Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

L’impact des scandales touchant les trois plus hauts élus de Virginie se fait toujours sentir. Ce blogue a déjà fait état des affaires ayant éclaboussé le gouverneur Ralph Northam, le lieutenant-gouverneur Justin Fairfax et le procureur général Mark Herring (ici, ici et ). Peu de développements depuis février : personne n’a démissionné. Fairfax, confiant, a demandé une enquête et passé deux tests du polygraphe pour clamer son innocence face aux accusations d’aggressions sexuelles qui le visent. Mais tout n’est pas au beau fixe.

Lundi dernier, le Washington Post nous apprenait que le lieutenant-gouverneur Fairfax avait rapporté une récolte de zéro cent dans sa déclaration officiellement de financement électoral pour le dernier trimestre. Le jour même, Andrew Rosen, un de ses amis et pdg d’une marque de vêtements, a généreusement donné 50 000 dollars pour sa campagne de réélection, par l’intermédiaire d’un groupe politique non-partisan. Le financement de Northam et Hering a aussi diminué drastiquement.

Pour le moment, rien n’est urgent alors qu’ils devront briguer les suffrages seulement en 2021. Il n’y a jamais eu de campagne de remise en cause de mandat (recall) pour les gouverneurs ou les lieutenants-gouverneurs en Virginie. Il est théoriquement possible qu’ils puissent y faire face, même si la présence d’une procédure de destitution dans la constitution de l’État devrait rendre impossible toute tentative de mettre fin au mandat de Northam et Fairfax par scrutin (je laisse les constitutionalistes en débattre).

La véritable mauvaise nouvelle est donc pour leur parti. Les problèmes de financement de ces anciennes étoiles montantes n’est qu’un pavé de plus dans la mare des démocrates qui avaient de grands espoirs de reprendre la main après 20 ans de majorité républicaine au Sénat et à l’Assemblée générale de l’État, les deux chambres du parlement local. 

Le 9 avril dernier, on apprenait que les démocrates perdaient des plumes en prévision des prochaines élections législatives de la Virginie prévues en novembre, même s’ils gardaient une avance sur les républicains. Le gouverneur Northam s’est fait connaître en menant une campagne électorale très critique envers le locataire de la Maison-Blanche. On apprenait, par le sondage, qu’il était désormais moins populaire dans son État que Donald Trump, sa côte de popularité passant de 59% à 40%, même si 52% des électeurs jugent qu’il devrait rester en poste, selon un sondage publié par le Washington Post

Pour le moment, donc, la partie n’est pas jouée.

(Photo Getty Images)

9 réflexions sur “Les démocrates (toujours) en péril en Virginie

  1. gl000001 dit :

    Les Démocrates ont-ils une stratégie de Parti ?

    1. kintouai dit :

      Oui, il s’appelle Boss Day-Baykoss !

  2. Gabriel dit :

    Il est clair pour moi qu’ils devraient à tout le moins s’abstenir de se présenter aux prochaines élections.

  3. Henriette Latour dit :

    Ralph Northam est un neurologue pédiatrique accusé par la Droite de justifier l’infanticide et de black face dans les années ‘80. Justin Fairfax est un avocat accusé d’agression sexuelle tandis que Mark Herring est accusé de black face toujours dans les années ‘80. Ces histoires de black face remontent à 40 ans et quand je vois le racisme actuel dans ce pays, il est tout a fait plausible que bien des jeunes de l’époque aient agi ainsi.

    J’aimerais qu’on m’explique pourquoi les Démocrates doivent laver plus blanc que blanc. Les accusations les concernant me semblent dérisoires au vu de ce qui sert de président aux EU dans le moment, qui a été accusé d’agressions sexuelles par au moins 16 femmes, que les Noirs étaient bannis des loyers de son père, qu’il ment au moins six fois par jour, qu’il est ignare, qu’il fait de l’obstruction à la justice, qu’il y avait beaucoup de Russes dans son entourage lors de la dernière campagne présidentielle. Malgré tous ces faits connus de la population en ce qui a trait à ce triste personnage, 40% croient toujours en lui.

    1. PP dit :

      Ils ne sont pas dans le bon parti. seuls les républicains sont des passes droits. Par contre, comment se fait-il que la politique américaine peine à trouver des candidats intègres et sans squelettes dans le placard, une seule raison, pour être politicien aux USA, ça prends beaucoup beaucoup beaucoup d’argent, les gens honnête en ont habituellement pas mal moins que les crosseurs en série

      1. Achalante dit :

        Exact. les républicains sont les agents du statu-quo, voir même du retour en arrière; à l’époque où sexisme, racisme, homophobie et transphobie étaient acceptables. Alors qu’ils soient racistes, sexistes, homophobes et transphobes n’est pas une tare pour eux. Mais ceux qui supportent le progrès social et l’acceptation de tous ne peuvent pas avoir ne serait-ce que l’ombre de l’idée d’avoir fait preuve de l’un ou de l’autre.

  4. Apocalypse dit :

    HS – Je viens de tomber sur cette video. Pour ceux qui avaient une dent contre William Barr, c’est maintenant toutes vos dents que vous aurez contre ce dernier. Voici lien et un petit descriptif:

    https://www.youtube.com/watch?v=TYKsYD4biuM

    1998 interview comes back to haunt William Barr

    ‘In a 1998 interview with Investor’s Business Daily, William Barr says he was « disturbed » that then Attorney General Janet Reno did not defend independent counsel Ken Starr from « hatchet jobs » during the Whitewater investigation.’

    On parle du même gars, Williamn Barr, qui a fait une attaque en règle, contre l’enquête de Robert Mueller, comme on peut le voir:

    https://www.wsj.com/articles/trumps-attorney-general-pick-criticized-an-aspect-of-mueller-probe-in-memo-to-justice-department-11545275973?mod=e2tw

    Encore une fois, on peut dire: ‘ça ne s’invente pas’ :-(.

  5. C’est à ne rien y comprendre

  6. igreck dit :

    « Sont fous ces Amers-Ricains ! ». – Astérix & Obélix en Absurdistan

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