Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

En voyant l’autre jour une photo de Pete Buttigieg tenant la main de son mari, Chasten Gelzman, je me promettais d’écrire un billet sur les marques d’affection que se donnent les deux hommes en public. C’était avant que je découvre celle qui coiffe ce billet montrant le couple en train de s’embrasser lors du lancement officiel de la campagne présidentielle du maire de South Bend. Le message est clair : Pete Buttigieg n’est pas seulement le premier candidat présidentiel d’envergure ouvertement gai; il est également fier de montrer au monde ce que certains verront peut-être comme un handicap politique.  Il semble avoir adopté la même approche concernant son don pour les langues. 

En 2004, John Kerry refusait systématiquement d’accorder des interviews en français de peur de nourrir l’image élitiste qu’il traînait. Buttigieg, qui maîtrise plus ou moins bien huit langues, a déjà répondu devant les caméras à des questions en norvégien, en italien et en français. Et s’il ne remporte pas la course à l’investiture démocrate, il a déjà gagné le coeur de plusieurs Français et francophiles hier en s’exprimant dans la langue de Victor Hugo lors d’une brève interview accordée au journaliste Cédric Faiche sur l’incendie de Notre-Dame de Paris :

Pendant que j’ai votre attention, je vous invite à lire l’article que publiait le New York Times hier sur les écrits journalistiques de Pete Buttigieg à l’époque où il étudiait à Harvard. Si vous trouvez qu’il met davantage de l’avant sa personnalité et la thématique des valeurs que des propositions détaillées, ce n’est pas un hasard. Ce progressiste croit depuis très longtemps que les candidats démocrates à la présidence font fausse route en misant sur de longues listes de mesures avant de présenter aux électeurs une vision plus large de ce qu’ils proposent, avant de leur raconter une histoire à laquelle ils pourraient s’identifier et voudraient participer.

(Photo Getty Images)

41 réflexions sur “Pete Buttigieg, tel qu’il est (gai et multilingue)

  1. chrstianb dit :

    C’est carrément l’anti-thèse de celui qui squatte la Maison-Blanche…

  2. gl000001 dit :

    C’est bien à la mode de raconter des histoires. Même en informatique, on y échappe pas.
    « To the point » !! Pas de bullshit s.v.p.

  3. J.C.Virgil dit :

    Bravo . Une des plus belles qualités en politique c’est d’être authentique. C’est ça qui parle au monde avant tout ,pas les pseudos stratégies pour tenter de plaire à des segments de l’électorat en cachant la vrai nature du candidat.

    Buttigieg est gay il ne la cache pas , il a ensuite bien d’autres choses à proposer.
    De toute façon les homophobes purs et durs ne voteront pas pour lui , ca ne lui servirait à rien de tenter de cacher son orientation sexuelle .

  4. treblig dit :

    Hors sujet.

    Une nouvelle qui semble avoir passée sous le radar. La Deustche Bank a été convoquée par un comité de la chambre des représentants pour témoigner de ses liens financiers avec Trump. La banque a confirmé la convocation et a assuré vouloir coopérer.

    Et le rapport Mueller , après avoir été caviardé pas Barr, sera publié jeudi.

    1. lanaudoise dit :

      Cette banque a une réputation sulfureuse de planque à paradis fiscaux…

  5. Gilbert Duquette dit :

    La base de Trump dit toujours qu’il est  »Authentique » naturel, alors pourquoi Pete Buttigieg ne pourrait-il pas l’être??? Surtout que son authenticité est à l’opposée de celle de Trump. Pete à de la classe, de l’éducation et est intelligent lui.

    Pour ce qui est d’embrasser son époux en public tous savent qu’il est homosexuel, et la base religieuse évangélique ne voterait jamais pour un suppôt de Satan. Alors pourquoi s’en priverait-il???

    De plus, un jour Trump étant égal à lui-même tentera de le ridiculiser sur cet aspect de sa vie publique. Et je crois que cela pourrait très bien se retourner contre Trump.

    1. igreck dit :

      Si Trompe s’avise de se moquer de Pete (par des gestes efféminés comme n’importe quel homophobe qui se « respecte » le ferait), les édentés vont se taper sur les cuisses comme les deplorables qu’ils sont ! Et l’aiguille ne bougera pas d’un millimètre !

  6. V-12 dit :

    Si Mayor Pete monte dans les sondages et qu’il est encore un challenger dans 8-10 mois, la droite américaine va avoir trouver son ennemi juré et oubliera vite AOC, Omar et autres « socialistes » démocrates.

    Il se présente bien, est direct, mais sait se faire comprendre. Ses positions sont claires comme de l’eau de roche. C’est un peu le clone d’Obama version 2008.

    Il est bien parti mais encore peu connu. Il a le rôle de bon gars pour l’instant. Et il sera difficile de l’attaquer, sauf sur un point, son orientation sexuelle.

    Mais reste que quand on écoute ce qu’il dit, quand on regarde son CV, on se dit que les USA ne sont pas rendus là dans leur évolution. Du moins, pas tant qu’ils auront rattrapé les reste de la civilisation occidentale. Leurs 50 ans de retard va devoir se combler vite… LOL

  7. Réal Tremblay dit :

    Très instructif l’article du N.Y.Times. L’efficacité d’un message simple visant les émotions des électeurs plutôt que leur cerveau et ensuite les conquérir avec des arguments plus élaborés. Faudra voir mais pour le moment c’est rafraîchissant.

  8. quinlope dit :

    Ce qui fait la force de Mayor Pete c’est qu’il est un intellectuel capable de parler et de se faire comprendre par les gens ayant peu d’instruction. C’est ce qui a contribué à son succès à South Bend, une petite ville industrielle qui n’avait aucune raison d’élire un maire parlant sept, et même, peut-être, huit langues, et se déclarant ouvertement gay.

    Son antithèse se trouve à la MB. Il ne parle convenablement aucune langue et ne peut faire aucun discours sensé s’il ne lit pas ce qui a été écrit par quelqu’un d’autre sur un téléprompter.

    On va du meilleur au pire. Ainsi vont les U.S.A. ayons de l’espoir. C’est ce qui est fascinant.

  9. Absalon dit :

    Là il vient de « tuer le game » comme disent les jeunes français d’aujourd’hui.

  10. cotenord07 dit :

    Puisqu’il est ici entre autres question de la francophilie du maire de South Bend (Indiana), Monsieur Pete Buttigieg, peut-être est-il opportun de souligner les origines françaises et canadiennes-françaises de la région de South Bend.

    La ville de South Bend est située dans le comté de Saint-Joseph et sur les berges de la rivière Saint-Joseph, à une trentaine de kilomètres de la rive sud-est du lac Michigan.

    À l’époque de la Nouvelle-France, il y avait dans cette région un très important poste de traite des fourrures, le Fort Saint-Joseph (situé dans l’actuelle ville de Niles, au Michigan), qui fait d’année en année l’objet d’importantes fouilles archéologiques.

    Le plus important moteur économique de la région de South Bend et la Notre Dame University, dont le nom officiel (et original) est « «Université Notre-Dame-du-Lac», une université catholique fondée en 1842 par Édouard Sorin, un prêtre français de la congrégation de Sainte-Croix.

    L’université Notre-Dame est considérée comme la plus prestigieuse des universités catholiques des États-Unis. Elle a longtemps conservé une influence culturelle française, même si c’est moins le cas aujourd’hui, son équipe renommée de football portant le nom de Fighting Irish…

    La région de South Bend a aussi été le lieu où se sont établis au 19e siècle un grand nombre de familles de colons canadiens-français provenant du Québec, comme on peut le constater en lisant cette page du site Internet «Tom and Kate Hickey Family History»:

    http://tomandkatehickeyfamilyhistory.blogspot.com/2016/11/1820-1870-south-bends-french-connection.html

    La région de South Bend en Indiana est donc en partie l’héritière de notre histoire et de notre patrimoine culturel…

    1. ProMap dit :

      cotenord07 – Merci pour l’info. Très parlant. Nous oublions trop souvent la mouvance des peuples malgré les frontiès, qu’elle soit lointaine (Nouvelle-France) ou plus récente (le 19e). Comme bien des Québécois, mon grand-père paternel a travaillé dans les états frontaliers américains (bucheron, je crois). Ma grand-mère en a ramené un vocabulaire franglais dont je n’ai compris l’origine qu’après mon enfance.

    2. papitibi dit :

      la Notre Dame University, dont le nom officiel (et original) est « «Université Notre-Dame-du-Lac»…

      Et pendant ce temps, combien de Montréalais de chousse savent que le nom originel de McGill University, c’est: The Royal Institution for the Advancement of Learning ?

      Dire qu’au tournant du 19e siècle, plus de quotidiens en langue française étaient publiés à Detroit (dÉtroit, à l’époque) qu’il n’en subsiste aujourd’hui dans TOUTES les Amériques, incluant la Great Again America.

      Il y a du Batiscan là-dedans… Let’s drink to that! J’avais d’ailleurs tissé des liens généalogiques avec une dame Roberts, décédée depuis, dont l’aïeule ne parlait que le français. Gloria Roberts et sa famille étaient originaires de Detroit mais elle s’était installée à Tucson, Arizona.

    3. Nycole L. dit :

      Merci Cotenord pour vos informations très intéressantes sur cette petite ville de South Blend et des gens de souche francophone qui s’y sont établis. 👍

  11. Boozadvisor dit :

    À la lecture de chacun des articles que vous publiez sur lui j’ai envie de m’écrier that’s my boy! 😁
    J’sais pas s’il va se rendre loin mais je le trouve si rafraîchissant comparé à you know who que je le soutiendrai jusqu’à la toute fin!

  12. Louise dit :

    Quand un homme et une femme s’embrassent dans des circonstances semblables, on ne le remarque même pas tellement c’est naturel.En voyant la photo qui coiffe ce billet mon cerveau a eu besoin de quelques secondes pour se familiariser avec cette image.
    C’est tout à fait normal et ça ne présume aucunement d’un préjugé défavorable, c’est juste une question d’habitude.
    En s’assumant ainsi publiquement Pete Buttigieg démontre sa maturité et ça me donne confiance en lui.

  13. Danielle Vallée dit :

    @V-12: ‘ C’est un peu le clone d’Obama version 2008’
    Justement une partie de son discours de dimanche copiait un discours qu’Obama a fait pour lancer sa candidature, et cela passe en boucle à la TV. Le plagia de Melania ? Le plagia de Buttigeig?
    Je l’aime bien, mais je me réseve une petite gêne.

  14. PROBERT dit :

    Les USA, qui ont élu un gars comme Trump il y a moins de 4 ans, sont-ils prêts à élire le meilleur candidat gay qu’il soit possible d’avoir ? Je ne le pense pas. Pas encore du moins.

    1. ProMap dit :

      PROBERT – Oui, mais en 2015, qui aurait pensé que les USA se donnerait pour chef d’état un gars comme trump? En 2008, c’était Mme Clinton qui était pressentie. Les peuples ont de ces sautes d’humeur! On ne sait jamais…

      1. ProMap dit :

        … 2016, qui aurait..

    2. Mouski dit :

      Mais, il ne faut pas prendre de chance……L’important c’est de sacrer à la porte TRUMP. Donc, ça va prendre le candidat le plus apte à battre l’andouille. Je ne crois pas que Buttigieg le soit pour le moment du moins.

  15. fallaitquejteuldise dit :

    Les américains sont-ils assez progressiste pour un president homosexuel? Trop d’étape brûlée: pour les citoyens en quête de renouveau, entre l’acceptation de son homosexualité et la démonstration publique, il y a une marge. Déjà que certains puritains s’offusquent d’un baiser public du président actuel…. Quoique …c’est quand la dernière fois….😏

    1. Danielle Vallée dit :

      Son baiser avec Poutine?

      1. fallaitquejteuldise dit :

        Vous parlez de son baiser de Judas? Trump ne l’a pas vu venir… Disons qu’il ne voit pas grand chose.

  16. Alexander dit :

    En tout cas, Botté-Judge (bonne prononciation?) ne peut se démarquer davantage de Trump.

    Jeune, cultivé, respectueux, gai, intelligent, articulé, empathique. Le complet opposé à Trump, vieux, ignare, méprisant, misogyne, crétin, brouillon et narcissique.

    Des oppositions complètes.

    Et avant de se noyer dans les mesures que personne ne comprend, il faut débattre des valeurs auxquelles les américains veulent s’attacher. Le reste suivra en cohérence.

    Trump est assez idiot pour tenter d’humilier Buttigieg sur la base de son orientation sexuelle. Ça va plaire aux machos et aux fondamentalistes religieux, mais peut-être pas aux modérés que l’on vise au centre de l’électorat.

    Je reviens toujours au thème du « respect » qui pourrait être l’arme léthale pour tasser Trump. DT n’a aucune idée de ce que veut dire le respect, il serait complètement démuni dans un débat de valeurs, sauf si on ne valorise que le cash.

    Il faut voir plus large.

    On parle d’un test de leadership, donc de valeurs auxquelles s’identifier.

    1. Nycole L. dit :

      Votre commentaire est juste 👍👏👏👏 Souhaitons qu’il se rende loin dans les débats préliminaires et qu’ensuite on puisse dire après que les américains se soient prononcés en sa faveur contre l’idiot en chef: » You’re fired !!!

  17. Gilles Morissette dit :

    Plus ça va et plus Buttigieg m’impressionne. Il a de belles qualités et il dégage un chaleur humaine et une authenticité qui font cruellement défaut actuellement dans ce pays dirigé par un bande de crapules.

    Cette image où on le voit embrasser son conjoint a certainement dû faire disjoncter tous les enfoirés de la Droite notamment la Droite religieuse religieuse, les rednecks, les homophobes, les xénophobes sans oublier certains animateurs de FAUX NEWS (Hannitay, Carlson, Ingraham, Coulter, Judge Pinno, etc ) bref la majorité des fefans du TDC-En-Chef.

    Les Démocrates oseraient-ils choisir Buttigieg comme candidat à la présidence? Les Américains oseront-ils élire un type qui affiche de façon aussi ouverte son homosexualité?

    J’ai encore un doute. Mais, pour l’instant, je dois malheureusement répondre « Non ».La société américaine n’évolue pas aussi vite que la nôtre. Il y a des mentalités qui prennent du temps à changer.

    1. Lecteur_curieux dit :

      Si André Boisclair ne passait pas au Québec. Je me demande comme Mayor Pete peut passer aux USA.

      Pour Boisclair ce sur ce qu’il était attaqué ou critiqué ce sont ce que je trouvais pratiquement ses seules qualités. Faisant différent.

      Par contre, il pouvait être un peu cocky. La ligne peut être mince entre afficher ou affirmer de la confiance en soi et paraître arrogant.

      1. Gilles Morissette dit :

        @Lecteur_curieux

        Vous avez raison pour Boisclair. Cependant, son homosexualité n’est pas la seul raison de ses insuccès en politique.

        Il avait, comme vous le dites, un côté « cocky, arrogant, condescendant qui le rendait antipathique à beaucoup d’électeurs. Il représentait une certaine élite bien-pensante « donneuse de leçons de morale » qui regarde le peuple de haut. Or, en politique, ce genre d’attitude ne passe tout simplement pas.

        Nous avons chez nous aujourd’hui, plusieurs élus à tous les paliers de gouvernement qui affichent ouvertement leur homosexualité sans que ça dérange personne (ou presque).

  18. jeanfrancoiscouture dit :

    Au-delà de l’évidente qualité de son français, je me suis arrêté sur le contenu de cette brève et très spontanée déclaration: Notre-Dame-de-Paris, «un cadeau à l’espèce humaine»!.
    De quoi donner aux Français encore plus envie de remettre leur cathédrale en état .

    Et en cette calamiteuse période où l’occupant de la Maison Blanche loin d’être «un cadeau», je trouve que M. Buttigieg est, lui, «un cadeau» au monde politique U.S.
    J’espère que les enfants autour de l’arbre de Noël sauront aller au-delà de l’emballage et apprécier le cadeau en question.

  19. Lecteur_curieux dit :

    Il faut être tel qu’on est dans la vie et aussi en politique.

    Mais prenons un exemple du cinéma. Woody Allen dans le temps dont les films sont plus populaires à l’étranger qu’aux États-Unis. Mais cela ne dérange rien.

    En politique… Pour devenir POTUS? Il faut avoir des votes très nombreux dans tout le pays.

    Prenons au Québec où le péquiste n’a pas passé pour deux histoires absurdes. Si le Québec était trop conservateur, les États-Unis le sont.

    Ah… Je vais plus voter pour les LBGTQ ou les encourager ceux qui se présentent ou son juste députés ou dans l’opposition ? C’est avec eux que j’ai plus cliqué jusqu’à présent.

    Monsieur en haut, pas vraiment encore contrairement au sentiment général ici. Il est gay mais pas assez différent à mon goût ? Il a le droit. Je connais plusieurs lesbiennes qui sont plutôt conservatrices même si c’est en même temps vu comme progressiste car elles veulent et exercent le droit d’être mamans et des choses comme cela.

    Le conservatisme personnel est une affaire personnelle. Les valeurs traditionnelles tous peuvent les avoir à divers degrés.

  20. Guy LB dit :

    *********************
    Quel incroyable abîme entre le malaise que provoque Trump en s’exprimant gauchement sur le drame qui frappe la grande Dame de Paris et l’authentique charge de sympathie que procurent les mots en français de Buttigieg dans la vidéo ci-dessus !

    Ceux qui suivent de près l’évolution de la société américaine peuvent à juste titre se demander si cet homme n’est pas trop sophistiqué pour les Américains d’aujourd’hui. Reste que la meilleure explication que j’aie lue est celle que nous présente Richard Hétu dans le dernier paragraphe de son billet d’aujourd’hui quand il écrit que Buttigieg préfère offrir aux Américains un modèle à suivre plutôt que des idées à débattre. Ce qui ne l’empêche nullement d’avoir des idées progressistes, qui visent naturellement plus haut que l’approche strictement matérialiste de Trump.

    Buttigieg me paraît partager une grande qualité qui nous faisait apprécier Obama : un progressisme généreux et naturel. À mon avis, ceux qui croient discerner du plagiat chez Buttigieg se trompent; ils confondent plagiat et ressemblance.

  21. arizonarc dit :

    Monsieur Hétu, je suis heureux que vous fassiez référence au mari de Pete Buttigieg par son nom de naissance soit: Chasten Gelzman.
    J’ai lu quelques articles. récemment, à leur sujet dans la presse américaine et on l’y appelait Chasten Buttigieg!!! J’ai trouvé ça inacceptable, condescendant, sexiste etc. Dans cette société anglophone nord-américaine où la plupart des femmes adoptent le nom de leur mari dès le jour des noces, ces journalistes semblent avoir cru tout naturel que Chasten Gelzman devienne Chasten Buttigieg. Pourquoi pas Pete Gelzman?
    Serais-ce parce que Mayor Pete a l’air plus viril? Il serait temps que la société reconnaisse que chacun des conjoints dans une union maritale ou non est égal à l’autre et mérite de conserver son nom de naissance.
    Ceci étant dit je suis un admirateur de Mayor Pete. J’aime son authenticité et surtout sa capacité, malgré tous ses diplômes, de traiter de sujets qui peuvent être complexes tout en utilisant une rhétorique accessible à tout le monde.

    1. Lecteur_curieux dit :

      Vous jugez aux yeux de valeurs qui sont les nôtres et non celles des Américains.

      Ils aiment prendre le nom du conjoint ou avoir les deux noms.

      Et la personne peut être progressiste pareil dans le contexte américain.

      Ils sont mariés aussi. Le nom légal et le nom social.

      Si cette coutume reste et si c’est le cas aussi chez des LBGTQ c’est leur société.

  22. Lecteur_curieux dit :

    Kerry a perdu en 2004 car il était trop intello. On mélange élite avec intello ou pire pédant.

    Bon mais le vrai portrait on l’a dans Runner’s World de novembre 2004.

    Et ne pas confondre les valeurs des Américains avec les miennes.

    Page 65.

    Des défauts de Bush :  » he can be intransigent and single-minded  »

    Kerry :  » he can be indecisive … his custom Serotta bike… doesn’t exactly fit his populist pitch.  »

    Bush j’aime moins. Tout en pouvant critiquer ces gens n’assumant pas assez leur réussite. Assumer tout en n’écrasant pas les autres.

    Une vraie élite, le peuple est fier. Alors on garde un équilibre entre élitisme et populisme.

    Les élites doivent être des bons exemples et non des mauvais.

    Élites versus les snobs ou ceux qui veulent se garder des privilèges exclusifs. Si cela n’est pas mérite du tout c’est une fausse élite ou alors c’est une reproduction de la monarchie ou l’aristocratie par des bourgeois et avec moins de classe.

    Plus bourgeois qu’ élitiste si on peut entrer en trichant et en corrompant.

  23. Dekessey dit :

    Ça fait du bien de voir un candidat hors-pair, l’anti-Trump par excellence, mais… comme plusieurs autres ici je me demande si les américains sont rendu là.
    En tout cas, il est très jeune et a un avenir assuré!

  24. FlorentNaldeau dit :

    Ils sont donc maintenant près d’une vingtaine dans la primaire Démocrate. Cela rendra plus difficile la sélection d’un candidat qui réunira autour de lui (ou d’elle) les principales forces vives du parti. On rétorquera qu’en 2016 les Républicains ont aussi débuté avec un grand nombre d’aspirants mais que DT a tout de même réussi à se détacher du lot. Il se trouve toutefois que le système des primaires ne fonctionne pas de la même manière dans les deux partis.

    Du côté Républicain le processus est conçu de telle manière qu’il favorise l’émergence d’un ou deux candidats forts. En effet, dans la plupart des États la personne qui arrive au premier rang dans la primaire reçoit la totalité des délégués de cet État à la convention. C’est ce qui explique que DT, qui pouvait arriver premier avec environ 35 % des voix par exemple, a réussi à accumuler rapidement le nombre de délégués nécessaire puisque ceux qui arrivaient derrière lui, même avec des scores intéressants de 15 ou 25 %, ne recevaient aucun délégué.

    À l’opposé, la plupart des primaires Démocrates répartissent les délégués en proportion du vote reçu, parmi tous les candidats qui ont dépassé un certain minimum (10 % si ma mémoire est exacte). Ce qui permet aux candidats secondaires et tertiaires de survivre plus longtemps et même de s’accrocher jusqu’à la convention où ils pourront lancer le jeu des alliances et offrir leur soutien au deuxième ou troisième tour. On risque fort de se retrouver avec 4 ou 5 candidats encore viables lorsque la Convention s’ouvrira; les déchirements se poursuivront pendant les délibérations, tandis le processus de réconciliation et de ralliement débutera beaucoup plus tard que dans l’autre parti qui aura connu son vainqueur bien avant (si c’est une année où un président en fonction se représente, le résultat est évidemment encore plus rapide). Cela pourrait aussi raviver la controverse des super-délégués chez les Démocrates. Les règles ont changé et les super-délégués ne votent plus au premier tour, seulement aux tours subséquents. Ils pourraient donc être ceux qui trancheront si les primaires laissent le parti avec une poignée de candidats viables qui s’accrochent férocement, avec leurs partisans, jusqu’à la toute fin. La réconciliation a toujours été un exercice difficile au parti Démocrate et certains candidats déçus ont la rancune farouche et la mémoire longue (suivez mon regard vers BS et les Bernie Bros/Sis).

    Sans compter que d’un point de vue simplement pratique, il est illusoire de penser pouvoir tenir une véritable discussion avec autant de candidats, notamment en raison du cauchemar logistique des débats publics avec plus d’une dizaine de personnes qui se disputent la tribune. Le choc des idées peut certes être salutaire et productif, mais pas quand le nombre d’aspirants à la nomination force ceux-ci à se limiter à des formules lapidaires et simplistes pour attirer l’attention et se distinguer de leurs adversaires. Ce qui les amène souvent à se conformer aux mantras pré-approuvés que certains courants idéologiques influents considèrent comme le principal test d’acceptabilité par lequel un candidat doit prouver qu’il satisfait aux critères de pureté morale que ces sous-groupes imposent au parti.

    PB semble avoir choisi comme première phase de sa stratégie de se faire connaître en tant qu’individu, ce qui n’est pas un mauvais choix compte tenu de toutes les qualités qu’il présente et de la sympathie générale qu’il suscite. Même s’il n’arrive pas au premier ou deuxième rang, il pourrait ainsi se retrouver parmi ceux qui récoltent quand même un nombre significatif de délégués d’État en État. Il ne pourra évidemment pas compter uniquement sur le « human interest », mais il démontre déjà plus de substance intellectuelle et politique qu’un Beto par exemple. Cela pourrait lui assurer une place importante dans la parti post-2020, peut-être même comme VP.

  25. Pascale Vaillancourt dit :

    En ce qui me concerne ce n’est pas compliqué, juste le fait de savoir que Mayor Pete est un Rhodes Scholar le met tout de suite en haut de ma liste. Je vais demander à ma fille de voter pour lui dans les primaires (même si je vis aux States depuis plus de 20 ans, je vais seulement pouvoir obtenir ma citoyenneté américaine en décembre 2020).

  26. jeanfrancoiscouture dit :

    @Lecteur_curieux,dit :16/04/2019: «Kerry a perdu en 2004 car il était trop intello. On mélange élite avec intello ou pire pédant.»

    Je préciserais: «…trop intello» pour l’Américain moyen qui a d’ailleurs déjà reproché à Barack Obama son goût pour la moutarde «Grey-Poupon» qui a le «défaut» d’être du type «Dijon» donc «snob».
    Et si cet Américain moyen avait su qu’en plus c’est la famille Heinz (donc, par alliance, John Kerry marié à une héritière Heinz) qui est propriétaire de cette marque de commerce cela aurait constitué une raison de plus de ne pas voter Kerry.

    Et il y a déjà plus de deux ans, par le biais d’un système dysfonctionnel, l’Américain moyen a choisi d’ignorer que son candidat favori se déplaçait dans un jet à son nom, habitait un penthouse tout en dorures mais sans aucune bibliothèque visible, jouait au golf dans des clubs portant aussi son nom et manifestait une affection pour les dames de compagnie. Mais comme cet homme était unilingue avec un vocabulaire et une élocution d’un gars de fin du primaire et qu’il criait à tout vent son «love for the poorly educated» et aimait la malbouffe, on a choisi de croire qu’il n’était pas un «vrai» snob. On constate le résultat,

    Le populisme, je suppose que c’est aussi un peu ça: Avoir en main plusieurs attributs du snobisme mais, par un curieux revers de sens, clamer sa fierté en même temps qu’affecter l’indifférence pour charmer une certaine tranche de l’opinion, Des fois, ça marche.

    1. Haïku dit :

      Fort bien dit!

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