Le blogue de Richard Hétu

Le président turc a rejeté la plus récente version fournie par l’Arabie saoudite sur la mort du journaliste et dissident saoudien Jamal Khashoggi à l’intérieur du consulat du royaume à Istanbul, évoquant des preuves solides tendant à démontrer qu’il s’agissait d’un meurtre planifié.

Je cite un extrait d’un article de Reuters sur le discours attendu de Recep Tayyip Erdogan devant le parlement truc :

«Il a révélé que trois agents saoudiens étaient arrivés en Turquie la veille de la disparition du journaliste. Le trio, a-t-il ajouté, s’est rendu dans une forêt proche d’Istanbul ainsi qu’à Yalova, une ville située sur la mer de Marmara, à 90 km au sud d’Istanbul, deux sites où la police turque, qui n’a toujours pas retrouvé le corps de Khashoggi, a procédé à des fouilles. Erdogan a par ailleurs confirmé que quinze Saoudiens étaient arrivés à Istanbul le jour même de la disparition de Khashoggi. Il a ajouté que les caméras de sécurité installés à l’intérieur du consulat avaient été démontées.»

Tout en disant ne pas douter de la sincérité du roi Salmane, le président turc a rejeté l’explication saoudienne voulant que le meurtre de Khashoggi soit imputable à des membres du renseignement. Il a réclamé que les suspects soient jugés à Istanbul. Et il a soulevé plusieurs questions, comme on peut le constater dans ce passage du compte-rendu du New York Times :

«‟Sous les ordres de qui ces gens sont-ils venus?” a-t-il demandé. ‟Nous cherchons les réponses. Pourquoi l’immeuble du consulat général n’a-t-il pas été ouvert immédiatement? Nous cherchons les réponses. Quand le meurtre était si évident, pourquoi tant de déclarations contradictoires ont-elles été faites? Pourquoi le corps d’un individu, dont le meurtre a été officiellement admis, n’at-il pas été découvert?”»

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Selon cet article du Washington Post, le président Erdogan a également déclaré : «Le camouflage d’une telle sauvagerie heurtera la conscience de toute l’humanité. L’Arabie saoudite a fait un pas important en acceptant le meurtre. Après cela, nous nous attendons d’eux qu’il révèle ceux qui sont responsables de cette affaire.»

L’homme fort d’Ankara, qui avait promis dimanche de dire toute la vérité sur cette affaire, ne semble n’en avoir dévoilé qu’une partie. Il a notamment passé sous silence la façon dont Khashoggi avait été tué, sujet de nombreux détails macabres fournis aux médias sous le couvert de l’anonymat par des sources proches du pouvoir.

(Photo Associated Press)