Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

Anders Carlson-qui? Anders Carlson-Wee (photo) est un jeune poète américain qui s’est retrouvé récemment au coeur d’une controverse que le New York Times compare au débat qui a entouré «une production de Robert Lepage mettant en scène principalement des acteurs blancs dans le rôle d’esclaves noirs». Il est évidemment question ici d’appropriation culturelle et de rectitude politique.

Carlson-Wee a publié dans la vénérable revue de gauche The Nation un poème écrit du point de vue d’un sans-abri afro-américain et adoptant la façon de parler de certains noirs. Intitulé How-To, le texte dresse la liste des trucs susceptibles d’attirer la générosité des passants. Je cite quelques passages du poème dans le texte :

If you got hiv, say aids. If you a girl,
say you’re pregnant.
….
Don’t say homeless, they know
you is. What they don’t know is what opens
a wallet, what stops em from counting
what they drop.
….
If you’re crippled don’t flaunt it.

Les critiques n’ont pas tardé à s’exprimer, reprochant au poète non seulement de s’être livré à un «blackface» littéraire et mais également d’avoir renforcé les préjugés sur les personnes handicapées. L’histoire aurait pu s’arrêter là, sauf que les éditeurs de poésie de The Nation ont réagi en faisant ce qu’aucun de leurs prédécesseurs n’avait fait en 153 ans d’histoire : ils se sont excusés. Leurs excuses, qui chapeautent le poème de Carlson-Wee depuis le 24 juillet, comptent plus de mots que l’oeuvre en question.

Et elles ont suscité une polémique aussi vive que le poème lui-même, y compris chez certains lecteurs qui avaient trouvé How-To détestable. Parmi les critiques, la grande féministe Katha Pollitt, chroniqueuse de The Nation, a exprimé sa déception et son étonnement sur Twitter : «Je ne peux pas croire que les éditeurs de poésie de @TheNation aient publié ces excuses honteuses pour un poème qui méritait selon eux d’être publié. Ils auraient dû dire aux critiques d’écrire des lettres et de leur consacrer une page.»

 

Et Pollitt d’ajouter dans un autre tweet: «Ce qu’ils ont écrit fait penser à une lettre envoyée d’un camp de rééducation.»

(Photo Jeff Hall)

43 réflexions sur “De Robert Lepage à Anders Carlson-Wee

  1. Henriette Latour dit :

    J’en ai marre, marre…
    Quand on ne fait rien pour changer les choses dans son pays qui a, à sa tête, un simili-président qui s’est approprié la bêtise, l’idiotie, la méchanceté de la majorité de ses habitants, on « farme » sa gueu…

  2. quinlope dit :

    Le 45e dit des énormités, même si c’est en prose, et personne ne réagit.
    Cherchez l’erreur.

    1. pile-poil dit :

      Quinlope

      Bien dit!

  3. quinlope dit :

    Monsieur Hétu, puisque vous faites allusion à Robert Lepage, même s’il fut le sujet de critiques pour ses deux réalisations à Montréal, il obtient un énorme succès pour sa mise en scène éclatée de La Flûte enchantée au Grand Théâtre de Québec et les héritiers de Mozart n’ont émis aucune critique à son endroit!

    1. Henriette Latour dit :

      C’est comme rien, il doit être de descendance autrichienne pour le moins, si ce n’est de la famille elle-même 😀😃😄😁😆😅😂🤣

  4. jaypee dit :

    La pensée a vraiment déserté ce pays… De son président à ses intellos… Tous tarés… Du premier au dernier…
    Il n’y plus rien à espérer…

  5. Gilles Morissette dit :

    Je partage l’opinion de ceux et celles qui ont conspué la revue THE NATION pour ses pathétiques et pitoyables excuses de loser. Une véritable honte pour la liberté d’expression.

    Voilà où a conduit la dérive de la rectitude politique et du bien paraître. Cette folie a décidément atteint la planète entière. Au nom de quel grands principes un auteur blanc ne serait-il pas capable d’exprimer le point de vue d’un sans-abri afro américain dans un poème? Et cette go-gauche vient ensuite nous donner de grandes leçons sur la liberté artistique. WTF.

    Pourquoi un acteur hétérosexuel ne pourrait-il pas jouer le rôle d’un homosexuel? Pourquoi Scarlett Johanssen n’a-t-elle pu jouer le rôle d’une personne transgenre? Sommes nous en train tout simplement de virer fou MDR?

    Ras le bol de cette rectitude politique de merde. S’il y a une chose qui me dérange autant sinon plus que les conneries du Gros Larbin et de la « Droite profonde », ce sont les conneries proférés par cette petite Gauche bien pensante donneuse de leçons de morale. Dans les deux cas, on a affaire à des gens qui veulent brimer la liberté de parole à tous ceux qui osent dévier des codes qu’ils ont eux-mêmes édicté.

    Je suis en accord avec le commentaire de Khata Pollitt. On se croirait dans la Chine communiste de Mao à l’époque de la Grande Révolution Culturelle où ceux qui osaient s’opposer au « Grand Timonier » était honnis sur la place publique et obligé de faire des excuses.

    1. Henriette Latour dit :

      👏👏👏

  6. treblig dit :

    Je suis un peu rassuré, il n’y a pas que les québécois francophones qui ne connaissent pas les règles de l’appropriation culturelle. Les anglos aussi. Je commençais à désespérer.

    Du reste, ces règles semblent inventés au fur et à mesure au petit bonne heure la chance.

    Ainsi donc mon avatar est une appropriation culturelle au lieu d’être un hommage aux inuits. Tandis que le ski-doo et la .303 dont se sont appropriés les inuits n’e l’est pas.

    Je suis de mauvaise foi, je sais.

    1. Le Cyclope dit :

      Vous donc ben « mé’hant » comme dirait Marie-Lise Pilote….😱

  7. monsieur8 dit :

    Les gens ont le droit de ne pas aimer ce poème, et ils ont le droit de le dire. C’est ça l’art : tu n’es pas obligé d’aimer. Pas du tout. Et les critiques, si dures soient-elles, peuvent même être constructives.

    Mais si, sous prétexte que tu n’aimes pas, tu essais de bâillonner l’artiste ou de censurer l’œuvre, c’est toi qui devient intolérant et qui impose tes préjugés.

    Les éditeurs de The Nation se sont comportés comme des lavettes! Lamentable.

  8. RICK42 dit :

    Quelle honte que les excuses de cette bande de mollassons incapables de se tenir droits quand la tempête souffle… surtout qu’en fait de tempête, ce n’était plutôt qu’un vent contraire d’une minorité extrémiste de bien-pensants… QUELLE TRISTE ÉPOQUE FRILEUSE… et en même temps, on tolère les propos de Trump mille fois plus outrageants pour ses victimes. Probablement que les lecteurs de cette revue sont des tenants de la Go-gauche caviar qui prend sur ses épaules toutes les causes à la mode (dont l’appropriation culturelle) poussées à l’excès!

  9. Il n’y a pas assez de problèmes sur la planète, il faut en inventer d’autres!

    1. Anne-Marie dit :

      Oui, ça ressemble pas à ça!

  10. Apocalypse dit :

    @Gilles Morissette -16h39

    Excellent post!

    En effet, nous avons les deux(2) pieds dans le délire. Certains pensent qu’on doit leur demander la permission pour parler de quelque chose qui les touche, que ce soit les autochtones, les afro-américains, les canadiens français, etc … Désolé, si quelque chose est dans l’espace public, ‘too bad’ pour vous, on va en parler et on n’a pas besoin de votre permission. Vous pourrez critiquer tant que vous voudrez … APRES!

  11. allonsvoyons dit :

    Mon auteur préféré, David Mitchell, est un dieu de la narration. Toujours à la première personne, avec une brochette de personnages hétéroclytes: un jeune musicien japonais, une vieille dame chinoise, un avocat américain dans les années 1850, une ado britannique dans les années ’70… Une chance qu’il n’est pas trop connu, il se ferait crucifier!

    1. Chutttttttt…ne le dites pas trop fort, ils vont brûler tous les livres….parce que c’est ce que font tous les auteurs même lorsqu’ils ne sont pas à la 1ère personne.

  12. Martin cote dit :

    Des excuses pour quoi……c’est un poème…..de l’art..tantot un artiste peintre va peindre un nu…est-ce quelqu’un va monter au barricade….laissons dons nos créateurs nous charmer avec leurs œuvres, que çe soit un poème, une pièce de théâtre, un tableau…..

  13. leonard1625 dit :

    Bon bon, voilà encore de la matière pour les démagogues du JdeM. Ils ont écrit entre 10 et 20 chroniques sur SLAV et KANATA rabâchant le thème de l’antiracisme raciste. Cela aurait été plus encore si S. Durocher n’avait pas été en vacances (du moins j’imagine) pendant l’affaire SLAV.

    C’est ce qui est déplorable dans le choix des contestations douteuses, les démagogues sautent sur l’occasion pour dénigrer toute la cause originelle et flatter ainsi leur clientèle cible dans le sens du poil.

  14. Apocalypse dit :

    @marie4poches (@marie4poches3) – 16h56

    ‘l n’y a pas assez de problèmes sur la planète, il faut en inventer d’autres!’

    LOL

    Et en plus, on invente des problèmes STUPIDES! Décidément, nous vivons une époque qui est parfois désespérante.

    Tout de même une bonne, bonne nouvelle pour les amateurs de tennis, une très, très belle victoire de notre québécois Félix Auger-Aliassime à son premier match à Toronto. Il a fait cela comme un champion.

    1. Je souhaite la meilleure des chances à ce jeune espoir.

  15. Henriette Latour dit :

    On vient d’enlever des pierres d’un édifice à Montréal sur lesquelles étaient gravées deux inscriptions rappelant la mort d’un chef Iroquois en 1644. On va réécrire l’histoire aussi. Les croisades, l’Inquisition, la guerre de 100 ans, l’Holocauste, la Première guerre et la Deuxième guerre mondiales n’ont jamais existé sous prétexte que ces moments de l’histoire peuvent choquer, blesser, déranger certaines personnes???
    ON EST EN TRAIN DE DEVENIR FOU. Il me semble qu’il y a une multitude de choses plus importantes à régler.

    1. leonard1625 dit :

      Il était écrit sur un édifice public que Maisonneuve avait tué le chef iroquois ce ces propres mains. De ses propres mains? Ca veut dire quoi au juste? Est-ce une autre histoire à la Dollard des Orneaux?

      Bref, c’est plutôt insultant pour le peuple iroquois qui, après tout, ne voulait que protéger son territoire.

      1. Henriette Latour dit :

        Comme toutes les guerres. Il y a des gagnants et des perdants. S’il n’avait pas été écrit qu’il l’avait tué de se mains, cela aurait été moins choquant?

      2. leonard1625 dit :

        @Henriette Latour @17h55 Bien sur! Cette façon d’écrire est très méprisante. Que connaît-on de ce chef iroquois?

  16. Satiricone dit :

    Si je ne trouve pas le texte assez poétique, par contre je trouve que le cadre fictif l’est fortement. L’appropriation culturelle reste une image forte, c’est une révolution poétique qui trouvera toute sa force dans un monde plus juste.. Et peut-être qu’elle sera un poncif de la poésie de demain. Pour le moment, elle est victime des forces réactionnaires.

  17. Anne-Marie Allaire dit :

    Les bien-pensants ont maintenant beau jeu. Les censures ne relèvent plus uniquement des états totalitaires mais des groupes qui revendiquent souvent pour de bonnes raisons. Mais voila, ils s’en prennent a l’art qu’ils ne comprennent absolument pas et laissent faire les états qui continuent a les leurrer. Quelle triste constat, quand les imbéciles ont le droit de parole, la raison bascule. La poésie, le théatre, la musique et le cinéma aussi (allez jeter un coup d’oeil aux justifications historiques dont TFO nous abreuvent avant chaque film). Bientot, il ne nous restera plus que le grand nord, devenue plaine boréale pour nous évader un petit peu et encore.

  18. onbo dit :

    Un poème a plusieurs niveaux d’écriture. Et encore plus de niveaux de lecture.

    Pris au premier niveau, la plupart des poèmes entreraient dans la case rouge feu de 1984, the film! Ah quelle horreur!!!!

    Le pouvoir de dénonciation du poème ne se trouve jamais, ou très rarement, dans son premier niveau de lecture, qui le plus souvent choque, provoque et amène à RÉFLÉCHIR, 10% ou moins sur la société, plus de 90% sur soi, ses propres opinions, jugements à l’emporte pièce, ses préjugés, ses envies secrètes, ses propres stéréotypes, ses échecs non avoués, parce que vécus comme inavouables.

    If you a girl, say you pregnant! « …Ne craignez pas que le passant s’abaisse à votre niveau pour essayer de voir si le bébé donne des coups de pieds. »

    Je comprends que ça semble équivoque, cynique, sarcastique à souhait. Mais quel intérêt a le poète digne de ce nom à « paraître » ravager les femmes, les handicapés, les quêteux, etc? S’il provoque, c’est pour révéler l’hypocrisie de L’air du Temps qu’il fait sur son pays.

    « Le temps qu’il fait sur mon pays, j’aime à le dire à mes amis » Gilles Vigneault.
    Il aurait pu ajouter: Ban, quand le temps est mauvais, me faut le dire avant que la tornade nous emporte.

    Le poème, c’est comme le feu préventif qu’on fait en soi pour se prémunir contre le grand feu qui avance et qui nous mesmérise avant de nous avaler.

    L’appropriation culturelle? Ne serait-ce qu’un tactique de guerre de puissants pour culpabiliser les quêtes personnelles de sa propre vérité?
    Parce que c’est ce que font les grandes entreprises privées qui deviennent plus grandes de l’appropriation des biens matériels et intellectuels d’autrui. Et qui risquent de devenir des too big to fail qui nous écrasent en tant que personnes, nous ravalant au rang d’individus, dans une méconnaissance funeste de la grandeur humaine.

    Combien d’États, combien de sociétés, combien d’entreprises ont pris soin de souligner le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits humains de 1948. À votre avis? Quels sont les pays qui encore aujourd’hui négligent de signer la Déclaration de 48 ou celle sur les droits des enfants? Quels pays refusent encore catégoriquement à reconnaître l’égalité entre homme et femmes et quels pays font la sourde oreille devant leurs gesticulations? D’où viennent cette gêne, cette fausse pudeur, ces hésitations?

    Dans tout poème il y a un sens caché, un sens tout simple pour qui ouvre les yeux et surtout le coeur. Qu’est qui fait qu’un porte-monnaie s’ouvre? Avant de dire: Le poète vient juste de dire: joue à paraître enceinte! écarte les jambes, mais ramène un genou, ça c’est winner! Fais juste manifester ton handicap « discrètement » pour qu’il s’en aperçoive par lui-même en bon chrétien!

    Qu’essaie de me dire le poète? … peut-être que j’aime donner pour bien paraître, mais en donnant que si la personne dans le besoin m’apparaît donner un bon show, un show qui convient à l’air du temps! dans un endroit ou une circonstance bien choisie par le demandeur pour me mettre en valeur…

    En relisant le poème, à vous, cela dit quoi?

    1. Henriette Latour dit :

      👏👏👏

    2. gl000001 dit :

      1984 ou Fahrenheit 451 !

      1. onbo dit :

        Fahrenheit 451, bien sûr, la température à laquelle le papier d’un livre s’enflamme! merci cher gl000001.

    3. Lecteur-curieux dit :

      Je trouve que le débat nous met complètement sur une fausse piste maintenant on ne peut pas ignorer nos autres lectures, il aurait aussi fallu faire lire le poème à des sans abris.

      JE RELIS LE POÈME

      Pour moi l’auteur à la fois très blanc, très cultivé et très sensible DÉNONCE le mépris, l’indifférence envers les sans abris et pour obtenir de l’attention ils doivent alors un peu mentir pour attirer la pitié et mieux pour que la CULPABILITÉ CHRÉTIENNE des passants soit ressentie. Par ailleurs, il utilise la black english. Il ne ressemble nullement à un Noir ni à un sans-abri mais il parle au nom de tous les sans abris et en faisant un léger emprunt à la forme du black langage.

      Les itinérants liraient cela ? « Ce gars là est un génie!» Blancs, Noirs, Asiatiques, Hommes ou Femmes, Jeunes ou Vieux. Ok je ne fais que présumer.

      Il faudrait le publier dans un magazine du type suivant :

      https://itineraire.ca/ Un équivalent de cela.

      Chez Les Herbes rouges aussi et non envoyer ton poème aux militants de Québec Solidaire. J’essaye de transposer au Québec. Si tu ne veux pas te faire manger par le politically correct va voir les gens de terrain en premier.

      Va voir Dan Bigras. Qui a chiâlé contre son poème ? Sortons Jesse Jackson et demandons son avis pour les États-Unis.

      Et non des faux-progressistes bobos, pseudo-intellos, …

      1. Lecteur-curieux dit :

        https://en.wikipedia.org/wiki/Stephanie_Burt Les excuses viennent d’elle entre autres. En frais de trans, j’aime mieux Brownie et Jessica Platt.

        Pas de transphobie mais le ou la trans qui joue les tyrans tu ne mets pas cela comme dirigeant si tu as une tête sur les épaules.

        Les Américains, on ne les connaît pas assez pour bien les juger.

  19. eau-vive dit :

    Les protestations de ceux qui veulent contrôler l’expression artistique portent à confusion parce qu’on parle de deux sujets qui ne sont pas du tout du même ordre.
    D’une part, il y a une revendication pour engager plus de personnes provenant des minorités culturelles. Pour cette partie du problème je suis d’accord pour qu’il y ait plus de représentativité dans les spectacles.
    L’autre aspect concerne l’appropriation culturelle supposée dans l’oeuvre créatrice. Là je crois qu’on ne doit pas entraver ou brimer l’élan créateur d’un artiste, ça devient de la censure. Demander à un créateur de consulter les minorités avant d’écrire pour qu’elles donnent leur avis, c’est complètement ridicule. De même, empêcher un acteur de jouer un rôle à l’opposé de ce qu’il est contribue à freiner l’expression artistique.Ce sont des acteurs après tout, c’est pour jouer qu’ils ont été formés et c’est avec leur sensibilité qu’ils sont capables de se mettre dans la peau des autres. C’est pour ça que les meilleurs gagnent des prix.

  20. onbo dit :

    Et pour situer ce poème dans l’air du temps, quels sont les droits et libertés que L’air de tourmente actuel de la présente administration sont en péril dans la dite société? Pour naviguer au plus près, de quoi parle FDR en 1941, dans une tourmente que trop réelle?

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Quatre_libert%C3%A9s

  21. Lecteur-curieux dit :

    Il y aurait beaucoup de monde à connaître plus en détail , dont le poète et la revue. Pour leurs excuses dès la première phrase je ne suis pas d’accord avec eux.

    « As poetry editors, we hold ourselves responsible for the ways in which the work we select is received. » C’est toujours une question de degré mais en poésie si tu ne veux jamais choquer, jamais provoquer ton art va être stérile.

    Pour le poème je trouve qu’il fait plus victimaire qu’afro-américain. Pour les sans-abris, ce sont plus ceux de Montréal qu’on a pu croiser. Aux États-Unis d’une ville à l’autre cela doit être différent.

    Prenons aussi le terme afro-américain versus noir, une dame aux États-Unis s’étant fait refuser un coupon-rabais valide et faisant toute une histoire reliée au racisme disair être Noire (Black) et non afro-américaine.

    En plus, une autre femme aujourd’hui, on fait venir la police car elle a trop de coupons.

    https://www.nytimes.com/2018/07/16/business/cvs-coupon-manager-black-woman-police.html?partner=rss&emc=rss

    Le vrai racisme quotidien c’est cela.

    Pour l’appropriation culturelle par le jeune poète, les hippies des années ’70 devraient protester sur son look ou des enfants de hippies. Pas forcément hippie mais il semble imiter le passé.

  22. onbo dit :

    @eau-vive 1728

    tout à fait!

  23. Lecteur-curieux dit :

    https://www.theatlantic.com/politics/archive/2018/08/who-gets-to-use-black-english/566867/ Là je comprends pourquoi on dit que c’est du Black English. Je serais plus familier avec le créole ou alors soit le langage des autochtones ou une imitation. La langue est abrégée.

    « Carlson-Wee, for example, is certainly aware of this: “If you a girl, say you’re pregnant,” the protagonist says, alternating between leaving out the be verb (a process actually subject to complex constraints in black speech—you don’t just leave it out willy-nilly) and using it (you’re). This is a spot-on depiction of the dialect in use, as something dipped in and out of gracefully. »

  24. Lecteur-curieux dit :

    https://twitter.com/andersweepoet

  25. Cyto dit :

    D’un côté on s’excuse avec effusion pour un poême, une oeuvre d’art qu’on veut censurer parceque l’auteur n’a pas la couleur de son personnage, de l’autre on a un type comme Jones qui invente des conspirations et incite à la violence et à la haine et qui sévit pendant des années sans être poursuivi ni inquiété.

    Les bien-pensants attaquent des victimes avec peu de moyens et laissent (ou laissaient) agir un agresseur verbal sous prétexte de ne pas vouloir s’abaisser, et si confronté, préfèrent protéger sa liberté d’expression.

    Deux poids deux mesure, même dans la liberté d’expression. Si tu est assez outrancier tu peux t’en tirer si tu es amis avec le pouvoir, le vrai.

    Qui se souvient de Kathy Griffin? C’était peut-être de mauvais goût, pourtant là aussi on avait deux poids deux mesure.

  26. Benton Fraser dit :

    Je me répête mais il me semble qu’on devrait prioriser nous combat sur les gens qui parlent contre des groupes avant de s’attaquer au gens qui parlent pour les autres….

  27. chrstianb dit :

    Je me demande si Gilles Vigneault aurait reçu des pierres si sa chanson Jack Monoloy avait été publiée aujourd’hui… Jack Monoloy est l’histoire d’un indien qui est amoureux d’une blanche. Pour entendre une très belle reprise avec Florent Volant (je me lasse pas de l’écouter)

  28. Lecteur-curieux dit :

    Pour mon message de 22h16, c’est ma dernière phrase qui est la plus vraie.

    Je ne connais pas Stéphanie Burt alors les excuses sur le choix du poème avant de faire un vrai débat plus la lecture de la bio sur Wikipédia me l’ont fait imaginer comme une personne complètement affectée par le politically correct et/ou une militante pour le droit des trans qui partagerait toutes les idées ou presque de cette gauche radicale. Ce sont des visions qui sont saines pour le débat mais sans être des théories relevant des sciences exactes.Un universitaire trop militant,trop idéologue perd de sa crédibilité à mes yeux.

    Quand on parle plutôt de métaphores,de représentations possibles du monde avec des forces et des faiblesses et ensuite dans un contexte donné on préfère une métaphore à l’autre. Là on parle de vrais universitaires plutôt que de militants aveuglés par la cause, une cause tout à fait juste,par ailleurs.

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