Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

«Mark est un homme gentil, une bonne personne. Mais je suis en colère que son obsession de la croissance l’ait amené à sacrifier la sécurité et la chose publique pour quelques clics. Je suis déçu de moi-même et de l’équipe historique de Facebook, pour ne pas avoir pensé à la façon dont ses algorithmes allaient changer notre culture, influencer nos élections et donner plus de puissances aux leaders populistes. Et je suis surtout inquiet, quand je vois que Mark Zuckerberg s’est entouré d’une équipe qui le renforce dans ses convictions au lieu de les remettre en question. […] Nous sommes une nation avec une tradition de freiner les monopoles. Le pouvoir de Mark est sans précédent et anti-américain.»

Chris Hughes, cofondateur de Facebook, appelant dans une tribune publiée par le New York Times au démantèlement du réseau social dont les acquisitions d’Instagram et de WhatsApp devraient selon lui être annulées.

42 réflexions sur “La citation du jour

  1. Réal Tremblay dit :

    Ce serait un ultimatum intéressant à imposer pour Facebook à revoir sa politique de sites problématiques. Mais comment imposer cet ultimatum? Ce n’est sûrement pas la Maison Blanche qui va le faire.

  2. cotenord07 dit :

    Il va être très difficile pour le gouvernement des États-Unis ou les gouvernements du monde de corriger les excès et les lacunes de la méga-entreprise numérique Facebook, comme le gouvernement des États-Unis l’a fait en 1911 avec le démantèlement antitrust de la Standard Oil.

    Même si les domaines sont différents, le défi que pose la réglementation de la gestion et de l’utilisation de Facebook, avec ses 2,38 milliard de comptes d’utilisateurs, me fait penser au défi que poserait le contrôle des armes à feu aux États-Unis s’il y avait miraculeusement un jour consensus à ce sujet, et qu’il fallait soudainement enregistrer et contrôler les 393 millions d’armes à feu détenues par des civils américains…

    1. gl000001 dit :

      Il y a un propriétaire de Facebook contre 100 millions (?) de propriétaires d’armes. Difficile à comparer.

      1. papitibi dit :

        Il était aisé d’exiger la partition de Standard Oil, dont les installations étaient disséminées sur le territoire.

        Facebook? L’entreprise est américaine mais elle a étendu ses tentacules all over the world. Si Washington menace de museler ou de RÉ-orienter, bin… ça peut s’installer ailleurs, sur le territoire d’un gouvernement complaisant.

        Des gouvernements pourront éventuellement sévir, sinon bannir. Mais il en restera toujours suffisamment pour générer des profits substantiels.,

        Alors, finalement, le défi relatif aux armes à feu n’est peut-être pas si différent, en ce sens que jamais le gouvernement US ne pourra saisir toutes les armes, pas plus que jamais un gouvernement mondial ne parviendra à civiliser Facebook. Bref, dans les deux cas, les abus sont là pour rester!

      2. kelvinator dit :

        Non, ce n’est pas pareil du tout.
        Vous n’avez qu’à faire une campagne négative, les commanditaires vont fuir, et Facebook va revenir tout amical nous flatter dans le sens du poil.
        C’est de cette façon que les médias sociaux changent.

      3. gl000001 dit :

        Commanditaires ? « Annonceurs » vous voulez dire ?
        Il y a eu plusieurs nouvelles négatives et les annonceurs n’ont pas fui. Les compagnies qui annoncent sur Facebook y rejoignent toujours beaucoup de gens. Lorsque l’auditoire FB va baisser, là elle va changer.

      4. kelvinator dit :

        J’écrivais commanditaire plutôt qu’annonceur car ce n’est pas tout les clients qui font de la pub, comme Cambridge Analytica. D’après moi ils commanditent plus la base de donnée facebook que faire des annonce de produits. Le produit, c’est nous.

        Il n’y a pas eu de mouvement général de boycott envers Facebook encore. Ça peut aussi s’exprimer simplement par une baisse des revenus, comme YouTube, à cause de règles favorisant le contenu désinformatif.

      5. Benton Fraser dit :

        @kelvinator

        Sauf que c’est Facebook qui gère les campagnes (négatives)!

    2. Sjonka dit :

      Quand on veut, on peut ! La volonté politique n’est tout simplement pas là. Les politiciens sont les premiers à utiliser les algorithmes et contacts associés à face de bouc. Pourquoi se priveraient ils d’un outil si efficace pour cerner leurs cibles ?

      1. gl000001 dit :

        C’est comme la NRA pour les Républicains. Elle donne de l’argent et en retour elle prend des vies ce qui leur fait vendre plus d’armes.

  3. Louise dit :

    Oui c’est un immense défi de contrôler l’utilisation de Facebook mais ce n’est pas une raison pour ne pas le faire.
    C’était aussi un immense défi d’aller sur la lune et pourtant ils l’ont fait.
    Je ne sais absolument pas comment ils pourraient y arriver mais ce que je sais c’est que plus le problème est gros, plus il faut procéder par étapes sinon c’est l’échec assuré. Et la première étape, c’est la volonté politique. Il est là le plus gros problème à mon avis.

  4. metissitem dit :

    « Son obsession de la croissance ». Je crois que tout est là. Et ça ne vaut pas que pour le très petit Zuckerberg. Ça vaut aussi pour le très petit Bezos, le très petit Musk, le très petit Trump, et tous les autres très petits..
    L’idée de croissance infinie dans un monde matériel fini est à la base même de notre petitesse humaine. Et quand on se met à croire que l’accès aux ressources de l’extérieur de la terre sont, elles, infinies et que par conséquent nous n’avons pas à nous préoccuper de la destruction de l’humanité qu’on engendre par nos actions, on se met à déifier « la croissance », l’argent, le « progrès », la technologie, la guerre, …

    Humm, « une nation avec une tradition de freiner les monopoles ». Peut-être à l’interne. Mais je vois plutôt cette « chose » (que je n’arrive pas à qualifier de nation) comme une organisation impérialiste qui a toujours visé à être LE monopole sur la terre.. et qui vise maintenant à être LE monopole à l’extérieur de la Terre. Dans ce sens-là, le petit Zuckerberg, comme tous ces autres « petits », ne sont pas anti-américains. Ils représentent plutôt « l’âme américaine » dans sa plus profonde expression.
    Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer. Probablement les deux..

  5. Apocalypse dit :

    @Sjonka – 08:16

    Exactement! Facebook sert le gouvernement et plus particulièrement, les républicains et Donald Trump. Vous pouvez effectivement parier qu’on ne fera rien.

    1. Benton Fraser dit :

      Facebook, c’est le terrain fertile pour le populiste…

      Ce n’est pas sans raison qu’on assiste à une explosion du vote populisme partout dans le monde.

      Historiquement, le populisme persait lorsque le monde n’avait pas de travail, ne mangeait pas à sa faim et vivait pauvrement… alors il y vait toujours quelqu’un pour dire que s’était la faute de « l’autre »!

      Maintenant, il suffit que le monde soit sur les médias sociaux pour « savoir » que c’et de la faute de « l’autre », même plus besoin de crever faim, suffit que les gens aient peurs!

  6. Paul Roux dit :

    Je ne sais pas si Zuckerberg est une bonne personne, mais sur le fond, Hugues a certainement raison. Facebook est devenu un monopole effrayant.

    1. spritzer dit :

      C’est une question de temps avant que des voix s’élèvent pour demander le démantèlement du conglomérat, en partie du moins. Je n’étais même pas au courant que Instagram et WhatsAp appartenaient à Facebook. Ça commence à faire pesant.

  7. Lecteur_curieux dit :

    Séparer les trois applications en faire 3 sociétés pour que la concurrence se fasse.

    Et les règlementer. Et assez sévèrement puisqu’ elles deviennent des quasi-monopoles.

    Facebook continuerait à faire de l’argent comme de l’eau croit-il ?

    Et si plutôt Facebook devient payant ?

  8. Lecteur_curieux dit :

    Mieux que cela pourquoi la gauche ne propose pas la nationalisation de Facebook ?

    Et bien sûr en restant gratuit.

    Mais devenant enfin un immense éléphant blanc gouvernemental et faisons payer tous les gouvernements pour cela.

    Sérieusement il y a des dimensions de bien public dans ce service et avec plusieurs externalités positives. Ces derniers temps on a surtout vu et déplorer les externalités négatives. Mais dans un cas comme dans l’autre les gouvernements doivent agir et tenter de garder les bonnes externalités et réduire les mauvaises.

    Réseauter cela a toujours été important chez les humains et pas juste dans le commerce ou le marché du travail.

    1. jeanfrancoiscouture dit :

      @Lecteur_curieux »Mieux que cela pourquoi la gauche ne propose pas la nationalisation de Facebook ? Et bien sûr en restant gratuit.»

      Et remettre au gouvernement un gigantesque système d’espionnage et de contrôle? Et pour nationaliser donc «acheter» le machin, combien cela pourrait coûter? Et où le «gouvernement» prendrait-il le fric? Dans les emprunts, donc en engraissant la dette et les banquiers. Et qui paie le «service de la dette»? Le peuple utilisateur de FB. Et nous voilà de retour au début, si on peut dire, du cercle vicieux.

  9. spritzer dit :

    Facebook est une chose mais dans le domaine des communications la NSA m’inquiète infiniment plus, et contre eux on ne peut pas faire grand chose.

    1. Benton Fraser dit :

      La NSA est une organisation assez confinée, limitée, contrairement aux réseaux sociaux qui s’étendrent comme des virus…

      Ce n’est pas la NSA qui oriente les gens vers des sites de faits « alternatifs » et de la fausse informations donc vous êtes l’une des victimes!

  10. LeChamp dit :

    Il y en a une solution qui appartient au peuple et c est des se retirer de Face de bouc, pourquoi toujours attendre apres les gouvernements quand tout le monde est conscients qu ils se soucie de moins en moins du peuple… mais bon les vidéos de minou c est cute 🙂

    1. cotenord07 dit :

      @ LeChamp (10/05/2019 à 08:42 ) :

      Facebook a bien des lacunes, mais vous simplifiez exagérément en sous-entendant que ça ne sert qu’à publier des vidéos de minous.

      Je ne me sert JAMAIS de Facebook pour publier de l’information sur moi, sur les membres de ma famille, ni non plus sur notre animal domestique (un minou vieillissant qui est fort sympathique…).

      Mais Facebook me permet de demeurer brancher sur les files de nouvelles et de textes d’analyse du New York Times, de Radio-Canada, du Center for Strategic for Strategic and International Studies (CSIS), du World Economic Forum (WEF), etc.

      Facebook me permet aussi de participer à des groupes qui s’intéressent aux actualités et à l’histoire de ma région d’origine (que j’ai quittée il y a plus de 40 ans), à l’histoire de la Nouvelle-France, des Acadiens, des Canadiens Français des États-Unis, des Franco-Ontariens (que j’ai côtoyés alors que j’habitais en Ontario), sur l’histoire de l’aviation, etc. etc.

      Chaque détenteur de compte peut utiliser Facebook comme il le veut.

      Dans mon cas, je ne révèle à peu près rien sur ma vie familiale sur Facebook, et je l’utilise comme outil de cueillette et d’échange d’information à propos de sujets que j’aime. Et si les algorithmes de Facebook permettent à l’entreprise de faire des déductions sur mes intérêts informationnels, ça ne me cause pas trop de soucis, car il n’y a rien d’illégal, de répréhensible ou de honteux dans mes sphères d’intérêt…

      1. Richard Hétu dit :

        Le problème est à mon avis d’enrichir un groupe qui vampirise les médias, exploite les divisions et fomente les génocides. Merci, très peu pour moi.

      2. cotenord07 dit :

        @ Richard Hétu (10/05/2019 à 09:17 ) :

        Merci pour la rétroaction.

        L’expression « (…) un groupe qui (…) fomente les génocides », je ne la saisis pas et j’en suis gêné… Pouvez-vous expliquer ?

        L’argument de la vampirisation des médias, il ne m’est pas étranger et je pense le partager au moins en partie. Mais paradoxalement, à peu près tous les médias traditionnels sont sur Facebook (WaPo, NYT, Radio-Canada, La Presse, Le Soleil, Le Droit, etc.). Les propriétaires et gestionnaires de ces médias traditionnels disposent du libre-arbitre et pourtant ile ne boycottent pas Facebook. Étrange, n’est-ce-pas ?

        Enfin, même en ayant délaissé et en boycottant Facebook, vous bénéficiez vous-mêmes du rayonnement de cette plateforme, puisqu’à peu près à chaque semaine, des membres du groupe Facebook « Québécois qui suivent l’actualité politique aux États-Unis » affiche sur le mur du groupe les hyperliens qui mènent aux billets de votre blogue. Et lorsque La Presse a annoncé la fermeture de votre ancien blogue, avant que l’on sache que vous alliez en créer un nouveau, plusieurs membres de ce groupe déploraient la disparition de votre ancien blogue…

      3. jeanfrancoiscouture dit :

        Et pourquoi tous les Facebook de ce monde en sont-ils rendus là où ils sont? Tous les médias dits «grands» se sont empressés de leur faire de la place en ouvrant leur «page Facebook», pareil pour Twitter et quelques autres machins du genre qui, comme le dit M. Hétu, n’ont rien de mieux à faire que les «vampiriser». Moi, je dis «phagocyter» mais je ne vais pas chipoter sur la sémantique.
        Il y a même des médias auxquels on ne peut écrire qu’en passant pas FB. Ces médias recrutent donc des clients pour FB alors qu’ils font tout pour ne pas faire de publicité gratuite à d’autres entreprises commerciales. Il va sans dire que je n’écris plus à ces médias car je ne suis pas sur FB, et cela depuis les tout débuts.
        Quant au «Facebookiste» moyen, il persiste à penser que c’est «gratuit» et fait «le surpris» quand il apprend les diverses compromissions des propriétaires avec les régimes totalitaires et les intrusions dans sa vie privée. Tous ne sont pas comme cotenord07 qui a l’air de faire bien attention où il met les pieds quand il déambule sur FB. N’empêche qu’il donne quand même un coup de main à celui qui a joué un bien sale tour aux jumeaux Winklevoss. .

      4. kelvinator dit :

        « Étrange, n’est-ce-pas ? »
        Parce que c’est un mal nécéssaire. Encore beaucoup trop de gens utilise Facebook comme agrégateur de nouvelle, mais Facebook laisse filtrer n’importe quel discours haineux parce que ces dioscours haineux créer du traffic, donc de l’argent. Vous n’avez qu’à voir la semaine dernière avec le prétendu banissement de figures de l’alt-right, qui furent bani seulement une journée après l’annonce, leur laissant amplement le temps de promouvoir les moyens alternatifs de les rejoindre…

        Facebook perpétue les Fake News, au détriment des média traditionnels, qui ne se battent pas à arme égal parce que les contenus dangereux sont protégés par Facebook sous couvert de la liberté d’expression. C’est comme en Russie, sauf que la-bas c’est le gouvernement qui favorise les fake news sur VKm, alors qu’içi Trump accuse faussement Facebook de censurer la droite, alors qu’elle ne fait que censurer la haine (majoritairement de droite).

      5. cotenord07 dit :

        @ Richard Hétu (10/05/2019 à 11:23 )

        Merci d’avoir répondu à ma question.

        Si je comprends bien, Facebook a été pour les Rohingyas du Myanmar ce que la Radio des Mille Collines a été en 1994 pour les Tutsis du Rwanda, c’est-à-dire le canal de communication qui a favorisé la propagande haineuse contre le groupe ethnoculturel ostracisé.

        Mais soyons rigoureux et précis. Ce n’est pas Facebook ou la société Facebook Inc. qui a fomenté le génocide. Ce sont des utilisateurs aux valeurs morales défaillantes qui l’ont fait, et il semble que Facebook n’ait pas réagi à temps ou n’ait pas réagi du tout.

        Je crois que Facebook Inc. a la responsabilité (partagée entre autres avec les journaux et médias qui ont une page Facebook, et avec les services de police concernés) de détecter très rapidement des dérapages de ce type, de les faire cesser, et de faire en sorte qu’il y ait au besoin des poursuites judiciaires.

        J’ai indiqué en réponse à un de vos billets précédents que j’ai été personnellement scandalisé par le contenu et le ton de certains commentaires de lecteurs que j’ai vus sur la page Facebook du quotidien Le Soleil il y a quelques jours, en lien avec le témoignage du philosophe Charles Taylor devant la commission sur le projet de loi 21 sur la laïcité.

        Je précise que les commentaires que j’ai alors lus n’étaient pas de la même ampleur que ceux du mouvement de propagande haineuse contre les Rohingyas que vous avez très justement porté à mon attention, mais il y a tout de même un certain parallèle à faire.

        Personnellement, je ne comprends pas pourquoi le service de modération du journal Le Soleil a laissé passer sans intervenir plusieurs commentaires qui affirmaient essentiellement « Quoi, il n’est pas mort, lui ! », suggérant que le monde serait meilleur si le témoin de la commission était décédé et n’avait pas pu témoigner. Et il ne s’agit ici que d’un exemple du type de propos que la modération a laissé passer, propos qui dans certains cas étaient de toute évidence soumis par des individus dont les noms indiquaient qu’ils étaient des trolls. Dans le cas d’un autre article d’un grand média traditionnel québécois, il a fallu que je pose à un internaute la question « Est-ce que votre commentaire est un appel à la violence ? », pour que la modération supprime le commentaire de cet internaute.

        Le point principal que je désire soulevé ici, c’est que la responsabilité de prévenir et de réagir aux propos incitant à la violence, dans les médias sociaux, doit être assumée à tous les niveaux : par les auteurs de commentaires, par les internautes qui sont exposés et lisent des commentaires à connotation haineuse, par les médias qui publient ces commentaires sur leur page Facebook ou sous une autre forme, et ultimement, par Facebook Inc., si c’est la plateforme Facebook qui est utilisée pour publier les commentaires.

      6. Benton Fraser dit :

        @cotenord07

        Sauf que l’attitude de Facebook a toujours été de minimiser et s’en laver les mains.

        Lorsque tu es propriétaire d’un immeuble qui laisse entrer n’importe qui, il suffit pas de mettre une affiche à l’entrée qui dit « N’est pas responsable de qui vous arriver » pour se défiler de ses responsabilités!

    2. _cameleon_ dit :

      Pistes de réflexions …

      Démanteler les Gafa ? L’idée ressurgit aux Etats-Unis
      https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/demanteler-les-gafa-l-idee-resurgit-aux-etats-unis-810193.html

      Le pouvoir inédit de Google, d’Amazon, de Facebook et d’Apple (Podcast)
      https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/medium-large/segments/entrevue/76995/matthieu-dugal-facebook-google-apple-amazon-web-internet-monopole

  11. Guy LB dit :

    *******************
    Un pays obsédé par la croissance, champion d’un système économique dont l’oxygène et le moteur est la croissance, et dont même les citoyens souffrent, dans leur corps, d’un excès de croissance. L’obésité, tant personnelle que corporative, est le premier identificateur qui nous vient à l’esprit quand on pense aux Américains. Même les politiques extérieures du pays s’expliquent par l’obésité !

    Freiner l’obésité, c’est un sacré gros défi que soulève Chris Hughes. Surtout que l’abondance — et la surconsommation qu’elle génère — est vue, dans ce pays, comme un droit inaliénable intimement lié au mythe tenace du rêve américain.

  12. Guy LB dit :

    ****************
    Zuckerberg est le nouveau Dr. Frankenstein.

    Le monstre qu’il a créé lui échappe complètement et déjà se retourne contre lui. @gl000001 (à 8h14) faisait remarquer que, contrairement aux armes, il n’y a qu’un seul propriétaire de Facebook. Mais, en pratique, ce n’est pas tout-à-fait exact, n’est-ce pas ? Il y a des millions de propriétaires de pages Facebook, pas toutes innocentes et bien intentionnées, et il y a des milliers d’acteurs économiques qui, dans l’ombre, tirent les ficelles d’algorithmes qui vivent des données rendues disponibles par Facebook et qui les triturent à des fins qui n’ont rien de noble.

    1. cotenord07 dit :

      @ Guy LB (10/05/2019 à 09:29 ) :

      En fait, l’internaute gl000001 avait tort lorsqu’il a affirmé que Facebook n’a qu’un propriétaire unique.

      Facebook Inc. (NASDAQ: FB) est une entreprise cotée en bourse depuis plusieurs années (probablement depuis 2015 selon la source que j’ai consultée).

      Elle a un grand nombre d’actionnaires de classe A et d’actionnaires de classe B.

      Parmi les actionnaires de Facebook, il y a de grands investisseurs institutionnels, des gestionnaires de fonds mutuels, et de petits actionnaires.

      Je crois qu’il serait plus juste d’affirmer que Mark Zuckerberg demeure l’actionnaire qui contrôle Facebook, à cause essentiellement de la répartition de ses actions de classe A et de classe B, et du nombre des actions qu’il détient.

      https://www.investopedia.com/articles/insights/082216/top-9-shareholders-facebook-fb.asp

  13. fylouz dit :

    Extrait d’un article du Monde à ce sujet :
    « M. Hughes n’est pas le seul ancien responsable ou investisseur du réseau social à avoir, ces derniers temps, pris ses distances avec l’entreprise. Roger McNamee, un investisseur qui comptait parmi les premiers à avoir misé sur le succès de Facebook, a publié en février un livre titré Zucked, dans lequel il détaille sa déception vis-à-vis de ce qu’est devenue l’entreprise, avec des arguments proches de deux de Chris Hughes. »

    Une critique du livre « Zucked » trouvée sur Amazon :
    « I’ve been working in Silicon Valley for 30 years. I’m very cautious to listen to the rich elites like McNamee. McNamee makes a fortune on the shoulders of young, immature, arrogant kids like Zuckerberg. So should we now pat him on the back for acknowledging things went wrong. Facebook is Zuckerberg’s first job. Zuckerberg had no industry experience prior. Zuckerberg became a billionaire at 23. Zuckerberg was known as essentially screwing over those who helped get him there. All of those things, and more, should have been cause for concern for the ethical future of any Facebook. Instead, however, investors on Sand Hill road just kissed his feet for a chance to make millions. And now we’re supposed to buy their book about how Facebook and social media is bad and is destroying Democradcy? Where was McNamee 12 years ago when books like the Cult of the Amateur came out and laid out many cases for why social media wasn’t great? I’ll tell you where he was: getting sickly rich off of it. As such a guru and mentor to Zuckerberg, why didn’t he drive the company the right direction? My guess, Zuck simply wouldn’t listen and that hurt McNamee’s ego and so now he’s getting revenge by writing this book. Meanwhile, if McNamee had gotten out among the elder rank and file even 12 or 15 years ago you would have gleaned a lot more about the evils of social networking. In other words, the rich elites are out of touch and, as such, are surprised at what many much wiser industry alums had already predicted. Maybe McNamee should eat lunch with a veteran technical worker instead of his investor buddies once in a while. »

    Je pense que cela se passe de commentaires…

    1. Guy LB dit :

      Merci @fylouz (à 10h09)
      pour ce commentaire éloquent qui met en lumière le côté sombre, moins « glamour », de l’aventure Facebook. Ce que vous nous présentez est drôlement intéressant.

      Par contre, contrairement à ce que vous concluez, ce que vous nous rapportez donne envie de commenter, et non pas de se taire devant le constat amer, encore, de ce que produit la primauté du profit.

      Car ce qui ressort autant de la critique de MacNammee que de celle du critique anonyme que vous citez, c’est que l’appétit de croissance des entrepreneurs américains, conformément à leur religion capitaliste pure, connaît peu de restreintes et de principes. Seule compte la fameuse « bottom line » qui justifie tout et n’importe quoi aux États-Unis.

      On voit bien pourquoi il est normal que, dans la plus grande démocratie du monde, on ait pu élire et on continue d’appuyer une ordure comme Trump. C’est payant. « F*** le reste de la planète ! « , comme vient justement de nous le rappeler le Tariff President.

  14. _cameleon_ dit :

    Démanteler GAFA ? Bonne idée !!!

    GAFA est un acronyme pour Google Apple Facebook et Amazon.

    Ça ne serait pas une mauvaise idée, ou enfin, ça vaut la peine d’y penser.
    Démanteler les géant comme on l’a fait pour d’autre monopole dans le passé, pensons à ATT et autres standard oil (sauf erreur).

    Le problème est que ces compagnies avec leur revenus combinés qui dépassent le PIB de pays comme l’Allemagne (!) est qu’ils deviennent des ogres que les gouvernements ne peuvent (ou ne veulent) plus réglementer. Ils ont un pouvoir énorme de lobying (pour ne pas dire plus) et d’influence($). Ils ont tellement de pouvoir qu’ils cannibalisent tout dans leur entourage.

    Deux exemple rapides:

    Il empêchent l’innovation et la concurrence (gage de succès du capitalisme dit-on) en ‘avalant’ toutes les petites sociétés qui innovent ou qui osent leur faire concurrence dans leurs énorme marché. Ils les achètent souvent pour les fermer ou encore les intégrer à leur empire.

    Ils nuisent à la diversité et (ce faisant) à la liberté de presse, en gobant la part du lion des revenus publicitaires ne laissant qu’une petite fraction à tous les autres médias.

    Je suis certain que plusieurs d’entre vous pourront fournir d’autres exemples.

  15. jeanfrancoiscouture dit :

    @fylouz,10/05/2019 à 10:09: Merci beaucoup pour la référence.

    En effet,: «Where was McNamee 12 years ago when books like the Cult of the Amateur came out and laid out many cases for why social media wasn’t great? I’ll tell you where he was: getting sickly rich off of it.»

    Tous ces remords tardifs me ramènent invariablement à plusieurs de ceux que John Saul dans son livre «Les Bâtards de Voltaire» appelait les «Salariés du Grand Capital». Combien de ces gens après s’être copieusement rempli les poches sans états d’âme quittent le navire parce que, disent-ils, ils en ont assez du «Rat race»?
    Certains écrivent un livre critique comme ce McNamee, d’autres deviennent commentateurs très critiques dans des médias «Main Stream» d’autres enfin deviennent qui «gentlemen farmers», qui vignerons, qui proprios de B&B et quoi encore. Tous ont cependant un trait en commun: Ils crachent dans la soupe qui leur a permis de «reprendre leur liberté».
    Ben sûr, chose! Et moi je suis un représentant pour Samsonite et je vends des valises. Tenez, je vous en offre une que vous pourrez remplir. De mon coté, la partie de mon disque dur réservée aux fadaises est si petite que ça fait un sacré bout que les communistes repentis comme Olivier Rollin l’ont remplie avec un seul livre. Je n’ai plus d’espace pour vous. .

  16. Rustik dit :

    Démanteler une cie pétrolière, c’est assez facile : il y a des actifs ici et là, des ventes précises ici et là. Tu découpes la tarte, et tu te retrouves avec des entités différentes.

    Démanteler une créature tentaculaire comme Google? FB? Ça devient ardu. Ils peuvent opérer de n’importe où, un gouvernement totalitaire à plus de chance de fermer ses frontières à ce genre de commerce (Chine par exemple) qu’une démocratie. Alors si on réglemente il y a risque de migration totale ou en partie.

    Aussi, ces cies existent pour être tentaculaires. S’ils ne sont pas tentaculaires, l’attrait d’exister n’est pas le même : Une cie de pétrole scindée en 7 donne 7 compagnies dans les valeurs se somment pour équivaloir la valeur du tout (moins de perte de synergie). Un Google qui se scinde, la somme des parties n’a pas la valeur du tout. C’est plus difficile (politiquement et économiquement) à faire passer.

    Amazon me semble plus facile à régulariser, à scinder, mais cette fois ça prend un désir au niveau politique. Pour les Google et FB, ça va prendre des c**illes en acier pour s’y attaquer. Et je ne vois aucun politicien actuel capable de le faire (en plus que comme plusieurs le disent, ils y trouvent aussi des avantages en achetant surement leurs informations).

    1. cotenord07 dit :

      Rustik (10/05/2019 à 13:38 ) :

      Je partage votre opinion à ce sujet.

      L’aspect tentaculaire de ces gestionnaires et transporteurs d’information, dont les serveurs peuvent être localisés ici et là dans le monde et dont les opérations reposent de plus en plus sur l’utilisation de l’infonuagique, pose un défi énorme du point de vue de la réglementation et d’une éventuelle législation anti-monopole.

  17. igreck dit :

    Facebook étant un medium de masse, il doit être encadré comme les ondes radio et télé l’on été et le sont toujours. Imaginez où nous en serions socialement s’il n’y avait eu aucun contrôle sur ces puissants outils de communication qui dominent le paysage public depuis des décennies. On ne peut laisser de tels agents de changement s’auto-réguler.

  18. nowowak dit :

    J’ai quitté FB cela devient puant, des amis ont été bloqués pour trois fois rien, tout est contrôlé par des logiciels espions, les escrocs et les emmerdeurs pullulent, ras le bol ! Un blog est plus sain et moins fliqué !

Répondre à cotenord07Annuler la réponse.

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