Everest ne sont pas des alpinistes, avec une mentalité d’alpiniste, mais des personnes riches qui veulent simplement cocher la case « Sommet du monde ».

    Ils grimpent poussés par leur Sherpa, agrippé à des cordes fixes, …

    Cela conduit à des absurdités comme celle-là…

  29. Lecteur_curieux dit :

    https://www.nytimes.com/2019/05/23/us/mount-everest-donald-lynn-cash.html

    Je préfère l’article suivant et de loin… Par contre, je n’ai pas cette obsession de la performance dans la vie.

    Se donner des défis personnels oui mais pas obligé d’aller au sommet des plus hautes montagnes.

    Un défi ne devient pas forcément une passion. Il faut être vraiment sportif.

    Je ne ferai pas de marathons ni parachutisme le défi est trop grand. 10 km je l’ai déjà fait par contre.

  30. Absalon dit :

    Ça ressemble à la voie normale du Cervin en Juillet-Août. Surtout dangereuse à la descente à cause de tous les cailloux instables. J’ai vu une femme qui regardait bêtement en l’air se prendre une petite pierre plate dans l’œil. Je me souviendrai toujours du bruit « schplafff » de la pierre. La dame n’a même pas crié, elle est tombée d’un coup.

  31. Igreck dit :

    Ça ressemble au « line up » d’une succursale de la SQDC ! Qu’est-ce con ferait pas pour atteindre des sommets !?

    1. Haïku dit :

      Touché 😉

  32. jeanfrancoiscouture dit :

    @jcvirgil, 24/05/2019 à 11:47.

    Merci pour ces mots de Brassens.
    J’ai, moi aussi, quelques chansons de circonstance et j’ai hésité entre «L’Enterrement de Cornélius» de Bécaud et «Le Moribond» de Brel. Finalement j’ai choisi de vous proposer Brel à cause des messages francs qu’il adresse aux amis et aussi aux hypocrites et surtout à cause de ce couplet:

    «J’veux qu’on rie, j’veux qu’on danse
    J’veux qu’on s’amuse comme des fous.
    J’veux qu’on rie, j’veux qu’on danse
    Quand c’est qu’on m’mettra dans l’trou.»

    1. jcvirgil dit :

      @JF Couture

      Superbe chanson mais pour moi la plus belle chanson sur la mort est celle de Brassens . De la poésie, de la nostalgie ,de l’humour ,tout y est .

  33. Dan Lebrun dit :

    Ça ressemble à une file d’attente pour l’ouverture du magasin Ikea à Québec

  34. kintouai dit :

    Tout ça pour mettre sa photo sur Face de Bouc et essayer d’avoir un like de plus que ses chums. Homo cretinus !

  35. jeanfrancoiscouture dit :

    @jcvirgil; Et, à ma courte honte, j’avais omis de ramener Félix et son «Héritage». C’est maintenant corrigé.

    1. jcvirgil dit :

      En effet Brel, Brassens, Leclerc , on est dans la grosse pointure !!!!

  36. Samati dit :

    Un ami qui comptait faire Compostelle est allé à une session d’information. Il a appris que pendant la saison estivale il y avait près de 1000 départs par jour (le trajet sud). Les gens sont continuellement en conflit pour les auberges et la nourriture. Le trajet nord est moins achalandé et il pourrait opter pour cette option.

    Ce phénomène touristique risque de s’accroître et détruire beaucoup de sites jadis réservés à une certaine élite.

    1. jcvirgil dit :

      Au diable l’élitisme . Tout le monde a droit au paradis et Compostelle n’en est-il pas le chemin privilégié ? Même Dave Morrisette et sa famille sont allés faire le chemin sous le regard de TVA 🙂

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