Le blogue de Richard Hétu

L'Amérique dans tous ses états

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Barack Obama a signé 1 715 commutations de peine au cours de sa présidence, soit plus que tous ses prédécesseurs réunis. Ce record a surtout profité à des personnes condamnées à de lourdes sentences pour des affaires de drogue, en vertu d’un système pénal jugé excessif voire raciste par le premier président américain de couleur.

Dans tous ces cas, Barack Obama a suivi les recommandations du ministère de la Justice et de ses spécialistes au sein de l’Office of the Pardon Attorney. De toute évidence, ces derniers ont jugé qu’Alice Marie Johnson ne méritait pas la clémence présidentielle. Cette mère de cinq enfants, aujourd’hui âgée de 62 ans, a été arrêtée en 1993 et condamnée à perpétuité en 1997 pour son rôle dans un réseau de trafiquants qui transportait régulièrement de la cocaïne de Houston à Memphis. Elle a de plus été reconnue coupable de blanchiment d’argent. Son implication dans ces activités criminelles a coïncidé avec une période difficile dans sa vie sur le plan personnel et financier.

Donald Trump, de son côté, est à la tête d’une administration qui croit que les trafiquants de drogue doivent purger les sentences les plus lourdes possibles. Il croit même que certains trafiquants devraient être exécutés. Et pourtant, Alice Marie Johnson doit aujourd’hui à Donald Trump d’être libre et non pas à Barack Obama, ce qui est un peu le monde à l’envers. Bien sûr, elle doit aussi sa liberté à ceux qui ont épousé sa cause, dont le site d’information MIC, l’ACLU et la star de la télé-réalité Kim Kardashian, qui a convaincu le président de ne pas écouter le chef de cabinet de la Maison-Blanche, John Kelly, et le conseiller juridique de la Maison-Blanche, Donald McGahn. Ceux-ci étaient opposés à une commutation de peine pour Alice Marie Johnson à cause de son rôle dans la distribution de quantité importante de drogue dans les rues de Memphis sur plusieurs années.

Je ne me risquerai pas à dire que Donald Trump a laissé parler son coeur. Pour cela, il faudrait qu’il se mette à suivre la politique de Barack Obama dans plusieurs autres dossiers impliquant des trafiquants de drogue punis de façon excessive, ce qui serait vraiment le monde à l’envers.

(Photo de famille)

39 réflexions sur “Commutations de peine : le monde à l’envers

  1. Syl20_65 dit :

    On voit tout de suite que ce n’est qu’une opération de relations publiques pour tenter de redorer son image.
    Il ne faut pas chercher la logique dans les décisions de l’andouille.
    Les seules questions qu’il se pose c’est est-ce que ça embelli mon image et est-ce que ça me profitera politiquement. Le  »pussy grabber » est en constante campagne électorale et la sécurité du public ne l’importe peu. Il est à parier que sa  »swamp » est derrière cette mascarade et qu’ils ont payer cher l’inutilité artistique KK pour qu’elle se livre à ce cirque médiatique.
    Il N,est pas nécessaire de gratter bien fort pour voir le m.rde qui se cache derrière tout ce que fait le fraudeur et agresseur sexuel en série.

  2. Benton Fraser dit :

    Ce qui est inquiétant, c’est que Trump suit les recommandations de Kim Kardashian et non ceux du ministère de la Justice et de ses spécialistes au sein de l’Office of the Pardon Attorney…

    1. Léo dit :

      Il est connu que Trump suit simplement les recommandations de la dernière personne qui lui a parlé.

      1. Sueurs dit :

        De plus c’est une jolie femme… peut-être que ça remonte sa libido, probablement sur la corde à linge en ce moment…

    2. Lecteur_curieux dit :

      Sauf que dans le cas présent, c’est peut-être elle qui a raison . Il faudrait comprendre le processus au complet.

      1. papitibi dit :

        Que Kim Kardashian soit celle qui a raison, c’est possible mais LE point n’est pas là. Il est ailleurs.

        Le problème, c’est quand tu préfères te fier à la femme de Kanye West (et elle a des big, big rondeurs!) au lieu de te fier à des spécialistes du droit, à des criminologues ou à d’autres spécialistes…

        Bref, et aussi intéressant puisse être le résultat final, c’est le processus décisionnel et la chaîne des influenceurs qui sont ici tout à fait dignes d’une république de bananes.

      2. Lecteur_curieux dit :

        @papitibi Beaucoup plus dans le cas de l’ex-shérif Arpaio où le Office of the Pardon Attorney a été complètement court-circuiter à ce qu’on nous dit. Pour moi,tous devraient passer par cet Office d’abord et Loi l’obliger sauf certaines exceptions et la Loi prévoirait. Il faudrait même nous expliquer celle présente et ce que fait l’Office.

        Un processus acceptable à mes yeux l’Office traite les dossiers et les classe:

        1. Demande refusée,inadmissible. Just to bad et le POTUS ne voit aucunement ce dossier. (Arpaio aurait mérité ce classement en faisant une demande,même pas de demande faite dans son cas )

        2. Feu vert : l’Office recommande que le Président accorde le pardon mais impossible de tous les accorder malheureusement et cela reste un pouvoir discrétionnaire. 75% de note favorable.

        3. Feu jaune : POTUS vous pouvez mais le dossier présente des risques . Faiblement favorable 55%.

        4. Feu jaune orange : DANGER, le dossier peut avoir certains éléments positifs mais la recommandation est de refuser. Sauf que cela reste un pouvoir discrétionnaire. Vous avez le droit POTUS mais svp soyez prudent. 25 %

        Ce devrait être des décisions humaines. Le POTUS ne passerait pas par-dessus leur tête et peut les consulter mais la décision finale lui appartient.

        Il arrive quoi si on vient sur-politiser ? Des gens viennent faire du lobbying pour influencer le POTUS? Pourquoi pas un pot-de-vin et pire que pire payable en nature. Pensons à un condamné à mort. Une mère voulant sauver son fils ou une soeur son frère. Scénario de corruption.

        Si un lobbying est permis, ne devrait-il pas être réglementé?

        Ou alors on devrait l’interdire ?

        Madame plus haut serait l’équivalent d’un cas feu jaune ou feu orange ? Et elle passe avant des feux verts.

        Des feux orange doivent passer parfois pour être juste mais cela prend un POTUS vraiment de bonne foi.

        Tu fais une demande,tu tentes ta chance. Au feu vert on pourrait ajouter très vert, un dossier comme cela peut être lu en diagonale,tu ne fais pas d’erreur. Cas très méritant.

  3. duquettegilbert dit :

    IL n’a pas laissé parler son coeur, il a laissé parler son deuxième cerveau quand KK (KIm Kardassian) lui a demandé de la pardonner.

    Son deuxième cerveau s’est dit : Si je lui dis oui, elle me dira oui.

  4. xnicden dit :

    « Je ne me risquerai pas à dire que Donald Trump a laissé parler son coeur. Pour cela, il faudrait qu’il… »

    en ait un.

    1. Richard Desrochers dit :

      « Je ne me risquerai pas à dire que Donald Trump a laissé parler son coeur. »

      M. Hétu votre génie pour l’euphémisme me ravit.

  5. Henriette Latour dit :

    Entre gens de télé-réalité on se comprend.

    1. gl000001 dit :

      Il a laissé parler son coeur. Et son coeur est entre ses deux jambes. 😉

  6. math dit :

    J’ai un gros doute qu’il a accepté de lui donner son pardon après qu’il ait su que Obama lui avait refusé.

    1. bloganon dit :

      Il y a de bonnes chances que ce soit sa principale motivation.

  7. Léo dit :

    Sait-on pourquoi Kim Kardashian voulait à tout prix faire gracier cette trafiquante de drogue, au point d’aller rencontrer le président pour lui demander ?
    Juste pour se faire un peu de pub ?

  8. joslapatate dit :

    Encore un autre exemple de vengeance de Trump envers Obama qui date de 2011 au dîner des correspondants de la Maison-Blanche où Donald avait été la cible de moqueries de la part de Barack Obama.
    Je me souviendrai toujours de l’expression de haine pure sur le visage de Trump.
    Mais de remettre en liberté cette criminelle sans scrupule me semble difficile à justifier.

    1. Loufaf dit :

      Le despote est un revanchard de première.Il est bien possible que dans sa tête de tordu ,vu qu’Obama avait refusé son pardon , que lui l’ait fait.La preuve, il défait systématiquement les réalisations d’Obama.

      1. Rodavan dit :

        Obama a présidé par décrets, c’est le risque qu’on prend en gouvernant de la sorte. Trump fait la même chose, si le prochain président est démocrate, il pourra renverser les décisions de Trump.

      2. Benton Fraser dit :

        @Rodavan

        À la différence que les décrets d’Obama s’appuyaient sur des lois… ce qui n’est pas le cas pour ceux de Trump…

      3. Fran dit :

        Vous avez raison l’idiot orangé veut tout défaire ce que B.O. a fait.

  9. treblig dit :

    Et on fait quoi avec les fabricants d’opiacés ( comme l’oxycontin) qui sont aussi des pushers mais sur une base industrielle ? Surtout quand ils ferment les yeux sur un commerce qui est profitable..

    Il y a eu 55 000 cas de surdose aux États-Unis l’an dernier . Bien sûr les drogues illégales ( héroïne, cocaïne, fentanyl…) mais aussi les drogues légales ( médicament). 18 000 morts par surdose médicamenteuse en 2017.

    Plus facile d’arrêter un pusher dans le ghetto qu’un dirigeant d’entreprises pharmaceutiques.

  10. Pierre S dit :

    —————

    Typique de cette médiocre administration ….
    De la politique réalité pour les caméras et pour l’image.

    Absolument rien de logique dans tout ca. juste deux cruches qui
    se jasent de choses et d’autre à la différence que malheureusement l’une
    des deux cruches par un triste alignement des planètes a été élu
    président des USA avec les pouvoirs qui viennent avec le poste.

  11. jeani dit :

    Trump, à coup sur, va largement dépasser les commutations de peine et les pardons de BO.

    Il y aura une multitude de pardons à accorder à sa propre gang de bandits une fois que Mueller aura terminé son travail. Et nul besoin d’experts car Trump en sait plus que tous les spécialistes.

    D’autre part, il n’y avait pas, il y a quelques jours, une personne qui est retournée en prison après s’être pris en main et avoir aidé ses pairs? KK n’était pas dans les parages de la chose pour l’aider à orienter sa décision. Ce ne devait pas non plus assez « payant » pour l’image de la chose et de KK

    1. Paquerette Palardy dit :

      @Jeani
      Il a du chemin à faire, Obama en fait plus de 1700 commutations de peine et 208 pardons en huit ans, c’est donc plus de 200 par année.

  12. duquettegilbert dit :

    Se pourrait-il que Trump pensait que KK était dnas la gang du bon monde (T’sé les KKK) pis qui fait qui sait dit: Kim est membre en probation du KKK (Y manque à Kim un K pour pus être en probation.) Fait que si je fais ce qu’à veut (libérer une bonne madame) elle aura son troisième K pis la j’vais scorer avec.

    1. gl000001 dit :

      Intéressant. Avec un nom comme ça, il pense peut-être qu’elle est russe. Et ce que russe veut, Dieu le veut.

      1. Benton Fraser dit :

        D’autant plus que l’Arménie a longtemps fait parti de l’URSS….

  13. quinlope dit :

    La justice, au cas par cas, et par l’entremise de «celebrities».

    C’est abusif, arbitraire et inéquitable pour tous les noirs qui croupissent dans les sales prisons américaines pour avoir été trouvé en possession de quelques grammes de mari, mais étaient des «third offenders».

    Et voilà l’andouille qui se plaint de devoir aller à La Malbaie pour rencontrer ses anciens alliés.

  14. quinlope dit :

    Kim, ou une autre célébrité, pourra revenir voir Trump pour qu’il accorde son pardon à Manafort dont la probation cessera pour cause de subornation de témoin.

  15. kelvinator dit :

    C’est à l’image de la nouvelle présidence Trump.

    N’importe qui peut faire du lobbying auprès de Trump, surtout s’il sont populaire. La compétence n’a rien à voir en terme de conseil, seul compte le nombre de followers.

  16. Toile dit :

    Hier soir au réseau CNN, un correspodant on ne peu plus démocrate applaudissait ce pardon pour des raisons humanitaires tout en spécifiant qu’un telle grâce ne devait pas une décision personnelle mais encadrée par le processus tel qu’il existe. Etonnant venant d’un démocrate dur ayant travaillé sous Obama.

    Sur une autre note, le pardon à cette dame ne coûte politiquement rien à sa trumpitude. De « you fired » , il va t il passer à your pardonned ? Il l’a fait avec Apario (?) qui lui est de la super mauvaise graine. Ce pardon s’adresse aussi et peut être principalement à ses loyaux sujets, soyez sans crainte si moi jeux m’autogracier ( selon sa pensée), ne cedez pas, je suis votre dévoué (!) nami….

  17. Laurent Pierre dit :

    À quand le tour de Bernie Madoff d’être gracié, ce grand financier de Wall Street?

    1. Benton Fraser dit :

      Il y a des limites.
      Trump ne va pas gracier un meilleur escroc que lui!

  18. yolandgingras dit :

    Trump doit se préparer une « date » avec Kim Kardashian…

  19. Samati dit :

    Au Canada, cette dame n’aurait jamais eu une sentence aussi sévère. Le système américain semble être basé sur la vengeance plutôt que sur la réhabilitation.

    1. __________
      @ Samati 07/06/2018 à 16:39

      « Au Canada, cette dame n’aurait jamais eu une sentence aussi sévère. Le système américain semble être basé sur la vengeance plutôt que sur la réhabilitation. » _________

      Absolument et parfaitement.

  20. Apocalypse dit :

    J’avais mal compris le cas d’Alice Marie Johnson, je pensais que c’était (pas mal) plus bénin que ce qu’on dit dans le billet de M. Hétu. On comprend la décision du DoJ et de M. Obama dans le sens que si on pardonne pour cette femme, il aurait fallu le faire pour des centaines, voir des milliers d’autres.

    On s’entend que les peines de prisons pour les crimes liés à la drogue sont souvent ‘insane’, mais je crois que dans les circonstances, M. Obama a pris la bonne décision.

    Pour ce qui est de la décision de M. Trump, il se fout de cette femme, il pense que ça va l’aider politiquement parlant et en plus, il va dans le sens contraire de M. Obama :-(.

    1. Lecteur_curieux dit :

      «dans le sens que si on pardonne pour cette femme, il aurait fallu le faire pour des centaines, voir des milliers d’autres.» Pas forcément et cette grâce présidentielle me fait penser à une loterie ou même à la Bible : Jésus ou Barabbas? Peu importe le POTUS cela reste arbitraire. Par contre le traitement par l’Office réduit l’arbitraire et le POTUS devrait dans un monde idéal se mettre au service de la Justice.

      Un cas comme cette femme? Une chance sur 2000. Chanceuse c’est son tour.

      Un autre classé feu vert, une chance sur 25. Le POTUS peut en prendre plus ou moins mais doit se tenir dans une fourchette. C,est un cadeau de la vie ou presque. Comme des demandes d’aide mais au final cela reste arbitraire. Beaucoup d’appelés, peu d’élus.Si tu es condamné à la peine de mort, tu perds quoi en faisant une demande. Une chance sur 500 ? On sait jamais,essaye!

  21. Lecteur_curieux dit :

    Pour Obama oui 1715… Mais voyons le texte :  » Ces dernières semaines, les services du ministère de la justice ont mis les bouchées doubles pour passer en revue toutes les demandes de clémence qui lui ont été adressées. Plus de 16 000 dossiers ont été traités depuis avril 2014, a précisé jeudi le ministère.  »

    Il faudrait voir leur classement et combien de dossiers traités en tout pendant les années Obama? Combien classés «admissibles» ? Même avec le plus généreux POTUS cela semble garder un caractère de loterie. Pas complètement mais c’est cela. Même avec l’aide de l’Office, la grâce présidentielle a des ressemblances avec la grâce divine. Mais POTUS devrait rester humble. OUPS! C’est Donald Trump qui se croit même supérieur à Dieu. Si Dieu existait Donald le traiterait de loser ou presque tant que Dieu ne lui inspirera pas la crainte.

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